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mardi 29 janvier 2019

Résolution n°17 - 2019 : Savourer la substantifique moëlle du langage.

Je reviens tout juste d'un entretien à l'issue duquel, si tout se passe bien, je pourrai participer, dans quelques semaines, à un projet très sympathique de créations sonores enregistrées et diffusées. Le jour dit, j'assure à peu près au jeu des questions-réponses jusqu'au moment où on me demande d'une voix douce et nette : "Et que pensez-vous du collectif ?"... (Soupirs et raclements de gorge)... "Du collectif ?", je réponds, j'interroge. "Oui, du travail collectif ?"... Dire que cette question, posée pourtant avec le ton le plus cordial, m'a coupé le sifflet serait un doux euphémisme. Je patauge, je bafouille, hésite ; mes idées s'emberlificotent... Qu'ai-je bien pu répondre ?... Je prends quelques jours pour me remettre et me rassembler dans la solitude de ma réflexion et en profite pour me pencher à plus de 90° sur la question.

http://serre-humour.com/
  © Serre

"Collectif " ? Avez-vous bien dit "collectif" ? Donc, je me lance :

"Collectif" : ensemble organisé (il faut bien commencer quelque part).
Ensemble organisé de personnes.
Ensemble organisé de personnes réunies (par exemple, autour d'une table à quatre pieds, ça forme un collectif plus stable).
Ensemble organisé de personnes réunies autour de, pour, dans le but de, afin de/ que
Ensemble organisé de personnes réunies autour de la(des) même(s) idée(s). 
Ensemble organisé de personnes réunies (et attablées) pour atteindre un ou plusieurs objectifs concrets (sinon, je vous le dis tout net, ça n'a aucun intérêt) et qui veulent se mettre au travail.

(Pause : à deux, forme-t-on déjà un collectif sérieux ? À deux, c'est sûrement déjà un très bon début de collectif sérieux, je veux dire, capable de travail.)

Je reprends :

"Collectif" : ensemble organisé de personnes réunies (et enthousiastes, c'est important) dans le but de réussir (sinon, je le surligne, ça n'a aucun intérêt, non plus) de grandes choses (valables, évidemment) assises ou debout autour d'une table (apprêtée), dans la rue, un garage...

Je précise et insiste du même coup : ensemble organisé de personnes réunies dans l'enthousiasme (frais du matin ou moite d'une fin d'après-midi alangui) afin de résoudre un problème concernant un ensemble plus grand (mais pas forcément organisé) de personnes (pas forcément toujours réunies ni enthousiastes), ou alors, ensemble organisé de personnes réunies (enthousiastes et pugnaces) afin que soient votées des solutions (réfléchies, véritables et raisonnables) concernant elles-mêmes (bien sûr), mais surtout, au bénéfice d'un autre ensemble plus petit ou plus grand (de caractères et aux caractéristiques variables) ; je simplifie, un ensemble important de personnes concernées directement par ces solutions brillantes.  

(Ce n'est pas mal. On progresse.)

 
Je résume et reformule, dans le même mouvement :

"Collectif" : ensemble de ces mêmes personnes pleines d'entrain et prêtes à soulever des montagnes, décrocher la lune, jardiner dans le désert, embellir la planète, pour le bien du plus grand nombre d'autres personnes visées par la question.

Ces personnes sont pleines d'ardeur. Ces autres personnes se sentent concernées. (Tout le monde est enchanté.)

C'est une ardeur, un entrain communicatif. Être(se sentir) concerné(e-s) peut devenir une force, un projet collectif, une idée fixe d'ensemble. L'entrain devient communicatif quand il irradie  une force contagieuse suffisante pour soulever des montagnes, reforester la planète, jardiner dans le désert, assainir l'air, bref, embellir la vie alentour, dans la mesure où les personnes réunies sont bien plus fortes (imaginatives et résolues) quand elles forment un groupe organisé (et ultra motivé), marchant dans le but de réussir (ensemble) de grandes choses (véritables), que quand elles sont seules devant leur poste de télé, leur ordinateur, à ruminer des idées solitaires (et bovines) sans entrain (collectif).

Bref (bis), c'est le collectif. C'est le but du "travail collectif".


Je me permets de souligner, néanmoins :

"Collectif" : mot fourre-tout dans lequel peut entrer (sans annonce) un certain ensemble de personnes capables de faire montre d'une grande désorganisation, dans un but non fixé, incertain. La désorganisation est cependant moteur de créativité (et de créations). Le collectif se masse dans un espace dont il repousse sans cesse les limites (en plâtre ou invisibles). Le collectif se meut, s'avance, gagne du terrain, dans un mouvement (agité, terrible) faisant de lui une sorte de monstre multicéphale, une hydre frénétique, qui n'a qu'un seul but (quand même), être-devenir corps, et qu'une seule raison d'être, la joie, le bonheur électrisant de former une foule en liesse et remplie d'ardeur, d'idées et d'espoirs bourgeonnants, qu'importe les tables, vive l'allégresse de l'être-tous-ensemble !

Je vous le dis sans ambages, : c'est ça, et uniquement ça, que j'aurais dû dire à mon entretien !

* Les images reproduites ici sont extraites de : 

- Savoir vivre de Serre, éd. Glénat ;
 - Joyeuses fêtes par Dubout, éd. Albert Dubout Communication.

© ema dée

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