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dimanche 20 janvier 2019

Résolution n°13 - 2019 : Rester à l'écoute de ses rêves.

Dans la nuit du 10/ 01/ 2019, je rêve :
  
"Une chambre... j'aperçois à présent un homme... des stries blanches... un crocodile !...
Je suis dehors et je suis effrayée... un grillage... je sens la proximité du crocodile...
Cité pavillonnaire... quatre filles... armées d'un gourdin... portent un coup fatal... le monstre se meurt."

Voyons tout cela dans le détail :

Séquence 1 : "Je suis dans une pièce c'est une chambre  elle est mal rangée l'espace est petit la chambre est petite et inconfortable la petite chambre mal fichue est pourvue de deux lits superposés les lits sont défaits avec les draps qui pendent, enroulés dans d'épaisses couvertures à gros motifs hideux les murs de la petite chambre sont fleuris — l'espace est ici petit et inconfortable mais il y a assez d'espace pour un bureau devant ce bureau, il y a une chaise et dessus, j'aperçois à présent un homme — l'homme se tourne vers moi et commence à me parler je n'entends pas ce qu'il me dit — cet homme m'inspire des sentiments mélangés la méfiance l'emporte car je le trouve comme contrefait je vois sa peau bizarre des stries blanches lui zèbrent l'épiderme l'homme soudain se tord le corps de l'homme - zèbre se tord l'homme au corps qui se tord devient un animal un crocodile ! — cet homme contrefait devient un crocodile devant mes yeux de fillette effrayés "

 Fragment 1/ Séquence 1

Séquence 2 : "Je suis dehors — je ne me suis pas vue sortir je suis dehors et je suis effrayée je cours avec l'homme-crocodile à mes trousses — je cours comme jamais de mémoire je ne l'ai fait dans un rêve — je devrais avoir le souffle coupé — je devrais faire du sur place — mais pas cette fois, cette fois j'avance — dehors, il fait une nuit qu'éclaire faiblement des lampadaires placés bien trop haut à mon avis — les lampadaires projettent une lumière insuffisante, fragile — le chemin que je prends est encombré et peu éclairé — le sol de ce chemin que je parcours est comme de la mélasse solide — je le sens dangereux, risqué, poisseux le passage où je dois me faufiler est de la largeur d'un bord de route serpentine collé à flanc de haute montagne — le passage est tout à coup bordé d'un grillage très bas qui me blesse — je cours péniblement, empêchée, avec tout près, la fureur de la bête humaine — je peux sentir la fureur du crocodile sous mes pas je peux sentir la puissance destructrice de sa mâchoire reptilienne — je peux sentir la fureur de sa mâchoire hérissée de dents pointues — je peux sentir la violence de sa gueule terrible qui se referme sur le vide que je laisse derrière moi je sens la proximité du crocodile — je me dis : il va me rattraper, m'attraper, me secouer comme une chèvre, par le pied mon pied de biquette apeurée dans sa puissante mâchoire louve — l'homme transformé en monstre tenace me talonne d'une colère que je ne m'explique pas. "

Fragment 2/ Séquence 2

Séquence 3 : " J'ai peur de chuter sur tout ce qui se déverse sur mon passage comme fait exprès j'aperçois une sortie c'est une rue jaune, endormie et tranquille qui ouvre bientôt sur une cité pavillonnaire, cossue et sans histoire — je m'engouffre dans cette rue comme une possédée la rue jaune devient ruelle — j'aperçois au fond de la ruelle quatre filles — la plus grande des quatre me voit elle est d'une taille gigantesque je me rue, je hurle à l'aide, je crie qu'on m'aide — une autre fille, bien plus petite, quasi naine, s'avance de derrière la géante qui se tient debout, et à côté d'elle, un chien — c'est un molosse noir, brun, impressionnant et sage qui regarde droit devant lui— je ne pense qu'à une chose, le voir égorger, dépecer, réduire en charpie la fureur dentue qui me poursuit mais il ne grogne pas, n'égorge rien, il regarde — je cours toujours, cherchant à réduire la distance qui me sépare des filles et étirer la distance qui m'éloignera de la bête tenace aux yeux torves — les filles sont armées de gourdin, elles ont des queues de cheval, elles ont des shorts larges d'hommes et des chaussettes de tennis portées très haut — derrière les filles qui se tiennent debout sans crainte, il y a une femme — c'est une mère, en jupe plissée et mise en pli blond cendré, munie d'un gourdin — d'un geste, d'un seul, elle porte à l'animal possédé un coup qui lui fait littéralement exploser une partie du crâne — j'ai à peine le temps d'atteindre la maison — cinq femmes stoïques portent un coup fatal à un crocodile, d'un geste entendu  — le sage molosse assiste benoîtement à la scène de massacre — je suis sur le seuil de la maison jaune —  la bête féroce agonise, l'animal fou expire, le monstre se meurt — l'homme n'est plus (...)"

Fragment 3/ Séquence 3


Curieuse histoire de Petites nuits, aux multiples significations, sur plusieurs niveaux de conscience.... sans doute. Crocodile fou, loup, chèvre craintive, chien sage... Que dire de cette bizarre ménagerie ? Fille géante ou naine et mère élégante, véritables machines à massacrer, homme contrefait, mutant mu par la violence... De qui ces personnages oniriques sont-ils les représentants dans la réalité du rêve ? De quelle(s) fiction(s) personnelle(s) sont-ils les étranges figurants ? De quel contenu refoulé sont-ils les gardiens bavards ? 

Le médecin et neurologue autrichien Sigmund Freud a "théorisé" le rôle et les mécanismes du rêve. C'est une histoire au contenu apparemment incohérent et dans laquelle s'agglutinent des pulsions refoulées (parfois puissantes, pouvant remonter à l'enfance du-de la rêveur-se) et des images du quotidien, de la veille. 

Mon rêve retranscrit en trois parties se compose d'éléments en saillis : trois lieux (chambre, maison, rue), le déplacement (ou la course), la violence, trois "types" d'êtres humains (homme, filles, femme). Mais rien ne dit qu'ils sont essentiels, je veux dire, reliés à un contenu censuré. Et pour cause, la veille au soir, je regarde des extraits de Freaks, la monstrueuse parade de Todd Browning, un film impressionnant (tiens !?) qui m'a toujours fasciné ; en outre, m'intéressant aux séries policières TV contemporaines, je m'interroge actuellement sur les différents configurations du couple criminel (meurtrier involontaire, en série ou "petite criminalité")/ policier (enquêteur et/ ou profiler). En outre, la récurrence du chiffre 3 renvoie bien sûr à la relation triangulaire archétypale au sein de la famille, souvent en jeu dans les contes, et très bien expliquée dans un de mes livres de chevet, La psychanalyse des contes de fées de Bruno Bettelheim. Voilà peut-être quelques explications au contenu manifeste de mon rêve. 

Il est possible de prendre celui-ci par un autre bout, avec comme point de départ, l'idée soutenue par S.Freud que le contenu manifeste du rêve n'est qu'une manière déguisée une stratégie utilisée par le subconscient pour faire émerger à la conscience du rêveur des messages l'informant de ses interrogations refoulées. Le théoricien parle de censure, de déplacement et de travestissement. Mes animaux représenteraient pour certains des idées ou des sentiments maquillés. Peut-être. Ou, je peux estimer que mon rêve n'est qu'une fiction et décider de n'interroger que la figure du crocodile : j'apprends qu'il est associé à la destruction et surtout, au mouvement (physique, psychique et/ ou mental) de "désenfouissement". Tout un programme !

Pour trouver un soutien (culturel, scientifique) dans cette passionnante aventure autour du rêve, qui, si l'on accepte de mettre de côté l'idée qu'il met à jour les/ nos pulsions inavouables (certes, bien réelles), s'avère être une puissante source de création littéraire et artistique, il est intéressant de voir la place qu'il occupe dans l'Art et la Littérature. Je cite en passant : Füssli, Guy de Maupassant, le Douanier Rousseau, Salvador Dali, Man Ray, Federico Fellini, David Lynch, Dario Argento ...   
Et, on peut lire diverses études édifiantes comme des analyses comparatives entre les conceptions freudiennes et jungiennes du rêve, par exemple sur https://www.sitemed.fr/reves/5jung.htm

Pour suivre un autre rêve "décrypté", c'est .

Et c'est tout pour l'instant. 

© ema dée 

lundi 24 septembre 2018

Dans la nuit du 18/ 09/ 2018 : je rêve d'une vieille femme borgne...

Cette nuit-là, je rêve que :

" Je demande à une amie de m’héberger chez elle pour quelques heures –   j’arrive dans un lieu qui n'est pas un appartement, qui est, en fait, une maison – nous sommes deux, trois, puis quatre, puis cinq, puis d'autres qui arrivons, régulièrement –  ce sont des bandes de jeunes qui se connaissent bien, qui rigolent entre elles   nous sommes attablés, à présent – un monsieur distingué se tient à ma gauche il a le visage de cire d'une vieille figurine de chez Mme Tussauds - lisse et tiré et blanc-jaune –  la table s'allonge les convives se multiplient, démesurément (...)

C’est une folie monstrueuse de piscine que je découvre dehors – des maillots se baignent dans le bassin bleu – ils ont les bras levés – des sandales et des tennis les regardent faire – ils les regardent se balancer de l’eau bleue et crier d'une joie jaune – le soleil est puissant – le vert de la pelouse fraîchement tonduele miroitement de quelques brins d'herbe oubliés – peut-être qu’il a plu ? – je me promène, seule – je marche à travers des groupes posés comme dans un jeu de quilles – à un moment, je me tourne et je vois un homme assis et brun, en train de peindre – j’entends sa pensée alors qu'il regarde au loin – il se dit qu’il est venu s’isoler, ici, pour peindre le paysage et qu’il doit faire avec... la civilisation ! – je m'approche – il est concentré il ne voit pas que je le regarde depuis un moment en train de peindre et de réfléchir à ce qu'il peint des visages il vient de barbouiller son dessin d’eau colorée – je me dis : "il rature à l’aquarelle son dessin à l’aquarelle" il s’énerve – il se décourage – je lui dit : "non, il ne faut pas" – je montre de l’intérêt pour une de ses productions – un autoportrait c’est l'autoportrait d'un homme coiffé de crânes, peints en couleurs, superposés,  tous de profils ce sont des casques humains (...)


Maintenant, tout le monde est réuni autour du peintre, comme sur une photo de groupe - tout le monde veut voir l’autoportrait aux casques de chairs colorées en rose, vert et pourpre aqueux – un complet veston endimanché aux mains contrefaites parle d'un manque de ressemblance photographique – je parle du moiré réaliste de la chair peinte – une toute petite dame est près de moi – elle a une robe noire, des cheveux blancs qui contrastent, une figure rose "porcelin" et des bajoues  elle porte un cache-œil de pirate qui se soulève quand elle me sourit à la manière d'un "truc" – la vieille femme borgne me confie que je vais m’amuser – et toc ! tout le monde sera baba si je joue avec les mots, comme avec un élastique –  et la voilà qui s’éloigne de moi – d'une démarche bizarre – elle va tout doucement comme si elle avait mal – peut-être a-t-elle peur de se briser comme une branche sèche sous le souffle d'un vent violent ? – il n'y a pas de vent, nous sommes dans le salon – elle claudique en rythme elle roule des mécaniques, selon un tempo qui lui est propre – c'est un vieille automate qui avance droit devant lui, en musique (...)
  
Réveil ma main est refermée sur ma paire de lunettes un des verres s'est brisé. Qui est l'homme au complet veston endimanché ?

Que penser des rêves qui nous réveillent au beau milieu de la nuit, nous laissant abasourdis, partagés-ées entre l'impression que nous avons eu notre comptant de sommeil ou que quelque chose d'important doit être absolument décodé ? Combien de ces nuits nous tiennent éveillés-ées, les yeux grands ouverts à regarder le plafond, et aveugles sur la signification des images qui apparaissent en succession illogique, enchevêtrées, durant notre sommeil comme dans un court-métrage mal monté

Le neurologue autrichien Sigmund Freud (1886-1939), pour ne pas le nommer, a aussi étudié la mécanique des rêves : ils sont, selon lui, le contenu mêlé de conflits d'un soi face à lui-même - non résolus, le résultat d'agrégats d'images qui ont impressionné le(la) dormeur(euse) et la résultante de réflexions quotidiennes menées à leur terme ou laissées en suspens, une trace soudain vivace.

Mais il faut aussi faire avec le caractère "retors" du conscient et les stratégies multiples de l'inconscient qui excellent l'un et l'autre dans l'art du déguisement, du travestissement, de l'inversion, de l'encodage et de la préservation de l'équilibre psychique et émotionnel qui s'opère naturellement chez l'individu. Et que dire du rêve comme laboratoire pour l'étude, je cite : "des troubles psychologiques de toutes sortes que l'on [peut observer] dans l'état de veille" ?* 

Aussi, cher-è-s internautes, voyez plutôt, dans ces quelques lignes qui introduisent mon interrogation sur la nature du rêve, une sorte d'exercice de style un effort de mémoire et d'écriture – au lieu d'une invitation à mener une analyse collective. 

*Pour les curieuses, pour les curieux, qui ont le temps : Freud. S. , Le rêve et son interprétation.

À vos grands stylos, à vos petits claviers, à vos profonds oreillers !

© ema dée