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lundi 23 mai 2016

Les affres du lundi

Après chaque week-end - formidable ou d'une banalité désolante, je me retrouve face à mon sempiternel lundi. 

Tous les lundis depuis des lustres que je ne compte plus, au réveil, après la douche, puis devant ma tasse de thé et mes deux muffins beurrés, le même refrain, la même sensation, le même état :

*

La circonspection... Par quoi commencer ? Comment bien commencer ? Faut-il commencer quelque chose ?

*Image du jour extraite du projet éphémère Le Horlart à 1,99

mardi 17 mai 2016

Rameaux de cire avec Amadeo Modigliani

 
 Composition réalisée à partir des œuvres Louise et Antonia (1915)

Fêter ses 10, 20, 30, 40, 50, 60... printemps ? J'ai toujours trouvé cette expression cocasse.

Et pourquoi pas célébrer ses 50 hivers ou souffler sur ses 60 étés ou encore, trinquer à son 20ème automne ? Peut-être que cela se dit ailleurs, dans d'autres régions, d'autres pays, d'autres cultures ou traditions. Ce n'est sans doute pas aussi vendeur ni aussi significatif. Fêter ses 10, 20, 30, 40, 50, 60... printemps ? Cette expression a du sens cependant car c'est au printemps que tout renaît, tout revit, tout s'éveille, se réveille d'un profond sommeil : l'âme ankylosée se déploie, le cœur bat à nouveau dans la poitrine, avec les muscles qui s'étirent ; il est temps d'avancer un pas assuré vers le dehors et de sortir de sa tanière. Comme la Nature se renouvelle autour de soi, chacun - chacune - est lui - elle - aussi invité(e) à se renouveler. Partout, la Nature se pare de nouvelles couleurs, en particulier de vert dont on trouve de riches nuances partout où peut se porter le regard, en ville comme à la campagne.  Et alors qu'un vent glacé héritier du Grand froid persiste à nous souffler dans le cou, alors que les températures matinales trop fraîches nous forcent à garder - par prudence - un peu plus longtemps nos écharpes en laine, nos bottes emmitouflées et parfois, nos anoraks rembourrés, les timides journées ensoleillées et plus chaudes, annonciatrices de temps plus bleus et musicaux, entrent en scène.


A l'arrivée du printemps, viennent en cavalcade les envies furieuses de ménage, de rangement, de tri dans le but de faire de la place et de faire place à ce qui va advenir, ou de se débarrasser du trop plein, du non indispensable, du superficiel, afin d'être à la fois plus léger et mieux apprêté. Le printemps serait davantage un passage, une sorte de préambule, de préliminaire, dans le cycle circulaire de la vie. Fêter ses 10, 20, 30, 40, 50, 60... printemps ? C'est constater une réalité, pour soi, celle de continuer d'être là - heureusement - et pouvoir regarder bourgeonner, fleurir, s'alourdir les branches et les rameaux, dans l'air incertain du matin ou du jour finissant et pouvoir se regarder, grandir, s'enrichir, se trouver, dans l'air confiant d'une journée de labeur ou d'une tranquille oisiveté.

Chaque printemps se teinte d'une coloration et d'un sens particuliers en fonction des moments de la vie. Ainsi, un 20ème printemps parlera de la jeunesse qui a encore beaucoup de choses à apprendre, voir, expérimenter, toute vibrante de vie, riche de projets et d'espoirs, à peine entachée de désillusions et loin des assombrissements qu'apportent les événements capricieux de l'existence. Un 60ème printemps, pour sa part, désignera une double réalité : un âge qui a vécu ses expériences et qui a appris ou pas et tout à la fois, une belle force, une énergie toujours présente, un air "jeune" qui fait plaisir à sentir et à regarder poursuivre sa route.


Mon arbre personnel grandit, vieillit d'une année de plus, je viens donc fêter ici l'événement.  Je veux également fêter une rencontre avec un artiste que je viens de redécouvrir à la faveur d'une toute récente rétrospective au LaM de Lille - Villeneuve-d'Ascq, Amadeo Modigliani. Et, je place ce printemps-ci sous le regard doucement vague d'un personnage statue, clin d’œil à l'esthétique si particulière du peintre et sculpteur italien. Parce que j'ai été émue de voir en vrai ces femmes et hommes statues, au regard étrange, dans ces poses curieuses à la fois frontales, déhanchées et hiératiques. Quel mélange ! Car il s'agit bien de compositions à l'intérieur d'un cadre créatif précis, organisé autour d'un vocabulaire défini. Défini par la nécessité, l'amour et l'ambition. L'amour de l'artiste pour la sculpture (Art antique, Constantin Brancusi, Art nègre) et l'art égyptien. La nécessité pour l'artiste de passer d'un art "poussiéreux"- toxique pour sa santé fragile - à un art plus secure dans lequel il déploie ses savoir-faire de créateur d'objets. Et, l'ambition, celle de faire le portraits des artistes qu'il côtoie à Paris et ailleurs, qu'il admire et dont la proximité artistique enrichit son art du portrait (Pablo Picasso, Paul Cézanne, Chaïm Soutine, Jean Cocteau, Diego Rivera, le couple Lipchitz...)

Je vous souhaite à toutes - et à tous ! - un très beau printemps.