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vendredi 21 juin 2024

Prière de toucher les objets livres : un projet de dispositifs de lectures uniques

On l'aura compris, je manie les mots et les images dans l’objet livre et pour l’objet livre. Depuis des années, je m'intéresse, en particulier, à la trace, au geste créateur de formes sensibles, à la perte de souvenirs et à la matérialité comme aux liens texte-image. Le livre existant en un seul exemplaire répond lui à deux enjeux : 1°) me permettre d’explorer des questionnements esthétiques, techniques ou sémantiques, à un moment donné ; 2°) créer des objets culturels et plastiques à l’identité forte. 

En femme de mon temps, je me nourris à bien des sources. Par exemple, des leçons de Bruno Munari : chez le designer, illustrateur et pédagogue italien, l’acte de lire s’apparente, grâce à des choix de conception radicaux, à de multiples situations ludiques à inventer en direction des jeunes publics. Car, elles sont propices au déploiement de leur sensibilité et favorisent les apprentissages. Chacun des livres présentés ci-dessous s’adresse cependant plus volontiers à un public adulte. Je me plais à penser - à tord ou à raison - que ma démarche se place pile entre le livre pauvre, le livre d’artiste conceptuel et le livre-jeu. 

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«Produire autant de livres qu’il existe de supports comme autant de questions qui cherchent leurs formes définitives » voici un mantra bien particulier qui m'est cher. Depuis 2006, ponctuellement, par besoin d’explorer, de concrétiser ou simplement de tester, des objets livres prennent forment à la faveur de carnets, de cahiers, de matériaux découverts par hasard, adaptés, transformés, combinés... C’est pourquoi aucun objet représenté ici ne ressemble à son voisin. À travers cet ensemble hétéroclite, la créatrice polyvalente que je suis manifeste son goût pour la découpe au scalpel, la reliure artisanale, la couture sur papier, le modelage mais aussi pour la transparence, l’évocation ou la mélancolie poétique.

Ici, cheminement entre livre promenade, abécédaire décalé, portraits sculptés au scalpel, carnet coloré de souvenirs, livre de larmes...

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Des objets naissent fortuitement ; un support se présente, un besoin d'exorcismes se manifeste et en avant !  L’eau-de-soi (2011) est l'un de ces objets fortuits : il a à voir avec le non-formulable, l’intime, le tenu secret (qui déborde). Mais, par-delà sa présentation matérielle, l’objet appelle le tactile. Car, pour accéder aux mots écrits sur les cailloux de papier, pour accéder à un souvenir partagé, pas le choix, il faut se saisir de la bouteille et l’agiter, puis lire, deviner, imaginer... Ce rapport à la transparence comme au jeu qui remet en question la sacralité de l’œuvre d’art, ou encore, au vide, continuera d’habiter et de hanter mes productions livresques à venir. 

Là,  des formes arrondies piégées, côté face, le papier maculé de peinture acrylique, côté pile, des bribes...

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Dans le cadre de mon Master en Création littéraire contemporaine puis de mon Master en Art contemporain et Sciences humaines, j'interroge ma relation aux arbres, ceux peuplant ma jeunesse parisienne comme ceux rencontrés aujourd’hui, cet ensemble de sensations qui tapisse ma mémoire enfantine comme ma mémoire vive. De cette introspection, jaillissent des images photos, des dessins, des mots, des fragments variés évoluant en objets à lire, faits à la main, ou en recueils thématiques imprimés. Un portrait « kaléïdoscopique » se dessine et s’expose : l’arbre - socle de la mémoire, l’arbre - embrayeur de voyages en soi, l’arbre - digne prétexte à un inventaire fantastique, l’arbre - motif d’une écriture poétique et documentée...

Là encore, mince carnet d'études, inventaire photographique ou inventaire dessiné, triptyque, recueil... tout une arborescence d'expériences éditoriales à partir d'un même sujet !

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Dernier type de productions, mais non des moindres, inspirées des pochettes surprises qui me faisaient saliver de convoitise durant mon enfance, quatre boîtes. Elles renferment en leur sein une série d’images dessinées et reproduites par elle. Un bref récit inédit les accompagne. Comme un écho, un commentaire ou une introduction. L’ensemble se place entre un désir d’autofiction et une tentative d’autoportrait. Ces souvenirs en boîtes procèdent d’une envie : proposer une manipulation d’images comme lieu(x) de (ré)inventions.

Ici, enfin, se racontent une partie de pêche, une chasse aux objets perdus ; une invitation à danser ou à compter les arbres est lancée ? Peut-être ? Qui sait ? Il faudra toucher pour en savoir plus.
 
Information : Certains de ces travaux livresques font l'objet d'une présentation plus précise. Se rendre par exemple à la Page Objets livres. 
 
© ema dée

mardi 11 juin 2024

Concevoir des objets livres en regardant d'autres objets livres ?

Concevoir des objets livres en regardant d'autres objets livres procède en préalable d'une exposition de contenus, d'une explicitation de mécanismes. Pour parler de cela faire, aujourd'hui ? 

Traversant une petite crise identitaire sans fondement (encore une !), au cœur d'une colère elle, carrément justifiée, paradoxalement qui ne se calme pas, par envie, par besoin, sans raison à justifier... Parler de ma tendance à la collectionnite de livres et objets associés qui me ressemble et m'assemble.

Mais d'où cela vient-il ? D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours aimé les livres. C'est le Genre du livre qui m'émeut et m'interpelle, qui a tendance à changer. Parce que j'ai dû beaucoup déménagé, j'ai égaré beaucoup de ce que j'appellerai mes premiers bouquins. Peut-être que ma collection commencée il y a plus de 10 ans vient combler une perte ? Panser symboliquement la mémoire amputée ?

Quand j'entrai au collège, je lisais à l'envi des romans d'aventures dans les collections La bibliothèque rose et La bibliothèque verte. Une insomnie se calmait grâce à ces lectures pleines d'attrait car il s'agissait de suivre sans s'interrompre les enquêtes d'une bande de cinq copains ou combattre le crime aux côtés de Fantômette... J'en avais peu mais je les relisait avec une surprise égale. Je me demande aujourd'hui si ces lectures trépidantes n'étaient pas le bon prétexte pour avoir régulièrement des interruptions de sommeil nocturnes !

Au lycée, je lisais des romans plus conséquents, plus sophistiqués sur bien des niveaux - par obligation scolaire, mais aussi par intérêt personnel. Je ne regrette pas d'avoir eu à décortiquer Le lys dans la Vallée d'Honoré de Balzac, Paul et Virginie de Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre et d'avoir eu l'audace ! de lire tout Le Horla et autre contes, Apparition, Boule de Suif et autres contes de guerre, Pierre et Jean de Guy de Maupassant...  Il fut longtemps et reste une de mes références, qu'en bien même je lus plus tard avec passion d'autres nouvellistes tels que Dino Buzzati ou Alphonse Daudet.

J'aimais aussi la poésie. Comme beaucoup de jeunes de mon âge ou dans mon état, j'adulais Lautréamont, Charles Baudelaire ; j'aimais aussi les fantaisies graphiques de Guillaume Apollinaire, les textes en prose russes du 19ème... J'imaginais devenir écrivaine, dessinatrice ! C'est assez tardivement que je me suis penchée sur la littérature illustrée et les livres d'images. Bien sûr, j'avais parcouru Jules Verne ! Mais, l'intérêt pour la Littérature pour la Jeunesse, la bande dessinée, les livres d'artistes ne se développa que plus tard. Avant cela, je découvris le Nouveau roman, le théâtre d'Eugène Ionesco, le roman surréaliste, Jean Cocteau, André Breton...

La bande dessinée ? J'en avais déjà lue enfant, j'aimais tout particulièrement le personnage de Miss Hulk et lisais, amusée, les histoires de super-héros rehaussées de couleurs criardes mal imprimées : les Comics ? Tout un univers sur papier de mauvaise qualité !  Puis, vint la période de la BD d'humour, grâce à la presse qui en publiait : c'étaient des épisodes, des strips, des dessins engagés dont je me délectais, j'étais lectrice de journaux, alors, forcément. Il y avait Gary Larson, Achille Talon... Mais, il y avait surtout Gary Larson ! Et comment je me débrouillais pour trouver les cartoons publiés dans le New Yorker ? Mystère, mais j'étais parfaitement fan ! Mon engouement pour le dessin en noir et blanc vient assurément de cette période. La découverte de l'univers de la gravure (sur métal, lino, ou bois) que j'ai pratiquée à différents moments de mon parcours acheva de me convaincre de la beauté singulière de l'expression graphique au trait, et de la matière.

Plongeant dans la BD, le récit en images, je développai une curiosité certaine pour l'album pour enfants. J'ai peu de souvenirs de mes premières lectures, en ai-je eues ? J'ai l'impression d'avoir toujours eu en mains des livres non adaptés à mon âge. Qui lit les romans de James Hadley Chase ou  un manuel sur le Bouddhisme zen en rentrant du lycée ? Aussi, les livres illustrés pour enfants devinrent une fausse madeleine de Proust : j'en lisais pour me souvenir que je n'en n'avais jamais lus. 

Comment se fit le glissement des albums jeunesse, de la BD aux livres d'artistes, aux fanzines et autres étrangetés éditoriales ? Par rebonds. Parce qu'à une certaine époque, je fréquentais beaucoup les bibliothèques, je découvrais également des salons parisiens et ceux en Province, j'écoutais intensément des auteurs.trices et des illustrateurs.trices présenter, dans des rencontres publiques, leur démarche et leurs sources d'inspiration... Les livres d'images m'ont conduite aux beaux livres. Ils ont en effet fait le lit de mon intérêt pour la lecture et l'écriture critiques, pour l'analyse de la relation entre le texte et les illustrations, enfin, pour le livre dans sa matérialité pesante, odorante, colorée, tactile. Des études spécialisées, des missions professionnelles, des lieux, d'autres rencontres sont venus densifier, enrichir et complexifier mon rapport à l'acte de lire. 

Je saisis dans le même temps toutes les occasions de faire des affaires : Ah, les bouquinistes du Boulevard Saint-Michel, dans le 5ème arrondissement de Paris ! Le jour où j'acquis mon tout premier livre d'art, un objet double édité par le Musée de la Poste sur l'Art postal, au format à l'italienne, dont un avec une couverture cartonnée bleue et relié avec de larges anneaux de métal blancs, je sus qu'une grande et longue histoire allait s'écrire avec le média/ médium Livre. 

Attention ! Je ne me disais pas que j'avais trouvé là une chose rare. Que j'étais telle une chasseuse de truffes experte et doté d'un flair certain. Non, je me disais simplement que j'aimais la sensation éprouvée quand je tenais entre mes mains ses objets de culture, tout comme j'appréciais, pareillement, qu'ils accompagnent régulièrement mes recherches esthétiques. Les voir dans ma bibliothèque, qui s'étoffait doucement, modestement, me remplissait d'une aise comparable. Jusqu'à ce que je trouve d'autres sources documentaires, comme Les autres livres, livres d'artistes, un mince catalogue d'exposition sur la création éditoriale et artistique venue du Mexique. Un objet souvenir d'à peine 8 pages, publié par le Salon du Livre Paris en 2009, et qu'une hôtesse m'avait gentiment offert alors que c'était le dernier exemplaire disponible. 

Jusqu'à ce que je tombe sur un fanzine, un graphzine, un livre-objet... avec des étoiles salivantes dans les yeux sans vraiment comprendre totalement pourquoi.

Aujourd'hui, je regarde cette collection de beaux ouvrages de mon point de vue et je me dis qu'il y a forcément un lien. Des liens se sont tissés, entre ma manière de concevoir le livre, la relation objet/ lecteur et lectrice, l'écriture littéraire, ma sensibilité extrême à la matérialité qui n'exclut pas la dématérialisation, je la tiens simplement à bonne distance , et cet ensemble hétéroclite mais néanmoins homogène d'objets publiés à compte d'éditeur ou auto-édité, en nombre ou en exemplaire quasi unique objet de narration ou d'exposition, ou bien les deux. 

Il ne s'agit nullement de faire à la manière de et en même temps, quel mal y aurait-il franchement, si on le fait en toute conscience honnêtement ? Donc, pas de à la manière de volontaire et en pleine conscience de , mais simplement pour la sérénité. Comme il est doux de se dire qu'il existe des ouvrages hors cadres, ovniesques, non mainstream : ils sont la preuve que des artistes ONT des envies de partages singuliers, que des éditeurs audacieux peuvent y croire, que des imprimeurs explorateurs s'emballent...

Il faudrait à présent que j'en dresse un inventaire précis. Pour montrer un minimum de rigueur ! Il faudrait que je fasse de cet ensemble la description matérielle. Des lieux d'achat, des choix de supports, des thèmes seraient ainsi disponibles accessibles. J'écris "seraient" car je n'en ferai rien, au moment où je rédige cet article, la tâche me semblant à la fois titanesque et dérisoire ! Peut-être aussi parce que je n'ai pas encore trouvé la forme la plus adéquate pour rendre hommage au travail des artistes, des éditeurs et éditrices, des imprimeurs et imprimeuses, grâce à qui ces objets existent matériellement. Oui, il faudrait, il faudrait...

Dans l'attente de trouver cette médiation spécifique, voici quelques infos :

La provenance ? Par exemple le SPLJ de Montreuil, le Salon du Livre Paris, l'Espace Micro-édition/ BDFIL ou l'espace Underground/ SoBD, les librairies le Monte-en-l'air, Philippe le Libraire, Le Comptoir du livre (Liège) ou la FNAC (hé, oui !) ;

Les thèmes ? Par exemple : les colleuses d'affiches féministes, une adaptation de l'Art de la guerre, une galerie de portraits tronchus, une résidence d'Arts visuels avec des collégiens, une séance chez le psy, une scène de Roméo et Juliette revisitée ;

Les supports ? Essentiellement du papier qui change selon le mode d'impression (du papier ordinaire 70 g/m2 au papier cartonné 400 g/ m2 avec effet "tissé") ;

Les formats ? Très variés, variables : du livre de 2 cm à peine de côté au A3 (voire plus, mais ils restent encore rares dans ma collection);

Les genres ? Flip-book, leporello, pêle-mêle, recueil en texte-image, livre-photos, fanzine, graphzine, catalogue d'exposition, fac-similé, livre minuscule, feuillet double ou petit pavé imprimé !

© ema dée

lundi 15 avril 2024

Créer et partir à l'aventure : sus à l'Espace Micro-Édition du Salon BDFIL du 19 au 21/04 !

Chères internautes, passionnés blogueurs, curieux.ses de tous les instants !

Ô, rituels et habitudes comme votre peau est douce ! C'est ainsi que je veux commencer ce bref article qui présente un nouvel événement personnel, artistique et créatif. Dans quelques jours, je serai en Suisse pour trois jours successifs, et c'est une première !

Je raconte : suite à la sélection de ma candidature par les organisateurs de l'Espace Micro -Édition du Festival de bande dessinée Lausanne, BDFIL, je me suis agitée dans tous les sens possibles pour mériter d'être retenue. 

Pour étinceler de mille feux lors des sélections et affirmer ma singularité d'artiste autrice, j'avais mis en avant une production livresque qui a commencé il y a 5 ans avec la collection Horlart, et qui s'est enrichie ensuite. 5 ans déjà !? Que le temps passe vite ! Depuis le livre-liste poétique La femme polymorphique, que d'expériences ont succédé, axées sur le lien texte-image, l'écriture d'invention, le dessin et l'illustration à partir de carnets thématiques. Rien que ça !

L'image couleur et le  dessin en noir et blanc trouvent heureusement leur place et je n'ai pas hésité à valoriser ce parti-pris. Tout comme mon penchant assumé pour l'écriture poétique, l'humour jouant sur les sous-textes et les clins d’œil ou encore, le portrait doux-amer et les formes brèves plus réflexives, sont explorés et convoqués. Ainsi dans chaque livre, je cherche à exposer un propos aussi visuel que textuel, grâce à des variations non formatées de la relation entre les images et du texte. 

Ce que j'ai affirmé aussi, c'est mon besoin de renouvellement régulier de formes : ainsi de la récente expérience de création d'affiches fanzines-adaptations de textes célèbres ou non baptisée Pinacotext ; ainsi de la production d’œuvres imprimées, soit simples reproductions d'images extraites de mes autoéditions, soit œuvres numériques, c'est-à-dire nouvelles images inspirées de mes livres. Sur ces deux points, on pourra lire :

- Premier numéro de PINACOTEXT, un fanzine qui s'intéresse à l'adaptation

- Le salon comme étapes et perspectives

Exposer dans un tout nouveau lieu est une invitation à se reproduire et à inventer pour s'adapter. Aussi, je me suis agitée dans tous les sens possibles pour mériter d'avoir été retenue. C'est aussi qu'une autre envie me titillait depuis un moment, j'en ai fais ce défi : valoriser mes archives personnelles. Sont des archives personnelles tous les textes, illustrations, dessins, photographies, sons et esquisses d'objets reliés non encore publiés dans une forme adaptée et qui s'entassent autant dans mon cerveau que dans des cartons à dessin, des malles ou des boîtes.

Pour le salon suisse, j'expérimente la série de graphzines FOUTOIR dont les premières idées sont esquissées en fin d'année 2023 sur Instagram. Deux titres se suivent pour ancrer le projet dans un processus et un cadre : Ah, La Lettre ! et Petites et grandes frousses. Ici, dans un format carré caractéristique, j'explore la valorisation de travaux graphiques sur la Lettre et l'Abécédaire, alors que dans le second ouvrage, il s'est agi  du remaniement, dans une maquette plus modeste et mieux maîtrisée, d'un projet en bichromie auto-édité en 2014

Les préparatifs sont inédits car il faut à la fois prévoir d'évoluer dans un espace monétaire mixte (euros et francs suisses) et d'être autosuffisante au niveau logistique. Une donnée que j'avais bien sûr imaginée ; l'organisation mise en place pour des salons antérieurs aura malgré tout servi de socle solide pour mieux l'anticiper. Seul bémol :  Par peur d'être en reste parmi les autres expostantes.ts, j'ai finalement peut-être trop prévu de marchandises à présenter ! 

Rendez-vous donc après le Salon pour faire un débriefing de ce nouveau format d'expérience de rencontres, d'échanges et de promotion dans le cadre de ma démarche d'autoédition.

Petit rappel : BDFIL propose sa 18è édition du 15 au 28 avril prochains, avec l'auteur multiprimé Tom Tirabosco en invité d'honneur. Et comme tout salon de la bande dessinée qui se respecte, prévoyez de nombreux temps de rencontres, de réflexion et de création : expositions, séances de dédicaces, concours jeunes talents, ateliers, tables rondes, projections, workshops !

©ema dée

dimanche 3 mars 2024

En vacances, j'ai travaillé à une idée carrée de graphzine thématique.

Certrains.nes ramènent des photos, d'autres des souvenirs en forme d'objets un peu kitsch, très précieux ou rares et exotiques, de nouvelles relations... Pour ma part, je ramène de mes temps de congés, des intuitions.

En effet, les vacances scolaires quand je peux en profiter et que j'en profite ! —, me servent aussi à faire avancer significativement des projets d'édition de toutes sortes. Dans la perspective de salons, oui, bien sûr, mais aussi, tout simplement, pour respirer en faisant quelque chose qui me plaît bien et surtout, pour continuer d'exercer la sensibilité et la souplesse de ma main comme de mon esprit.

Récemment, dans le métro, j'ai lu un slogan qui disait quelque chose comme "Fais un truc qui te fait kiffer une fois par jour". Je ne me rappelle plus exactement pour quel produit ou service c'était et le slogan était mieux dit, très certainement , mais, j'adhère complètement à l'idée. 

Dénicher des papiers un peu improbables pour d'éventuelles couvertures, traîner dans le rayon "mercerie " d'une boutique de loisirs créatifs et de matériels de beaux-Arts pour trouver des idées de reliures, imaginer une maquette de livre à partir d'un rebut, ordonner des images disparates autour d'un thème fédérateur, ou encore, inventer des noms de collections de livres futurs, voilà le genre de souvenirs qu'il m'arrive de ramener de mes congés... Et moi, ça me plaît drôlement bien !

     Un tout premier graphzine en cours de création...      

En ce moment, par exemple, je kiffe littéralement le design graphique, les produits imprimés et les objets faits à la main déclenchés par des textes créatifs, des images, des rencontres, des expos ! En ce moment, oui, car tout est question de moment... (En parallèle, d'autres projets plus plasticiens et plus "ambitieux" se dessinent...  Je vous en dis plus, dès que cela prend une forme concrète, promis !)

Je reviens donc à mes éditions : je me penche, avec énergie et passion, sur une nouvelle idée de collection qui me tient à cœur. En fait, il y en a deux. La première idée a à voir avec le graphzine et mes archives vivantes (textuelles, mais surtout graphiques) ; l'autre envie, à laquelle je consacrerai un article complémentaire, est plutôt plutôt concernée par l'autofiction, la série d'images et les récits ados tout ça dans une format carré quasiment ma marque de fabrique, ma signature ! 

Quelques-unes des images choisies pour mon premier graphzine

FOUTOIR (le titre est encore en discussion), c'est présenter dans un ordre réfléchi des images unies par un lien thématique. Ce lien existe parce que j'ai concrètement produit ces images dans l'idée de l'imagier et de l'inventaire soit que le thème a été pensé en amont, soit qu'il s'est révélé au fil de la création, ou encore, bien plus tard, avec le recul, parfois de plusieurs années. Le texte, quant à lui, est toujours présent, mais je ne lui réserve que quelques pages, cette fois-ci ; il est comme une introduction grâce à son sujet, à son ton et/ ou à sa forme littéraire.

FOUTOIR #1 / La peur nue explore, par le biais d'une suite de scènes imaginées au trait et en aplats, les angoisses sociales, celles liées au vivant... Elles appartiennent à un projet de livre auto-édité en 2014 intitulé Peurs. Images & Textes, qui est consultable en ligne sur Blurb ; je n'en fait pas la promotion car sa maquette est complexe et la reliure en dos collé s'est révélée peu fiable à l'usage. Cependant, je le laisse accessible et visible car il marque une étape importante dans mon parcours d'autrice illustratrice. Enfin, pourquoi "nue" ? Je vous laisse deviner.

©ema dée

mercredi 7 février 2024

Premier numéro de PINACOTEXT, un fanzine qui s'intéresse à l'adaptation.

PINACOTEXT, c'est la rencontre de trois préoccupations dans ma démarche, la création à contrainte formelle, l'adaptation de textes brefs et les clins d’œil plus ou moins appuyés à des artistes contemporains ou plus anciens

La colonne vertébrale de ce nouveau projet : le geste d'ouvrir et de fermer, la liberté de déplier ou pas, l'aspect "2 en 1" ou l'idée de l'objet spécial à collectionner... Bref, une invitation carrément ludique ! Finalement, on lit en manipulant un objet  un peu différemment !

Pour découvrir plus en détails cette nouvelle production auto-éditée grand format, cliquer sur ICI ou LÀ

Pour la manipuler en vrai, vous pouvez vous rendre à la librairie Le Monte-en-l'air, 2 rue de la Mare, dans le 20ème arrondissement à Paris, ou bientôt, à la Bnf - Site François Mitterrand - Richelieu, car elle fait l'objet d'un dépôt légal. Si elle obéit aux normes, la publication rejoindra d'autres publications dite en séries, avec son propre code à 8 chiffres !

Et pour savoir, tout simplement, comment acheter ce premier numéro, vous pouvez m'écrire en m'adressant un mail via la formulaire de contact ou en commentant cet article, ça marche aussi ! La publication est vendue avec un supplément image de petit format, en couleurs ou en noir et blanc.

©ema dée

mardi 30 janvier 2024

Coup double illustré pour une année 2024 artistique et amoureuse plus qu'olympique ?

En 2024, je fais coup double : cette année, je suis prise d'un strabisme créatif, je louche et fais deux cartes de vœux !

La démarche s'inscrit dans l'air de mon temps, celui préoccupé par la trace, la mémoire et le lien, puisque durant tout le mois de décembre, j'aurai fouillé dans mes archives graphiques à la recherche de raretés. Quand je dis "raretés", j'entends des dessins et des illustrations thématiques - d'une présence discrète, car ces travaux n'ont été publiés qu'une seule fois sur ce blog, voire pas du tout. Je les exposerai sur Instagram, ponctuellement. Comme un point de repère entre l'avant et l'après, comme un lien entre l'immatériel et le matériel, c'est-à-dire entre trois espaces distincts et connectés : les réseaux sociaux, mon blog et mon atelier de création physique. Ces images font la part belle à la composition centrée, aux scènes de groupe, au vide, au noir et blanc comme à la couleur, enfin, à l'autofiction visuelle (ou image de soi). 

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La première carte faite à quatre mains ne déroge pas à cette règle de monstration personnelle inventée à la fin de l'année 2023. Je travaillerai à partir d'une trace graphique. L'idée du dessin m'est venue en 2022, lorsqu'il a fallu créer la carte de l'année suivante. Je me plaçais alors au dessin, avec feutre, feutre pinceau et plume, imaginant les lignes de construction d'un espace domestique semi-imaginaire, tandis que Thomas faisait le coloriste à la tablette graphique. Faute de temps, d'énergie, de conviction, le projet n'aboutit pas. 

Il renaît cependant en décembre, un an après. Et pour ce faire au mieux, tout d'abord, j'actualise mes clins d’œil à David Hockney et à ses portraits doubles d'amis-amants dans des intérieurs cosy intello-bourgeois. Puis, je précise l'ambiance   j'étire l'espace de la représentation et j'invente des matières Lorenzo Mattotti et ses représentations multiples d'une nature vibrante tout en mouvement n'est pas loin.  


 Esquisses n°1 (2024) et n°2 (2022)

La collaboration a du bon : inspiré par Thomasj'ajouterai des private jokes  ce sont ces menus détails personnels qui parlent d'une vie intime, rythmée par le rêve, nos projets et nos réalisations concrètes. Thomas se chargera de donner le ton à cette scène à la fois d'accueil et de présentation, d'attente et de sérénité, en puisant dans une palette ajustée mêlant couleurs en aplats,  motifs et matières. 

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La seconde carte de vœux n'a été crée mais décidée. Décidée en relation avec l'ambiance générale de début d'année. Que nous réserve 2024 ? À quoi devons-nous nous attendre, encore ? Quelle malle va nous tomber sur le coin de l’œil et nous laisser à terre... sonnés.ées ? 

Plutôt que de dessiner une autre image un peu décevante car faite à l'arrache, et surtout, qui ira dormir dans le fond de mes archives pour être ressortie dans 10 ans seulement, j'ai préféré puiser dans ma réserve personnelle. C'est pile à cet endroit que je réalise que j'ai vieilli mais pas tant que ça, en fait. Les/ Mes préoccupations d'hier figurées sur le papier blanc immaculé résistent au temps, à la lassitude, au désespoir. Une image ancienne réapparaît et en pensée, je reviens au point de départ, enrichie de  l'expérience des années successives. 

L'illustration au  feutre fin et au feutre pinceau avait été réalisée pour accompagner un texte de célébration de la nouvelle année justement : un récit bref rédigé à partir de fragments d'un conte connu. La nouvelle année annoncée l'était en demi-teinte, partagée que j'étais, à l'époque, entre la joie de la perspective inconnue et grisante et l'inquiétude devant l'inconnu... quelle armoire va me tomber... 

C'est itou aujourd'hui, la demi-teinte, le petit sentiment de maîtrise personnelle, l'envie de partage et de conquêtes de nouveaux territoires ET l'écartèlement entre des pensées contradictoires : faut-il se réjouir ou s'inquiéter de... ? 

 On verra bien !

©ema dée ©thomas

lundi 22 janvier 2024

Le très bel anniversaire de Thomas, super héros du quotidien !

Cher Thomas,

Pour ton anniversaire, l'envie m'est venue de rendre hommage aux qualités qui font de toi mon super-héros au quotidien. Voici quatre de tes pouvoirs exceptionnels, que tu utilises brillamment contre la Laideur protéiforme du monde contemporain  :


Pouvoir n°1 : Équilibre. Un pouvoir de tout premier ordre, en effet ! Car plus que jamais aujourd'hui, il faut en avoir un solide. C'est ce sens inné qui t'aide à trouver le juste milieu entre les coups de gueule bien légitimes et le sincère ravissement que suscite les petits moments intimes et riches. Ce sens inné bonifié par la tendresse des tiens qui te permet de sentir la pesanteur des choses les plus essentielles. 



Pouvoir n°2 : Patience. Une qualité bien mal distribuée ; mais tant mieux, ça a fait plus pour toi qui sait en user avec discernement et l’œil circonspect. Elle reste intacte, quand bien même les éléments extérieurs rageurs et douteux sans cesse la malmènent. Increvable chez toi, ce pouvoir fait des envieux !
 

Pouvoir n°3 : Concentration. Grâce à cette grande capacité acquise dès l'adolescence, tu rends ton corps imperméable aux attaques de vilaines  et méchants en tous genres : discussions vaines ou circulaires, gestes mous ou tendancieux, promiscuité malodorante ou bruyante, rencontre inopportune ou contexte professionnel avilissant et goûts discutables. 


Pouvoir n°4 : Force. Très utile, tu la manies avec souplesse partout dans la Ville. Rien ne fait dévier ta marche agile et résolue vers son seul but, le Bonheur authentique ; tes mollets d'acier et des bras à toutes épreuves s'associent pour relever tous les lourds et pentus défis de l'existence !

Un bel anniversaire, à toi, mon super-héros !

 ©ema dée