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mardi 17 octobre 2023

Petit aparté culturel : l'instant revues

Avant de commencer la semaine en tout urgence, dessiner vite, s'agiter en tous sens graphiques et émotionnels, imprimer à la hâte dans sa rétine ébaubie les nuances feu qui couvrent nos feuillages franciliens malingres de taches rouges jaunâtres et nostalgiques, faire une halte sur un coin de table en grignotant sur son lit — nonobstant les migraines pleines d'acariens dévoreurs de poussière —, un petit aparté qui vient faire écho à une première publication sur ce blog concernant la Revue Carabosse, accessible ICI

Non contente de connaître cette jeune revue qui cherche à se faire une place parmi les publications sur papier par un contenu riche en textes critiques et de création en poésie, je me fends de lui avoir proposé une couverture, dans un style immédiat : trois donzelles, d'un canon de beauté hors normes, nous sourient, complices, éclatent de rire — la blague était bien bonne, elles s'en souviennent encore... La revue l'accepta. Sans intermédiaire ni tergiversation, le trio de dames ouvre ainsi le dialogue sur cette réflexion programmatique : Qu'en est-il de l'humour au féminin ? 

La revue Carabosse a présenté ses beaux atours au récent Salon de la Revue, qui s'est tenu du 13 au 15 octobre derniers, à la Halle des blancs manteaux, Paris 4ème.  Précipitant le moment de tenir entre mes mains fébriles le petit objet #2, j'ai profité derechef de l'évènement pour aussi découvrir d'autres jolies choses. Par exemple : L'Ouroboros, revue auto-éditée et auto-publiée sise en région lyonnaise qui multiplie ses collaborations avec la scène poétique suisse et internationale, et Do*KRE*I*S, une revue haïtienne qui propose dans son épais n°4 une foultitude de contributions littéraires, graphiques, scientifiques et plastiques issues de la diaspora créole. 

#ema dée

dimanche 26 avril 2020

L'anniversaire des publivores tombe le 26 (avril) !

Quand arrivent l'été et les vacances à la plage, vous ne jurez que par les maillots de bain une pièce jaune canari ? Les petites boîtes en métal vous émoustillent ? Vous n'avez de cesse d'agiter toutes les bouteilles qui vous passent entre les mains ? Pour vous, il n'y a que deux sortes d'insectes, les jaunes et les verts ? Vous avez tendance à voir des marmottes quand vous achetez des plaquettes de chocolat, et des oies quand vous mangez du jambon ? Même la fourrure synthétique vous horripile comme voir de la sauce se répandre sur le bout de vos chaussures blanches ? Si oui, ne cherchez plus. Comme moi, vous êtes un(e) publimaniaque, pire, un(e) PUBLIVORE* !


Qu'est-ce que c'est ? La ou le publivore est une personne sans âge précis qui ressent une inclinaison certaine, osons le dire, une passion, pour les publicités, en particulier les spots publicitaires diffusés à la télévision. Du fait de cet intérêt  immodéré pour l'image animée à but promotionnel, elle ou lui a tendance à développer un certain comportement erratique : manie de compulsions d'achats de lots identiques, recherche, enregistrement et montage de messages subliminaux, affection exagérée pour certaines tournures de phrases, couleurs, objets ou activités... tels le mauve, les chevaux saxophonistes ou la course à pied en talons aiguilles. Dans Banga, y'a des fruits... Oups, pardon ! 

Je (me) reprends. Les publivores se reconnaissent entre eux, entre elles, ou pas, car elles ou ils peuvent complètement assumer cette bizarrerie ou l'ignorer, superbement. Leur seul cri de reconnaissance et de ralliement est "CULTE !" — ou sa variante un peu snob : "cultissime". Le seul effet secondaire connu semble être le sentiment de N.F.R. dit de Nostalgie à Fréquence Régulière. Pour chasser ce sentiment cyclique et anti-productif, une seule solution, s'inoculer directement dans la rétine une petite dose de chouettes publicités, 26 pour être plus précise.

Cliquez sur l'image pour découvrir les 26 spots publicitaires
Voici donc une sélection spéciale de chouettes publicités — presque d'anthologie, puisque certaines datent des années 1980. Je la dédie, d'abord, à tous les publivores nés le 26 avril, puis aux publimaniaques nés le 26 de n'importe quel mois de l'année. Recommandation : À s'inoculer immédiatement !

* Le terme pPublivore" fait directement référence à La Nuit des Publivores, manifestation organisée chaque année par la Cinémathèque depuis 1981. Son but ? Le financement  de la restauration des archives et une veille sur la création publicitaire à travers le monde. Merci à l'Institut National de l'Audiovisuel (INA) pour son travail d'indexation et de diffusion, et à la communauté YouTube pour sa contribution à faciliter l'accès à ce patrimoine.

© ema dée

samedi 30 juillet 2016

Corolles estivales, ma sélection culturelle semestrielle

Chères internautes et chers blogueurs,

Voici, une sélection de découvertes et de redécouvertes culturelles (festivals, films, rétrospective, publication, formations...) que j'ai faites depuis le début de l'année 2016. Au moment où je publie cet article, certains événements sont terminés,  mais heureusement rien ne se perd, tout se retrouve : il existe les catalogues d'expositions, les sites références, des archives numériques... D'autres sont en cours, et d'autres encore sont prévus pour l'automne :

A pour l'artiste français Albert Marquet (1875-1947) : une rétrospective de son Œuvre peint et dessiné au Musée d'Art moderne de la Ville de Paris


Après le hall d'entrée tapissé de quelques nus aux cadrages insolites et sa suite qui présente un inventaire de petites gens noir d'encre, enfin la visite commence : c'est une enfilade de salles peuplées de paysages tranquilles, presque répétitifs, mornes et silencieux ; pourtant, des taches fébriles agitent parfois la surface picturale, des promeneurs. Les vues, ici, se composent depuis le balcon ou depuis la plage, sur le quai d'un port, sur les bords d'un lac ou sur les rives d'un fleuve connu. Il s'agit, par exemple, de montrer Paris dans la brume blanchâtre de l'hiver ou de percer à la lumière jaune d'un lampadaire, ses mystères bleu nuit. Loin d'un quotidien naturaliste fin de siècle, loin des distractions fauves, loin de l'expressionnisme de la guerre ou de l'agitation urbaine futuriste, la ville d'Albert Marquet se pare, avec sobriété et organisation, de rose, de vert céladon, de bleu pâle... Du 25 mars au 21 août 2016.

B pour la série télévisée britannique Black Books (2000-2004) : c'est l'histoire de trois olibrius coincés dans une librairie un peu cheap.


Dans une librairie très souvent mal rangée, sale et sombre où se développe à qui mieux mieux, tout un écosystème bizarre (cafard, blaireau, escargot, mousse, champignon...), Bernard Black (Dylan Moran), un libraire irlandais, soupe au lait, brouillon et mal embouché, s'énerve, bat, exploite, et humilie son unique, dévoué et immensément patient assistant, Manny Bianco (Bill Bailey), un personnage original, un peu hippie et doué en tout, ou presque. Pour faire le lien entre ces deux personnalités qui s'entrechoquent dans des situations plus que surréalistes, il y a heureusement Fran Katzenjammer (Tasmin Greig), une commerçante névrosée, alcoolique et dépendante qui tient - sans grand enthousiasme ni conviction - une boutique inintéressante de l'autre côté de la rue. Tout ce petit monde bien barré évolue au fil de 18 épisodes improbables et excessifs. Mais il y a bien pire...
Black books, série courte créée par Dylan Moran et Graham Linehan, finira de vous convaincre de l'inanité des meilleures pratiques commerciales et du bien fondé de posséder tout près de soi, des amis sincères et sans aucun amour propre. Juste un régal !
 
C pour l'exposition Ceramix, de Rodin à Schütte : les révolutions contemporaines d'un artisanat sous-estimé.


Entre Sèvres - Cité de la Céramique et le 12ème arrondissement de Paris - la Maison rouge et du 9 mars au 12 juin 2016 derniers, la céramique contemporaine s'est montrée sous de nombreuses facettes, pour certaines vraiment novatrices, dans une double exposition baptisée Ceramix, de Rodin à Schütte. Il faut dire que depuis la fin du 19ème siècle, tranquillement, cette pratique longtemps dévolue à la seule réalisation d'objets utilitaires comme de la vaisselle, étonne et connaît plusieurs révolutions : de la France à l'Amérique latine en passant par le Japon, la céramique se métamorphose. De nouveaux sujets apparaissent, le hasard devient une composante importante dans le processus de cuisson, des teintes inédites colorent des pièces qui s'agrandissent et se complexifient : sous l'impulsion d'artistes redoublant d'audace et d'inventivité, la céramique se hisse au rang d'Art contemporain. Un bel événement mis en œuvre sous le commissariat de Camille Morineau et Lucia Pesapane, et qui a déjà donné lieu à un premier texte tant le propos m'a plu, et c'est ici.

D pour le Détournement de contes : étude, analyse et critique d'un procédé littéraire au Centre de Promotion du Livre de Jeunesse à Montreuil, Seine-Saint-Denis.


Chaque année, je m'injecte une petite dose d'étude critique d'un genre littéraire destiné à la Jeunesse ou d'une situation de médiation culturelle en direction des jeunes publics, principalement. Toujours en fonction de ma propre actualité : projet d'intervention spécialisée, besoin d'un approfondissement ou d'une mise en perspective d'une expérience passée, projet de création personnel.
Cette année, j'assiste à deux journées consacrées à l'analyse des formes et des intentions du Conte, dans le cadre de formations dispensées par l'École du CPLJ-93. Ce genre prisé m'intéresse beaucoup car on le retrouve sous des formes (ou adaptations) très disparates en Littérature (album, roman, nouvelle) comme dans les Arts visuels (bande dessinée, cinéma, théâtre, danse, publicité).  Le détournement s'applique, lui, à prendre le conte par un bout particulier, du point de vue du texte ou de l'image originels, en admettant qu'une version de "départ" existe : changement de champ lexical ou de ton, focale sur un personnage secondaire, retournement de situation tel que le changement de la fin ou du début de l'histoire... Connaissez-vous Bou et les 3 zours ou Boucle d'or et les 7 ours nains, Le Chaperon rouge de ta couleur ou Rouge rouge Petit chaperon rouge ?

E pour le long métrage Eega (2012) : une mouche, star d'une fiction indienne signée S. S. Rajamouli et J.V.V. Sathyanarayana


Eega est un conte moderne à la sauce bollywood qui parle d'un amour compliqué et funeste : au début, ils sont deux hommes (Nani et Sudeep) à aimer la même jolie femme au grand cœur, mais un peu pimbêche (Bindhu/ Samantha Ruth Prabhu). Si le premier, pauvre et rêveur, est sincèrement amoureux et, n'osant pas déclarer sa flamme, ronge son frein tout en gardant espoir, l'autre, riche et libidineux, multiplie les stratagèmes grossiers pour vite gagner l'admiration de la belle indécise - et un peu manipulatrice - jusqu'à oser l'ultime action qui va sceller leur destin à tous les trois. Une mouche musclée apparaît dans le coin de l'écran soudain, et une vengeance lente, violente et extraordinaire s'installe, jusqu'au final époustouflant.
Pour vous éviter une tension générée par ce suspense insoutenable et ces cachotteries littéraires malvenues et surtout, pour voir de quoi il retourne, il est recommandé de se procurer sans plus tarder cette fiction vraiment originale. A ne pas mettre entre toutes les mains cependant, les scènes de violences bien qu'imaginaires sonnent très réalistes.

F pour le Festival Les éternels FMR : une librairie tient salon à la Halle Saint-Pierre, Paris 18ème.


Ce sont deux rendez-vous, un, à la fin de l'hiver et un, juste avant l'été,  organisés par la librairie parisienne Les FMR à la galerie de la Halle Saint-Pierre et qui valorisent la production d'une petite soixantaine de maisons d'édition indépendantes. Le festival Les éternels FMR est évènement à retenir pour celles et ceux qui aiment la découverte et la rencontre. Car, le festival aime faire découvrir la singularité, susciter les croisements de regards et la rencontre entre des sensibilités artistiques et littéraires : sur les étals, des albums-livres objets pour la Jeunesse, des contes-livres d'artistes, de la littérature illustrée, de la bande dessinée d'Art... Dans le hall ou dans l'amphithéâtre, une comédienne proposera volontiers à un danseur de l'accompagner dans une lecture à voix haute improvisée, de jeunes éditeurs lèveront le voile sur leur labeur quotidien, des auteurs-es émergeants-tes mettront à jour leur processus de création ou, des projets en cours (fanzines, revues...) exposeront leurs succès récents et leurs chantiers à venir.  
Deux quinzaines de jours par an dédiées à l'édition en mouvement à visiter, forcément.   

H pour le film d'animation Hana et Alice mènent l'enquête (2015) : une fiction mature au visuel hybride par Shunji Iwai


Dans ce long métrage animé, il y a un peu de fantastique, des relations compliquées avec des mères et des pères, un lycée où il court une légende effrayante qui parle d'un Judas mort, de sorcière et d'incantations magiques, des garçons et des filles crédules, Alice, la nouvelle de l'école et d'emblée, personnage très sympathique, une enquête, du suspense évidemment!, quelques bagarres, des promesses d'histoires d'amour, Hana, une fille revêche et rebelle qui sèche l'école et se cache derrière un rideau, un vieux  fonctionnaire sur une balançoire, et surtout, une belle amitié qui débute mal mais qui se termine bien. L'animation est ici assez singulière mais non dénuée  de charme ; c'est un mélange étonnant de stop motion, de dessin de story-board et d'animation en 2D dans des lieux, pour certains, traités dans un réalisme photographique ; l'image semble parfois inachevée.
En dehors de cette particularité visuelle qui lui donne une coloration à la fois datée et très contemporaine, Hana et Alice mènent l'enquête est un long métrage que le public adolescent devrait apprécier.

I comme Illustration - Narration à l'ESAA Duperré : un semestre penché sur un projet éditorial qui parle d'arbres et des lettres de l'alphabet.

 

Après deux années à penser à un projet d'abécédaire sur le souvenir de l'arbre  et à me former sur ce genre d'imagier qui me séduit, suivies d'une année à écrire des textes variés pour cet abécédaire, à étudier et à dessiner des arbres, j'ai eu envie de me concentrer sur certains points de ce projet de livre illustré : quel(s) rapports entretiennent mes images et mes textes ? Puis-je clarifier le style des images que je souhaite produire ?  Comment profiter de la première mouture du projet ? Et la suite, une fois le livre terminé ? Comment l'envisager d'un point de vue éditorial ?... 
Dans le cadre des CMA (Cours municipaux pour adultes) de la Ville de Paris, je m'inscris donc en mars pour cinq petits mois successifs dans l'atelier Illustration - Narration qui aura lieu dans l'une des prestigieuses écoles supérieures d'Arts appliqués publiques parisiennes, et ce, à raison d'une séance de quatre heures par semaine - c'est un rythme à suivre ! Après mes recherches personnelles, ce que je désire absolument : un tout nouvel éclairage sur ce projet de cœur et des conseils avisés et pertinents pour organiser sa présentation future à un éditeur.  
L'atelier tiendra ses promesses : soutien à l'élaboration du chemin de fer (= storyboard mais pour un album),  attention portée au choix d'une(des) police(s) appropriée(s), recherche de couvertures, étude des liens textes-images avec présentation d'une variété d'albums à l'appui, et aide à la préparation d'un book cohérent et valorisant. Le petit plus : des temps de mises en situation !


J comme Jeux au festival "Paris est ludique" : deux jours entiers pour s'affronter... gentiment.


Les 25 et 26 juin derniers s'est tenue la 6ème édition du festival de jeux de Paris, Paris est ludique. Plus d'une centaine de professionnels (producteurs et concepteurs) viennent promouvoir leurs célèbres créations et leurs dernières réalisations. Sur les pelouses de Reuilly, chaque marque dispose de sa propre tente et propose aux visiteurs excités et impatients d'expérimenter une multitude de jeux mis en libre service ; des animateurs-trices - plus ou moins pédagogues - sont là pour expliquer les règles de chaque jeu. En "gameuse" maniaque qui se respecte, je suis venue accompagnée avec la ferme intention de jouer uniquement avec ma chère moitié. Pourtant, dans cette ambiance bon enfant qui donne envie de tout essayer, j'accepte volontiers de tester de tout nouveaux jeux avec des inconnus, le temps d'une ou de plusieurs parties. Je découvre par exemple le Mölkky, variante finlandaise de la pétanque, en un poil plus retorse.
Sortie de ce festival à l'heure de la fermeture avec un sac rempli de nouveautés, je me dis en moi-même : "Le jeu est un virus !" Pour ne pas manquer les prochains événements ludiques, suivez le festival.

L pour La tortue rouge (2016) : une "robinsonnade sans paroles" franco-belgo-japonaise de Michael Dudok de Wit


La tortue rouge conte l'histoire à la fois simple et merveilleuse, parfois dangereuse et éprouvante, d'un homme ordinaire. Un homme ordinaire plongé dans la tourmente de l'océan et rejeté sur une île, perdue dans un immense quelque part, verdoyant mais désert, excepté quelques crabes entêtés. Il est seul et seul, ce Robinson moderne va chercher à survivre puis, à quitter ce lieu sans espoir, à bord d'un radeau monté à la sueur de son front. Mais quelqu'un ou quelque chose l'empêche de partir - et violemment ! - l'obligeant à recommencer son labeur encore et encore : une tortue rouge géante. Jusqu'au jour où il prend le dessus et se débarrasse de celle qui rend toute fuite impossible. Peut-être serait-il parti s'il n'avait pas vu, sortant de l'eau, cette femme à la chevelure rouge qui d'emblée s'intéresse à lui.
La musique a remplacé la nécessité impérieuse de la parole ; l'animation très sobre tant au niveau des teintes choisies qu'au niveau du chara design confère à ce long métrage ambitieux des aspects de rêveries éveillées et laisse aux protagonistes toute la place pour évoluer et vivre devant les yeux charmés des spectateurs.  S'agit-il ici du rêve d'un homme presque mort ou celui d'une femme née d'une tortue ?...
 
M pour Mauvaises graines II à la Topographie de l'Art : des tréfonds de l'âme et du dessin jaillissent des roses aux épines ensanglantées.


Les Mauvaises graines s'appellent Omar Ba, Stéphane Blanquet, Céline Guichard, Hélène Muheim, Stéphane Pencréac'h, Chloé Poizat, Cendrine Rovini, Emili Theander, José Maria Gonzalez... La galerie d'Art contemporain La Topographie de l'Art réunit dans ce nouvel opus, des artistes qui entretiennent des rapports particuliers avec le dessin, le support, le corps et la narration. Sur les murs de la galerie, se rencontrent alors des portraits sérigraphiés inquiétants, inspirés par des figures de la mythologie, des plantes gigantesques dessinées à l'ombre à paupières, des récits graphiques mystérieux au lavis, les métamorphoses chargées de sensualité et de cruauté d'une femme-enfant déposées à la surface d'un papier couleur chair, des suites de personnages monstrueux tracés à l'encre ou au crayon - hermaphrodites, fillettes plantureuses ou femmes puissamment membrées - saisis dans une intimité dérangeante... À la faveur de cette exposition, le dessin montre la complexité de son langage et l'étendue de ses possibilités à exprimer l'impermanence, les obsessions, la sexualité et la rêverie. Changeant, il est tout à la fois vecteur de violence, d'angoisse et d'érotisme. À suivre...

P pour le festival  Pulp  : la bande dessinée à la croisée des Arts ou la "BD et ses doubles" à la Ferme du Buisson à Noisiel, Seine et Marne.


Pulp est un festival consacré à la "BD et ses doubles", à savoir, toutes les disciplines et média qui la mettent en scène, l'enrichissent, permettent son analyse critique, ou la présentent différemment au public. A savoir, d'un côté le film d'animation (en séries TV, court et long métrages), la musique, la performance graphique et de l'autre, les conférences, les rencontres dédicaces, les expositions (installations, interactives ou plus classiques). Loin du mastodontesque festival BD d'Angoulême, Pulp est un petit festival où il règne une ambiance tranquille et posée pendant quatre jours. Quatre jours pour découvrir notamment cette année :
- les premières images de Lastman, série animée française très très attendue - adaptée de la BD éponyme - mélange hyper-vitaminé de Cobra et de Nikki Larson, relevé d'une touche de paranormal ;
- l'installation S.E.N.S. de Marc-Antoine Mathieu. Une occasion inédite offerte aux visiteurs de pénétrer physiquement dans son univers graphique aux frontières temporelles et spatiales incertaines ;
- Jean-François Laguionie est venu révéler quelques secrets de fabrication de son dernier long métrage Louise en Hiver, une sorte de méditation poétique et intimiste sur le temps et la mémoire.
- Et, Stéphane Blanquet a proposé sa Colonne d'appendices, visite d'un monde délirant fait d'alcôves peuplées de créatures et de petits cauchemars en papier et en volume.

R pour la Reprise du festival du film d'animation d'Annecy 2016 : parmi des courts métrages décalés et de fort partis pris artistiques, la beauté du ton juste et de l'animation délicate "old school".


Le festival d'Annecy remonte une fois par an jusqu'à la capitale pour montrer ses plus belles pépites, courts primés (films de fin d'étude, de commande, de création) et longs métrages en avant-première. La Reprise du festival a lieu au Forum des Images durant deux jours au mois de juin ; elle propose quatre séances de projections de courts et de très courts métrages retenus selon différents critères, parmi eux,  l'originalité du sujet ou la singularité du propos, l'inventivité de la réalisation, la musique, la qualité de l'animation au niveau technique. Cette année, le jury a souhaité mettre en avant des identités très fortes soutenues par des partis pris et des choix d'animation très décalés, parfois en "marge", un moyen de prouver toute la vitalité de cet art protéiforme. A voir, par exemple : Moms on fire (2016) de Joanna Rytel, Vaysha l'aveugle (2016) de Theodore Ushev ou Decorado (2016) de Alberto Vazquez. Je reste pour ma part fascinée par la poésie, la tendresse, les histoires simples - mais profondes - et l'animation fluide, soignée et plus "traditionnelle". Aussi, je suis emballée par Une tête disparaît de Franck Dion et par Ma vie de Courgette de Claude Barras.
Une tête disparaît (2016), métaphore de la maladie d'Alzheimer, met en scène Jacqueline, une vieille dame qui prend le train pour son anniversaire, avec sa tête sous le bras. Tout irait très bien si une abominable femme au visage de pigeon n'avait de cesse de la suivre et de surveiller ses moindres gestes. Une création toute en justesse pour un sujet trop actuel. Ma vie de Courgette (2016), tiré du roman Autobiographie d'une courgette de Gilles Paris et sur un scénario de Céline Sciamma, raconte l'histoire - toute en pâte à modeler animée - de Courgette, un petit garçon contraint d'aller vivre dans un foyer pour enfants après la mort accidentelle de sa mère. Une merveille d'animation et de fiction complètement made in France et qui prend les enfants au sérieux... Sortie prévue en octobre.

S pour Séries Mania - Saison 7 au Forum des Images, Forum des Halles : le rendez-vous incontournable des fans-dingos-mordus de fictions télévisées sérielles


Toujours beaucoup, beaucoup de choses à voir dans ce festival - gratuit! - qui présente en avril, des suites de séries et des productions internationales en avant-première dans tous les genres connus, de la comédie à la SF en passant par le polar, le drame, l'horreur et le thriller. Et aussi beaucoup de personnalités (comédiens, producteurs, critiques d'art, scénaristes) avec lesquelles échanger, partager et analyser l’engouement "planétaire" pour les séries. Chaque saison de Séries Mania a son lot de petits bijoux et de grands favoris. Pour permettre à un public toujours plus nombreux, jeune et moins jeune, de profiter de ces projections, la principale règle du festival : quinze entrées maximum par personne. Autant dire que le choix est très difficile ; certaines séries ne sont pas assurées d'être diffusées par la suite, il faut avoir du flair. Un grand coup de cœur personnel cette année pour les séries Sam, Capital et Crashing, un sourire entendu pour Angie Tribeca, Baskets et The family Law, et un "je demande à en voir plus, s'il vous plaît" pour The five, Cleverman et Ennemi public. Et c'est bien là l'autre souci du festival, on veut en voir plus, il n'y en a jamais assez ! 

T pour le drame indien The Lunchbox (2013) : un heureux fruit du hasard parfumé et épicé, conté par Ritesh Batra


Tout commence avec un repas livré (= lunchbox) à la mauvaise adresse professionnelle. De Ila, épouse et mère au foyer, à M. Fernandez, comptable quadragénaire taciturne, bientôt à la retraite. Ila n'est pas heureuse dans son couple, elle s'occupe essentiellement de la maison et de sa fille. Son mari toujours très occupé la délaisse. Pour reconquérir son cœur, avec les conseils avisés d'Antie, une sorte de voix off chaleureuse et drôle, elle prépare de savoureux repas, de savoureux repas amoureusement mitonnés, qui surprennent le trop blasé M. Fernandez. Au fil d'une correspondance qui se crée secrètement entre eux grâce à la lunchbox, la possibilité d'une seconde vie amoureuse après la mort, le deuil et la frustration les effleure.
Sobriété des décors, personnages principaux attachants car vrais, narration sans heurts, qui laisse à chaque moment le temps de délivrer sa saveur, piquante ou douce, regards attentifs posés par le réalisateur sur chaque geste, regard, action et instant de solitude de ces deux êtres, enfermés dans leur quotidien et leur situation sociale. The lunchbox ? Une histoire d'apparence simple... qui se lit comme se déguste un millefeuille, avec délice et précaution.

Et c'est tout pour l'instant.

© ema dée

dimanche 20 septembre 2015

Feuilles de septembre

https://www.youtube.com/watch?v=HUngLgGRJpo
 Le petit film d'animation Nugget d'Andreas Hikade. Studio Film Bilder. 2014
Un petit bijou de sobriété pour évoquer les méfaits de l'addiction. 
Découvert au Forum des Images.


Chers internautes, 

C'est la rentrée, et bientôt, l'automne venteux fera place à cet été caniculaire qui a dopé nos réserves en vitamines D. Laissez-moi vous présenter mes découvertes - ou redécouvertes - et coups de coeur de ces trois derniers mois :

A pour Autofiction

Nouvelle manière de se raconter, récit de vie parfois désenchanté propice à l'invention narrative et aux expérimentations littéraires, l'autofiction dit la vie par fragments. Ce nouveau genre littéraire - qui supplante l'autobiographie - se focalise sur un ou des instants particuliers que l'auteur/ narrateur/ personnage choisit de mettre à distance, mettre en scène, mettre à nu... Sa part de subjectivité est assumée ou savamment voilée par les caches de l'écriture. Des littératures de l'intime clairement présentées dans le petit ouvrage intitulé L'Autofiction d'Isabelle Grell.


A pour Festival d'Animation d'Annecy à Paris

http://www.formatcourt.com Quelques jours après le Festival International du Film d'Animation d'Annecy, les Parisiens auront pu découvrir le Palmarès des films primés grâce au Forum des Images. Pendant deux jours, des projets récompensés venus du monde entier seront projetés. Très différents les uns des autres, ils  sont l'oeuvre d'étudiants en Animation ou de réalisateurs reconnus. 

Je remarque particulièrement Nuggets d'Andreas Hikade, le repas dominical de Céline Devaux, Isand (The master) de Riho Unt, Nous ne pouvons vivre sans le cosmos de Konstanin Bronzit et Yùl et le serpent de Gabriel Harel. Un coup de foudre pour le court-métrage Guida de Rosana Urbes. Sa légèreté bienfaisante, sa maîtrise technique et son propos positif me font un bien fou. J'assisterai à la projection en avant-première du long métrage Avril et le monde truqué de Franck Ekinci et Christian Desmares, mise en mouvement de l'univers du dessinateur de bandes dessinées français Tardi dans une dystopie pleine de rebondissements. 
 

B pour Michel Butor

http://louis-bonifassi.space-blogs.com/blog-note/196605/fidelites-a-angers-.html  Seize lustres dans l'herbier lunaire faits  exprès pour la modification*


C pour les Cahiers dessinés

Pendant près de neuf mois, la Halle Saint-Pierre nous a invité à nous promener dans les cahiers dessinés. Une collection graphique exceptionnelle, singulière, drôle, poétique, touchante dans laquelle se déploient un imaginaire débridé, un humour caustique et une inventivité remarquable. Elle est présentée à l'occasion de la parution du dixième numéro de la revue annuelle Le cahier dessiné. 

Cette collection témoigne des ressorts nombreux du Dessin. Traces de poètes, réflexions d'artistes engagés, mémoires de créatifs outsiders... Hommes et femmes d'hier croisent des personnalités d'aujourd'hui. Je suis interpellée par les dessins-métamorphoses de Mélanie Delattre-Vogt, les portraits-collages délicats et inquiétants d'Anna Sommer, les scènes de familles douces et précieuses d'Anne Garouben, les insectes géants de Martial Leiter, les scènes absurdes et fouillées à la plume de Hans-Georg Rauch et les petits tableaux mondains gravées de Felix Valotton.


D pour le Musée Dapper

http://nsm08.casimages.com/img/2015/09/20//15092004312914387613596312.jpg Une petite virée en juillet dernier pour admirer les belles pièces de vaisselles, sculptures votives, statuettes décoratives, masques rituels et vidéos que le musée, installé dans le 16ème arrondissement à Paris, nous propose sur le thème de l'Art de manger. Art de manger pour art de recevoir, souvent objet de compétition entre clans, art de manger pour art de la démonstration - de richesse et de savoir-faire, art codifié, art du savoir bien manger et du savoir bien recevoir. 

Une fascinante rencontre que les pièces et installations de l'artiste franco-béninois Julien Vignikin, hérissées de pointes, de symboles et de questionnements sur la malbouffe et le gaspillage mettent en perspective. Visitez les archives de cet espace intime dédié aux Arts et aux Cultures de l'Afrique, des Caraïbes et des diasporas.


E pour l'Etrange Festival

http://www.newindianexpress.com/entertainment/telugu/Watch-Live-Baahubalis-Audio-Launch-in-Tirupati/2015/06/13/article2864539.ece C'était, cette année, la 21ème édition de l'Etrange festival, installé au Forum des Halles du 3 au 13 septembre derniers. J'y étais ! Cette manifestation cinématographique annuelle, soutenue notamment par la DRAC Île-de-France, est unique en France grâce à la diversité des films et courts-métrages proposés à la projection - pour certains bien en avance de leur sortie dans les salles françaises ou en exclusivité. C'est à chaque fois un véritable tour du monde du Cinéma qui permet de faire de singulières découvertes, de récits et de réalisateurs dans des genres vraiment variés. 

Je remarque une belle représentation du sous-continent indien et le Festival nous donne la primeur du visionnage du second film de S. S. Rajamouli Baahubali : The Beginning. Un récit fabuleux dans des décors magnifiques, des musiques inspirées et inspirantes, un héros tout musclé et des méchants bien méchants ! Un souffle terrible au parfum de fleurs nous a saisi pendant 2h45.


F pour Formation au Master Lettres et Création littéraire contemporaine

Entre les mois d'octobre 2014 et juin 2015, votre rédactrice préférée s'est "offerte" une retraite havraise pour suivre une formation universitaire originale en création littéraire. Originale car créée il y a seulement trois ans par l'université du Havre et l'école d'Art et de design Esadhar Le Havre-Rouen, elle propose aux étudiants de niveau Bac + 3 et plus en Arts ou en Lettres, un parcours de deux ans, tout entier tourné vers la réalisation d'une ou plusieurs oeuvres littéraires, soutenue par des séminaires en Lettres, des workshops de création littéraire et des ateliers. 

Tout semble possible, du récit expérimental au recueil de contes revisités en passant par le roman, bien sûr, mais aussi par des projets littéraires hybrides puisant dans différents genres et formes. Je profite de cette année pour porter une réflexion toute particulière sur les abécédaires - encore et encore... Je consacrerai prochainement un petit article très narratif sur le sujet. Ouvrez l'oeil !


H pour Mona Hatoum

http://nsm08.casimages.com/img/2015/09/20//15092004300314387613596308.jpg L'artiste née au Liban en 1952 et d'origine palestinienne dévoile toute la richesse et la complexité de son univers de plasticienne dans une exposition savamment mise en scène. 

A l'image de son travail, sérieux, pétri de messages sur la condition des femmes, sur l'équilibre Nord-Sud, sur des problèmes sociétaux par exemple, ou des propos sur son propre corps. Son univers foisonnant se nourrit de plusieurs démarches artistiques et joue avec des matériaux tout aussi divers : cheveux, tissus, plexiglas, métal, perles de verres, acier, soie... 

Une exhibition plastique non dénuée d'une fantaisie ludique et humoristique parfois. Tapis suspendus, planisphère en velours, foulard et billes de cheveux, objets du quotidien surdimensionnés, véritables papiers d'ongles, vidéos de performances engagées - certaines violentes - et installations singulières s'exposent au Centre G. Pompidou du 24 juin au 28 septembre 2015


J pour Jardins des Serres d'Auteuil

http://nsm08.casimages.com/img/2015/09/20//15092004305014387613596310.jpg Pour vous y rendre, prenez le soin d'apporter un petit panier dans lequel vous aurez mis : un saucisson sec entier d'origine basque ou corse, un couteau Laguiole dont vous aurez affuté la lame, une bouteille de vin blanc Monbazillac et un tire-bouchon ou des bouteilles de bière de 25 cl par exemple de la Leffe ou de la Jenlain et un décapsuleur, une grande nappe fleurie ou à carreaux confectionnée dans un morceau de tissu en provenance du Marché Saint-Pierre, des serviettes de table, un fromage de Munster dans une boîte hermétique sinon bonjour les odeurs ou une part de Conté affiné 12 mois  - au moins, du pain aux céréales qui se mange sans rien tellement c'est bon, des tomates cerise dans leur conditionnement en plastique ou des oeufs durs  - avec de la fleur de sel. Pour le dessert, c'est à votre convenance. Pensez aussi  à apporter votre soleil sous le bras et votre amoureuse ou votre fiancé ou alors, toute la famille, mais il faudra doubler les quantités, enlever des choses... Non ! C'est compliqué, finalement venez tout(e) seul(e), vous inviterez quelqu'un(e) une fois arrivé(e) au Bois de Boulogne, 3 av. de la Porte d'Auteuil. Là, dans les jardins, vous rencontrerez des arbres plusieurs fois centenaires et pourrez admirer les espèces végétales préservées dans des serres exceptionnelles. Que faire du panier ?... Eh bien, mangeons... Avant d'aller admirer les étranges étrangetés qui poussent en ces lieux.


L pour Lémuriens au Parc de Nesles

En Seine-et-Marne, à un cinquantaine de kilomètres de la capitale, parmi les herbes rases, le petit bois et les arbres majestueux qui bordent les chemins, grands et petits félins - pour certains anciens pensionnaires du parc des félins d'Aunau - évoluent en toute quiétude. 

Après avoir admiré tigres, panthères, lions, chats sauvages, caracals, servals, lynx, oncilles, jaguars, pumas, ocelots, margays, jaguarondis, manuls et autres félidés et gratter le dos des chèvres, prenez le temps d'aller saluer les petites troupes de lémuriens installées sur l'île de Madagascar". 

Cinq espèces vivent là, vont et viennent en parfaite harmonie. Habitués aux visiteurs, ils sont très familiers et sont friands de gâteaux secs et de fruits s'ils sont tendus avec générosité. Le parc des Félins est le seul à en abriter un si grand nombre en liberté.


N pour Nora

Nora est grognon. Nora n'a pas envie. Nora n'a pas le choix, c'est juste le temps du déménagement... Rester chez le grand-père ? Quelle guigne, quel ennui à la campagne ! Nora se met à épier les voisins. Il y a au loin une vieille dame toujours assise sur son fauteuil. Seule. C'est Madame Jeanne, une vieille fille qui n'a pas trouvé l'amour. C'est une situation que Nora ne supporte pas. Elle va l'aider à trouver l'amour qui s'est égaré en chemin... 

Un récit tendre porté par un personnage de caractère et un style graphique très doux. Ils permettent à son auteure, Léa Mazé, d'aborder avec délicatesse des questions essentielles telles que d'où vient "La Moure" ou pourquoi la guerre ? Ce très joli album qui peut être découvert dès 10 ans est publié aux éditions de la Gouttière.


P pour Paris-la-politique et autres histoires

http://nsm08.casimages.com/img/2015/09/20//15092006470614387613596670.jpg De Monig Wittig. Une romancière et théoricienne française qui fut très active dans les années 1970-80, particulièrement connue et influente aux Etats-Unis pour son militantisme féministe et ses engagements dans une oeuvre littéraire qui propose le dépassement de la notion de genre. Une écrivaine complètement contemporaine que me présente B.C. , le professeure référente de mon projet de création littéraire de Master.  

Je commence par le livre qui la fait connaître et qui raconte l'enfance d'une petite fille, L'Opoponax (Editions de Minuit, 1964). Une vraie découverte. Avec Paris-la-politique, Monique m'amène ailleurs. Le livre, recueil de textes, coincé entre l'Essai et le Récit, est une claque avec ces idées et ces images inédites dans des histoires cruelles et des situations quasi surréalistes interrogeant les valeurs, les comportements... Le tout est écrit dans un style efficace, une langue à la fois drôle, précise et incisive où le masculin n'a aucun droit de cité. Puis-je dire que...  j'adore ?
  

S pour Victor Hugo revu par Louis Soutter ?

http://nsm08.casimages.com/img/2015/09/20//15092006551414387613596689.jpg  La Maison Victor Hugo s'est engagée dans une réflexion sur la modernité de l'oeuvre de l'écrivain français Victor Hugo. Entre le 30 avril et le 30 août, elle a présenté Dessins parallèles, proposant un face à face entre les oeuvres graphiques à l'encre du poète, dramaturge et romancier français et les compositions au crayon du violoniste et dessinateur suisse Louis Soutter

Une mise en regard  qui rapproche et éloigne : le trait fouillé et désordonné de ce dernier cernant, fragmentant ou brouillant l'espace s'oppose ou répond aux compositions mystérieuses de taches, de traits délicats ou de lavis, d'où émergent des figures et des espaces singuliers, entre le réel et la fiction. 

Le dessin du poète semble vouloir fixer ou retrouver des moments chers, le dessin du musicien semble pour sa part servir à consigner, documenter, raconter. Mais les deux artistes se retrouvent sur les thèmes qu'ils abordent notamment la Femme, et leurs obsessions, leur rapport à l'imaginaire, leur sensibilité aux paysages et au monde intérieur, par exemple.
  

T pour le Tout Nouveau Testament

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19555274&cfilm=222641.html Long-métrage de Jaco Van Dormael, le Tout Nouveau Testament raconte le périple d'Ea (Pili Groyne), fille de Dieu (Benoît Poelvoorde), résolue à rédiger un testament meilleur que celui de son père et se venger de lui. Car Dieu est un être bêtement méchant qui se réjouit du malheur et de la souffrance qu'il provoque  dans le monde depuis son ordinateur... En dire plus gâcherait le plaisir de vous laisser découvrir cette comédie rafraîchissante et originale.


V pour Visite au Louvre

http://nsm08.casimages.com/img/2015/09/20//15092004301614387613596309.jpg Et plus particulièrement celle du Département des Arts d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques qu'on rejoint plus aisément par l'entrée Porte des Lions. Espace tranquille, presque secret, où règne une atmosphère paisible. Un espace dans lequel sans entrave et dans le plus grand respect, les objets, statues et statuettes, vases, masques et parures... viennent au devant des visiteurs et se raconter. Les visiteurs dont pas uns ne parlent le Français autour de moi participent à l'exotisme de cette première rencontre.


X pour X-Files : Au frontières du réel

journaldegeek.com  J'ai profité des vacances pour me revoir cette série américano-canadienne devenue culte. Créée par Chris Carter et diffusée à partir de 1993 sur le réseau FOX et sur M6 en France dès 1994, elle met en scène, sur fond de paranoïa, de manipulations et de complots gouvernementaux, les enquêtes très spéciales des agents du FBI Fox Mulder/ David Duchovny et Dana Scully/ Gillian Anderson. Les affaires sur lesquelles ils planchent ont toutes en commun d'avoir été classées X-Files et d'avoir un fond/ rapport avec le paranormal, le bizarre ou l'inexplicable/qué pour le commun des mortels. 

C'est toujours très intéressant de se replonger dans une série, avec le recul des années. Car il s'est passé bien des choses dans la Série depuis et de manière générale, dans le genre Fantastique et la Science-fiction portés sur le grand et le petit écran. En tout cas, j'apprécie de  revoir,  sans coupure, des épisodes géniaux tels que Aubrey, Le fétichiste, Teliko, La poupée, Le shérif a les dents longuesL'oeil de l'esprit... Le talent est ici.

Et c'est tout pour l'instant.

* Phrase poétique écrite avec des titres de livres.

lundi 23 décembre 2013

Image filmique, livresque, tamponnée et médiatique

Ces derniers mois, je découvre un film d'exception, deux démarches artistiques originales et un livre de référence. Rien que ça.

* Le film documentaire "Il était une forêt" : Réalisé par Luc Jacquet associé au botaniste Francis Hallé, ce film documentaire se concentre sur la vie des forêts tropicales du point de vue de l'arbre.
 
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J'aime les arbres, je me suis donc précipitée pour le voir dès sa sortie, les documentaires sur le sujet ne sont pas si nombreux. Difficile peut-être de parler pendant 1h30 d'organismes vivants dont on ne peut pas mesurer la croissance à l'échelle d'une vie humaine ! Le réalisateur a eu recours à une animation pleine de fluidité et de grâce mêlée à des prises de vue en direct et d'intelligents et audacieux montages afin d'en rendre compte : ainsi, on apprend comment un arbre se protège à travers les années contre des chenilles qui gênent sa croissance en dévorant systématiquement ses premières feuilles, ou comment, tel un parasite, une espèce d'arbre pousse en en étranglant une autre... 

Fascinant, cet écosystème qui a développé sa propre stratégie de défense pour croître malgré l'activité humaine. J'ai vu dans ce film une forêt qui vit, qui se raconte et qui se montre dans sa beauté et sa cruauté plus qu'un film polémique sur la protection de la nature. Je peux dire sans hésitation que " Il était une forêt" est mon film de l'année.


* Les produits faits-main de Cécile Gambini : Je suis allée au Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil en novembre dernier. En coup d'vent. Je venais pour quelque chose de précis, l'espace Mïce, nouvellement ouvert et destiné à l'exposition d'illustrations tous horizons et styles confondus. L'info n'était pas bonne, je me retrouve devant une pièce aux murs rouges, complètement vide. Tant pis, puisque je suis sur place autant en profiter.

Je parcours rapidement les stands des éditeurs connus repérant au passage quelques nouveautés intéressantes. Je ralentis mon pas devant les étals des petits éditeurs indépendants chez qui je trouve matière à m'émerveiller et à toucher. Justement s'y trouve une illustratrice que je connais surtout de nom, Cécile Gambini.
 
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L'auteure et illustratrice pour la jeunesse tient un stand baptisé "Pavupapri". Je m'arrête parce que je viens de voir des livres faits à la main, une de mes marottes, avec les badges, les poupées, les sacs, les cartes postales, les jeux de cartes... La rencontre est chouette. L'illustratrice très disponible présente sur son coquet petit stand une production toute personnelle qu'elle destine plus à un public adulte : bijoux en porcelaine, livres-objets, portraits. Je craque sur une petite histoire racontée au stylo à bille qui me rappelle mon vécu, expliquerai-je à l'auteure, amusée et un brin compatissante.

* L'atelier de Sardon le Tampographe : Je découvre d'abord Sardon avec "Crevaison" éditée chez L'association en 1998 dans la collection Patte de Mouche. Son trait (d'humour et graphique) au service d'une histoire grinçante me ravit. Ma vraie découverte avec son univers se fera bien plus tard avec le Tampographe. Tiens, c'est quoi ça ? L'auteur de bd et dessinateur de presse s'est lancé depuis plusieurs années dans la fabrication de tampons originaux, aux images et messages corrosifs pour certains, et grâce auxquels il a regagné un espace de liberté. Sardon réussit avec brio l'alliance d'un objet populaire avec un savoir-faire artisanal et un esprit caustique non dénué de poésie.
 
http://nsm08.casimages.com/img/2013/12/23/13122311363614387611838200.jpg  http://nsm08.casimages.com/img/2013/12/23/13122311363614387611838198.jpghttp://nsm08.casimages.com/img/2013/12/23/13122311363614387611838199.jpg

La semaine dernière, je me suis rendue, enfin ! , dans son atelier sis au 4 rue du Repos dans le 20ème arrondissement, pour voir en live ces réussites artistiques. Là se pressaient multiples tampons vendus à l'unité, jolis coffrets et grandes sérigraphies. Bilan de cette 1ère visite : plein de tampons à ajouter à notre collection familiale d'objets insolites d'artistes.

* Le livre intitulé "Petite fabrique de l'image" : Publié aux éditions Magnard en 2003, ce documentaire s'intéresse à la lecture de l'image avec pour objectif principal : donner à tous des clés pour s'initier à la "culture de l'image dans ses formes artistiques et sociales" [...] 

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Cet ouvrage richement documenté présente d'une manière didactique les différentes entrées vers la compréhension du rôle et de la construction de l'image.  Ce guide me semble essentiel dans mon parcours personnel et professionnel. Il propose en effet pour chaque entrée, citons par exemple, image et ressemblance, profondeur et ligne de fuite, corps et image, de nombreux exercices d'application associant analyse et création. 

C'est en flânant dans une bibliothèque municipale, avec à l'esprit la recherche permanente d'outils pédagogiques adaptés, que j'ai fait cette fabuleuse trouvaille. J'ai pu me procurer l'ouvrage - malheureusement épuisé et que certains particuliers revendent à un prix excessif  - pour une somme honnête grâce à une librairie en ligne anglo-saxonne ! Merci internet.

Et c'est tout pour l'instant.

mercredi 27 novembre 2013

Le salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil

Le salon se tient à Montreuil du 27 novembre au 3 décembre inclus.

© ema dée  

Bandes dessinées, albums, contes, romans, documentaires, magazines, Cd et livres-CD, e-books, recueils de poèmes, théâtre auront revêtu pour l'occasion leurs plus beaux habits. Petits et grands lecteurs se faufileront dans les allées, enivrés par les odeurs de papier d'imprimerie des marque-pages, des catalogues d'éditeurs et des posters cadeaux enfouis dans des sacs chatoyants... 

Des livres partout partout pour le plus grand bonheur des fous... d'images et de jolies histoires, des dingues... de mots bavards, drôles, tristes, ou très sérieux. Et puis, il y aura aussi les conférences, les expositions, les rencontres avec les auteurs... Tout pour éviter l'ennui, tout pour favoriser les balades et les surprises. Pour les infos, c'est là, mais vous le saviez déjà, n'est-ce pas ?

Au fait, le thème choisi par le salon c'est "Héros, héroïnes". Du coup question : " C'est qui ton héros ou ton héroïne ? Pourquoi tu l'aimes ? Et ça te sert dans la vie, ça t'a servi, ça te servira encore plus tard ? " J'ai réfléchi de mon côté et ce n'est pas facile de répondre parce que j'en ai eu plein issus du livre et d'ailleurs. Sélection :

 Candy-Candy-anime-candy-candy-9421126-1500-997 D'abord, il y a eu Candy. Une fillette aux couettes blondes et aux grands yeux brillants dont j'ai découvert les aventures en manga papier puis à la télé. Merci le Club Dorothée ! Candy, c'était une vraie héroïne parce qu'elle vivait des tas de choses - et surtout une histoire d'amour très poétique teintée de mystère -  et parce qu'elle avait une amie super différente d'elle comme moi à la même époque où je suivais ses aventures.

malicieuse-punky-brewster Presque en même temps, il y eut  Punky Brewster. Encore une fille adoptée, en plus chipie comme pas possible, habillée n'importe comment avec un franc parler et une sorte de fantaisie bien spéciale, et qui avait - encore ! - une amie d'enfer, différente d'elle en tous points.



mafalda2-pic-copie-1.jpg  Après j'ai grandi, oui, oui, bien obligée, et en bibliothèque au rayon Bd "jeunesse", un jour, je suis tombée sur Mafalda : une chipie d'un autre genre, toute brune, d'origine argentine - inventée par le dessinateur Quino en 1964. J'aimais et j'aime toujours sa manière tout enfantine de mettre les adultes mal à l'aise avec ses questions sur la politique, la société de consommation... et puis elle avait une chouette bande de copains, c'est pas rien !

mgid-uma-content-mtv Enfin, héroïne suprême directement sortie de ma passion pour le cinéma, Ellen L. Ripley, personnage interprété par Sigourney Weaver. Courageuse, forte, déterminée, maternelle, cruelle parfois, directive et spontanée, un peu sexy à sa façon, elle est l'héroïne avec un grand H de mes  15 dernières années - zut, j'vous ai dit mon âge !...

A quoi me servent mes héroïnes ? C'est une sorte de repère immuable. Quand ça va mal, je repense à elles et leur manière individuelle et féminine de faire avec ou contre les caprices de la vie. Je me jauge, j'examine mes réussites, médite sur mes échecs...

 Voilà, voilà, pour le chapitre "Héros, héroïnes".

Cette année, votre faiseuse d'images favorite sera plutôt du côté du CPLJ, association montreuilloise organisatrice du salon - en autres - pour participer à l'Ecole du livre de jeunesse et plus particulièrement aux "Matinales de la création". C'est quoi, c'est qui ? Réponse dans quelques jours...

Bon salon. Chouettes rêveries ! Inoubliables voyages immobiles...