L'exercice de l'abécédaire me plaît particulièrement parce que c'est à mon sens
l'outil idéal pour parler de tout, des autres, de soi, de manière ludique et ordonnée. Un bon moyen de présenter tout à la fois mes découvertes, des images hasardeuses et mes
réflexions de ces trois derniers mois.
A comme l'association de l'Atelier Rouge Pistache dirigée par Ahncé et Mélane, deux artistes plasticiennes, croisées furtivement le jour du
vernissage du 12ème salon du petit Format de Truyes. Je rejoins leur clique le temps du P'tit bazar, salon fort sympathique, qui a réuni au mois de décembre dernier, une trentaine d'artistes de
la région Centre et d'ailleurs : créateurs d'objets, peintres, illustrateurs, sculpteurs, céramistes...
Les séries de Mélane et d' Ahncé exposées à l'Atelier Rouge - Pistache
Ville de Tours
B comme le bus que je préfère franchement au métro car il réveille en moi des
terreurs claustrophobiques.
Auto-portrait de la Peur
Collection personnelle
C comme le Cabinet graphique du Centre Georges Pompidou dont j'aime visiter
régulièrement la collection pour y découvrir les plus récentes acquisitions. A consulter, le catalogue d'exposition qui propose notamment une définition du "dessin contemporain".
E comme Enfances en danger, sujet difficile et délicat dans la vie comme dans la fiction, placé au coeur de Polisse, dernier film coup de poing de Maïwenn. Elle y incarne une jeune photographe qui suit des agents de la brigade de la BMP (Brigade de protection des mineurs.) Sortie en salles en octobre 2011. Remarquable.
F comme les feutres à la pointe fine qui tracent, décorent,
remplissent avec dextérité, patience et précision, les feuilles de papiers ordinaires du collectif de graphistes "Quartier Général". Les deux artistes poursuivent leurs expériences artistiques : c'est toujours plus grand et de plus en plus
bluffant.
G comme la gourmandise que je débusque dans certains textes classiques de la littérature de Jeunesse et que je détourne à ma façon pour satisfaire mes vices personnels.
Des légumes pour faire grandir trois petits cochons
Texte anonyme, popularisé par W. Disney - Collection personnelle
I comme
insultes. Insultes, bourrées de mots grossiers qui s'organisent en lettres, lettres qui s'organisent en livres autopubliés parce qu'il n'y a pas de raison de garder égoïstement
son savoir-faire pour soi tout seul. John-Harvey Marwanny vous donne donc toutes les clés pour bien
insulter la terre entière.
J comme
jalousie. Oui, je suis une horrible envieuse qui se sert de sa jalousie comme moteur pour améliorer sa personnalité. Défaut aux 3/4 pardonné?
L comme Le Pied de Biche, librairie
indépendante, qui, non contente de présenter de jolis albums, des bandes dessinées "underground" et des
produits de graphistes sympas comme tout (badges, sacs imprimés, poupées...), organise de nombreuses expositions d'artistes de tous bords et toute l'année.
La ravissante librairie-galerie
M comme Maïtena, auteure argentine dont je viens de découvrir les bandes dessinées un peu féministes et drôlement bien. Un dessin plein de caractère et une pensée franche, entre
Claire Bretécher et Hélène Bruller.
N comme les nus que je dessine depuis quelques semaines aux ateliers de modèle
vivant de l'Académie de la Grande Chaumière. Expérimentations totales...
P comme les poupées du Musée de la Poupée, situé impasse Berthaud dans le 3ème arrondissement de Paris. Lors de votre visite dans ce tout petit musée qui
mériterait bien une rénovation qui fasse honneur aux trésors qu'il expose, pensez à regarder au-dessus des vitrines : vous y découvrirez avec enchantement tous les anciens jouets qui
allaient avec, des vieux landaus aux mignonnes cuisinières, tout en bois!
Q comme Quino, auteur du célèbre personnage de "Mafalda" et de sa bande (Felipe, Manolito, Miguelito,
Susanita, etc...) Si j'adorais, adolescente, l'idée d'une petite fille qui se pose des questions de grandes personnes pour en révéler toute l'absurdité, je saisis aujourd'hui toute la
portée militante cachée derrière chaque dessin. Même enthousiasme.
Les principaux protagonistes de la série Mafalda
R comme rage. Hé bah oui! Parfois ça peut arriver, le pétage de plombs intégral !
S comme le Salon du Livre
Petite édition - Jeune illustration. Au Château de la ville de Saint-Priest dans la banlieue lyonnaise, il se passe bien des choses : des expositions rigolotes, des
nouveaux éditeurs à découvrir et d'autres à rencontrer dans une ambiance un peu moins électrique que certains salons parisiens, des conférences thématiques, des espaces pour les jeunes auteurs
autoédités, des animations alentour... Un petit salon qui fait tout comme les grands et ça dure depuis douze ans.
T comme Jim Thompson, auteur américain de romans noirs, né au début du 20ème siècle, à qui on doit entre autres "The
killer inside me" traduit "Le démon dans ma peau", très récemment adapté au cinéma. Et que j'aime, que j'aime ! Pour la brutalité et la violence soudaines quasi surréalistes des héros de ses fictions tordues, pour l'âme pervertie de ses personnages secondaires, et pour la peinture sociale d'une Amérique de la Grande Dépression
notamment.
V comme Vendetta. Vendetta contre une vision sociale et économique de l'homme, anti-progressiste, duale, inique, qui menace chacun de sombrer dans la
schizophrénie, la paranoïa et la folie totale. J'ai peur de sentir grandir la fureur...