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vendredi 20 septembre 2024

Se perdre en dessinant pour se retrouver dessinant ?

Peu de temps, trop peu de temps, a été consacré à la recherche - création graphique pure !

Il est vrai que je découvre chaque jour à quel point faire de l'autoédition n'est pas une activité de tout repos. Pour qu'elle soit dynamique, il faut mener une réflexion totale c'est-à-dire qu'elle doit fonctionner à l'horizontal comme à la verticale, sur un temps distendu : il faut gérer chaque étape de la publication de chaque livre et soutenir en parallèle et la collection et les titres seuls, bien après la phase d'impression  des ouvrages , pour ne pas être oubliée. 

Aussi, le dessin en tant qu'activité récréative, créative et formatrice est menée dans les interstices de temps entre la préparation (ou la recherche) d'un salon, le développement d'un projet de livre et tout le reste de la vie quotidienne. Dans ce contexte, les invitations à produire des images comme des concours, des appels à contributions ou à création m'envoient comme une décharge. Soudain, il y a précipitation, joie, excitation, ébullition. Puis, une sorte de découragement vient ternir la belle énergie de départ.  Pourquoi ? Parce que le dessin final, le dessin satisfaisant, émerge toujours d'une somme de tentatives ou d'expériences libres, d'une accumulation de traces et de manipulations. Je veux dire, qu'elles sont comme un nid grâce auquel les envies se stressent aux apports de tout part. Mieux, elles agissent comme une matrice de laquelle je fais sortir un geste confiant, un regard critique mais bienveillant, une image qui se tient parce qu'elle m'apparaît nécessaire. Le temps de gestation qui s'écoule à la faveur du travail, paradoxalement, permet de tisser un lien singulier avec le sujet donné. Alors que souvent, ces derniers temps, l'invitation extérieure rencontre un terrain laissé en jachère, faute de temps "libre".

La chasse est ouverte. Dessin au format A3. Crayon de couleur fluo, encre de Chine et encre Ecoline

Néanmoins, ces sollicitations extérieures qui ne sont jamais des obligations à/ de faire, je m'efforce d'y répondre. Souvent, je me dis que malgré tout, si la qualité singulière n'est pas au rendez-vous, de mon point de vue, quelque chose d'intéressant advient, forcément. C'est pour cela que j'ai accepté cette année de concourir à Anonymous Drawing Berlin, un concept d'exposition en ligne et en dur, itinérante, organisée en Allemagne, à partir de dessins sélectionnés par un jury qui les reçoit d'abord sous une forme dématérialisée. Pas de thème, pas de contrainte technique, juste une invitation à produire une image graphique dans un format imposé.

Et là, panique, quoi produire ?! A l'époque de l'appel, j'étais encore prise par des contingences, l'esprit sans repos hésitait à se lancer. Mon esprit peinait à faire émerger de mes archives une ligne thématique ou programmatique. Je cherchai loin ce qui était tout près/ prêt et quand je le trouvai, je rechignai à m'en saisir, pensant céder à une sorte de facilité. 


Bientôt l'automne. Dessin au format A3. Crayon Mars Lumograph Black, encre de chine à la plume, feutre pinceau et tampons. 

Dessiner des animaux fut la réponse - j'étais en train de retravailler Un bestiaire sage ; expérimenter de l'inédit fut le modus operandi. L'avantage est que l'on se découvre la capacité d'inventer avec l'existant, d'être créative encore dans un espace familier ; l'inconvénient est le manque de recul nécessaire pour faire entrer cette invention dans sa grammaire personnelle et miser sur une forme de simplicité. Je trouve souvent que les dessins que je produis dans des contextes similaires sont curieusement bavards ; je ne parviens pas à en être contente, même longtemps après.

Néanmoins, je ne regrette pas d'avoir tenté quelque chose de différent, les crayons de couleur fluo ou les tampons. Je me dis simplement que ce n'était pas le lieu de la nouveauté. Je devais compter plutôt sur ce qui me fonde, pour  apprécier dans quelle mesure, un, j'étais capable de l'adapter à une demande extérieure, sans le remettre en question, deux, que je pouvais manifester une démarche artistique dans le dessin.

Une illustration autonome, une histoire en une seule image ou encore, un dessin d'exploration au moyen d'outils qui me caractérisent auraient représenté, il me semble, un meilleur positionnement. Après de là à être retenue pour ce projet d'exposition à Berlin, c'est une autre histoire !

Affaire à suivre...

© ema dée

mardi 17 octobre 2023

Petit aparté culturel : l'instant revues

Avant de commencer la semaine en tout urgence, dessiner vite, s'agiter en tous sens graphiques et émotionnels, imprimer à la hâte dans sa rétine ébaubie les nuances feu qui couvrent nos feuillages franciliens malingres de taches rouges jaunâtres et nostalgiques, faire une halte sur un coin de table en grignotant sur son lit — nonobstant les migraines pleines d'acariens dévoreurs de poussière —, un petit aparté qui vient faire écho à une première publication sur ce blog concernant la Revue Carabosse, accessible ICI

Non contente de connaître cette jeune revue qui cherche à se faire une place parmi les publications sur papier par un contenu riche en textes critiques et de création en poésie, je me fends de lui avoir proposé une couverture, dans un style immédiat : trois donzelles, d'un canon de beauté hors normes, nous sourient, complices, éclatent de rire — la blague était bien bonne, elles s'en souviennent encore... La revue l'accepta. Sans intermédiaire ni tergiversation, le trio de dames ouvre ainsi le dialogue sur cette réflexion programmatique : Qu'en est-il de l'humour au féminin ? 

La revue Carabosse a présenté ses beaux atours au récent Salon de la Revue, qui s'est tenu du 13 au 15 octobre derniers, à la Halle des blancs manteaux, Paris 4ème.  Précipitant le moment de tenir entre mes mains fébriles le petit objet #2, j'ai profité derechef de l'évènement pour aussi découvrir d'autres jolies choses. Par exemple : L'Ouroboros, revue auto-éditée et auto-publiée sise en région lyonnaise qui multiplie ses collaborations avec la scène poétique suisse et internationale, et Do*KRE*I*S, une revue haïtienne qui propose dans son épais n°4 une foultitude de contributions littéraires, graphiques, scientifiques et plastiques issues de la diaspora créole. 

#ema dée

lundi 19 décembre 2022

Ema Dée était à SoBD 2022 avec ses livres tout carrés et ses belles images !

Pour ne pas déroger à ma règle de conduite créative et réflexive personnelle, c'est-à-dire consigner ici les menues aventures qui embellissent ma vie d'artiste, je reviens en quelques lignes sur ma seconde participation au Salon SoBD, le Salon de la Bande dessinée à Paris, Halle des blancs Manteaux dans le 4ème arrondissement. 

Dans un autre post, je disais que ce sont les évènements tels que celui-là qui me permettent de me mettre réellement au travail, cela est toujours vrai aujourd'hui. Moi, ça me booste, les dates butoirs,  l'imminence d'avoir à rendre des œuvres livresques à la fois inédites et abouties, les relectures de dernières minutes, les vérifications sans fin des préparatifs, les nuits raccourcies, la surveillance à l'extrême des livraisons des colis Chronopost... — un état  de confusion et de fébrilité dans lequel se mêlent sans annonce poussées d'adrénaline et petites déprimes passagères.  

Néanmoins, la préparation de ce salon-ci aura mis plus de temps, elle fut plus intense et chronophage. La 11ème édition du salon a été riche d'enseignements pour moi ; ce sont eux qui m'ont aidée à me fixer une ligne de conduite à la fois dense et ambitieuse — je dirais même, plus professionnelle :

Plus de livres, en qualités comme en quantités, variées et suffisantes, surtout : la collection Horlart s'enrichit d'un nouveau titre, Un bestiaire Sage, et deux albums en noir et blanc viennent grossir le nombre de mes autoéditions hors collection : In The Black Trees (en avant-première) et Médaillons Pop.

Des reproductions et des dessins originaux de petit format, oui, mais présentés de manière à pouvoir être acquis sur le Salon : je privilégie l'exposition, dans des pochettes plastiques adaptées, d'une sélection d'œuvres graphiques liées à mes autoéditions. Ainsi, durant trois jours, du 2 au 4 décembre derniers, les visiteuses et les visiteurs du Salon auront pu regarder à loisir un choix d'illustrations et certains dessins sur papier reproduits dans mes livres.

Des modes de règlement différents, facilitant les transactions : l'adoption récente d'un statut d'artiste-autrice et donc l'obtention d'un n° SIRET mais "à l'essai" cependant me permet de faire l'acquisition quelques semaines avant le salon d'un petit terminal CB. Un objet qui s'avère très utile, j'ai pu l'observer en achetant moi-même des produits sur des salons d'art et d'artisanat. Acquisition pratique en étant toutefois contraignante : il est impossible d'utiliser ce genre d'appareils sans  la création au préalable d'un compte "entreprise".  

— Des constantes : l'offre en petits produits dérivés dits fétiches, badges et autocollants, aux couleurs et aux formes de ma production sortes de goodies  faits main à collectionner et la présentation, un peu à la sauvage, d'au moins, un article "hors cadre". Le salon et plus particulièrement l'Espace Underground où j'expose est le lieu bienvenu pour tester, recevoir en direct avis, conseils et remarques du public, tout ce qui me sera utile pour décider ensuite de développer ou pas certains  projets d'objets livres en textes-images, et de les mettre en avant ou pas au cours d'un prochain salon. Pour ce 12ème salon : mes boites à lire

Cette année, il me semble qu'il y a eu plus de visiteuses et de visiteurs non francophones qui se sont arrêtés à mon stand et qui se sont baladés dans le salon. Les images originales de mes autoéditions que je décline sur différents supports et à différents prix proposent à chacune et à chacun, la possibilité d'un échange, selon son goût, son budget, son amour pour le trait, son rapport à la langue française ou tout simplement, aux mots et aux images imprimés. Les textes de mes livres jouent volontiers sur divers décalages, les sous-entendus, surfant sur des figures de style, métaphores, métonymies, euphémismes... que je peine à traduire ! D'où cette interrogation qui clôturera mon salon : "Dois-je développer une collection de livres bilingues ?"

Autre élément d'importance : les stocks de livres. Les délais de livraison soudain étirés aux mois d'octobre et en novembre ont compliqué le rassemblement des quantités espérées ; ils ont en outre précipité le bouclage d'un de mes projets qui s'est avéré défectueux à la veille de l'installation sur mon stand... car, pour gagner du temps, j'ai voulu rogner sur l'étape indispensable de vérification via le BAT ...  Ah empressement, quand tu me tiens ! Des solutions ? Acheter plus de quantités très en amont ? Arrêter la création de nouveaux livres plus tôt dans l'année ? Varier les fournisseurs et les modes d'impression ?... Mieux anticiper, quoi !

©ema dée

mercredi 23 octobre 2019

Animaux loufoques, créatures hybrides et J. L. Borges au concours du Festival de Rouen Normandie du livre de Jeunesse

Cette année, le concours d'illustration du Festival de Rouen Normandie du Livre de Jeunesse a proposé aux illustratrices et illustrateurs de mettre en images leur interprétation personnelle de la citation en rapport avec la thématique du festival "Les Animaux loufoques" dans la littérature de jeunesse francophone. 

©  ema dée

Voici la citation : "Je ne sais si le fait est exact ; ce qui importe aujourd'hui c'est que l'histoire ait été racontée et qu'on y ait cru." cf. Le livre des êtres imaginaires (= Manual de zoología fantástica) de Jorges Luis Borges (1957). 

Dans son livre, l'écrivain et poète argentin (1899 - 1989) inventorie et décrit 120 créatures issues du Folklore, de la Littérature et des mythologies. Ainsi, l'Alincanto, le Baudet à trois jambes, le Cerbère, le chat du Cheshire, l'Hippogriffe, le Léviathan, le Lièvre lunaire, le Sphinx, le Troll, la Valkyrie ou le Zaratan...

 © festival Rouen Normandie du livre de jeunesse

Je profite de cet article pour ouvrir ici une parenthèse et revenir sur la manière dont je peux appréhender un sujet de concours d'illustration. Quand l'opportunité se présente, il me semble que ma manière de procéder varie peu ; je m'en vais la détailler, l’approfondir ci-dessous.  Elle est couronnée de succès ou pas.

Face à un sujet, j’ai généralement deux réactions possibles  : 

- 1°) Rien ne vient. Il va me falloir alors faire des recherches, larges, c'est-à-dire sans rien m’interdire. Je n’aime pas beaucoup cette première réaction car elle m’oblige à chercher à exprimer quelque chose qu’apparemment je ne ressens pas la nécessité d’exorciser. Le résultat est souvent correct, passable mais à la limite du conventionnel. Il ne répond pas à une nécessité intérieure (quelle qu'elle soit). 

- 2°) Quelque chose est là. Une intuition qui me vient mais comme dans un rêve, énigmatique et pas immédiatement accessible. Derrière son voile. Je vais devoir mettre en branle une suite d’actions me permettant de cerner l’objet de cette intuition, d’affiner l’idée par tâtonnements, associations, rebonds de l'imagination au travail. On comprend qu’ici, le défi est plus stimulant car on se sent déjà connecté(e) au sujet donné ; à sa manière, celui-ci a provoqué ou déverrouillé quelque chose en soi.  

Il existe chez moi, cependant, une forme aiguë de cette réaction-ci : le trop-plein. Autrement dit, dans mon esprit, le sujet ouvre une boîte à idées qui ouvrent elles-mêmes d’autres boîtes à idées... Entre le vertige et l’excitation fébrile s'installe tranquillement la panique... Comment avancer dans ces ténèbres illuminées sans perdre le/ son sujet de vue ? Plus je vais creuser, plus je vais aller loin et profondément. C'est risquer de fournir, au bout du compte, une image hermétique ou absconse.  

Dans ce cas (dans tous les cas, finalement), je fais intervenir des éléments imparables : le temps de réponse au sujet (limité), mes réelles capacités (créatives et matérielles) à donner corps à l’idée abracadabrante (ou monumentale) que je viens d’avoir, le respect par moi-même de mes propres contraintes, limites et besoins, en particulier, le besoin de gestation (de recul ! ) et celui de me documenter. (Et, dans tous les cas, je crée un cadre invisible à l’intérieur du cadre "précis" que représente le sujet et les exigences du concours.) Ces éléments imparables m'aident à faire le tri et à me canaliser. 

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 Cliquez sur l'image pour découvrir quelques exemples.

Il se peut que je parte dans tous les sens malgré tout, par jeu ou pour trouver un dérivatif à ma panique silencieuse. Soit j’accumule de la documentation :  je fais une recherche iconographique plus ou moins poussée sur internet ou dans mes propres archives, papier et numériques. Soit je griffonne intensément : je réfléchis crayon à la main ; je multiplie les esquisses sur carnets ou sur feuillets mobiles, je les annote beaucoup, au point que certains de mes crayonnés préparatoires et d'études s'avèrent illisibles pour un néophyte (comme pour moi !)  

La parenthèse se ferme d'elle-même. 

Le thème du festival est lui, pour le coup, de suite très inspirant.  L'hybridité, l'anthropomorphisme, l'inexistant qui devient réel, tout cela m'emballe ! À force de faire, on acquiert des méthodes mais aussi on se connaît mieux, j'aime à penser et me répéter cela comme un mantra. Pourtant face à chaque nouveau sujet extérieur sur lequel il m'est donné de réfléchir et créer, j'ai l'impression de ne plus rien savoir, que tout est à réapprendre ; je suis soudain à la fois contente, pressée et désœuvrée face à l'ampleur de la tâche : réaliser une image inédite qui se tienne parfaitement.

Pour éviter la plongée dans mes profondeurs et le doute, je m’appuie fermement à la rampe que constituent la citation donnée, sa syntaxe et sa terminologie particulières. Dedans, je cherche une fenêtre d’entrée. D’emblée des idées me viennent, mais pas forcément en rapport avec la réponse. Dans mon musée imaginaire, il y a beaucoup d’œuvres qui mettent en scène ou représentent des animaux. 

http://www.festival-livre-rouen.fr/
©  Peters Bernard  © Bruno Gibert

Forcément, le sujet rebondit sur mes références. Toute une imagerie personnelle riche de créatures, d'êtres mélangés et d'histoires extraordinaires se déploie sans effort ! Je cite pêle-mêle : l’album de Judi et Ron Barrett Il ne faut pas habiller les animaux, le film L’histoire sans fin (= The neverending story), adaptation cinéma du roman de Mickaël Ende (1984), Peter et Elliott le dragon de Walt Disney publié dans la collection La bibliothèque rose aux éditions Hachette (1982), le fameux bestiaire issu du roman de Lewis Carroll Les aventures d'Alice aux pays des Merveilles (1869), les péplums découverts à l'adolescence tels que Jason et les Argonautes (1963), l'introduction de la série télévisée Les annales du disque-monde, adaptée des romans éponymes de Terry Pratchett (1983-2017), le tableau Le Cauchemar (1781-1782) peint par Johann Heinrich Füssli, les lithographies de J.-J. Grandville (1803-1847), Une semaine de bonté, roman-collage de Marx Ernst (1933)... et tant d'autres ! 

Tout mon bel enthousiasme ne doit pas me faire oublier la "demande" : il convient, en effet, de garder en point de mire ET en borne à ma créativité, le thème du salon du livre de jeunesse, les animaux loufoques, le cadre de référence, une seule image à proposer sur format papier A4, enfin, la citation proposée

Cette dernière me semble, à mon humble avis, ouvrir sur plusieurs pistes. Elle peut renvoyer  à la manière et aux moyens qui appartiennent à l’Illustration en général, aux stratégies et astuces qui sont du ressort de chaque faiseuse et faiseur d'images en particulier, pour "faire passer" un fait inventé pour vrai. Il peut s'agir de réfléchir à la réception de l'image par un public ou à la place de celle ou celui qui raconte, à son rôle de "médiatrice" ou de "médiateur" d'une "vérité". (Je recommande à cette étape-ci d'user de prudence : la lecture et l'analyse fines de la citation peuvent représenter une aide ou au contraire, un frein. Toutes deux doivent donc être menées en s'interrogeant en parallèle autant sur l'ambiance  que sur le lien texte-image que l'on souhaite proposer (redondance, décalage, complémentarité...) dans son illustration.

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photos de deux esquisses au crayon © ema dée 
 
Dans ma création graphique courante qui procède beaucoup par inventaire, série, imagier – collections (ou variations) sur un même thème –, cela se traduit en premier lieu par la mise en scène et le style graphique. Ma recherche documentaire m’aura finalement et progressivement orientée vers les planches documentaires, de botanique, de zoologie (vraies ou imaginaires), ramenées par les voyageurs (mobiles et immobiles) ainsi que toute leur esthétique : esthétique du catalogage et de la classification (indexation, numérotation, datation, informations complémentaires variées, historiques, comportementales et/ ou anatomiques...), esthétique du récit de voyage (dessins d'observation, illustrations, diversité des outils de représentation et/ ou des supports...) En second lieu, mes créations aiment le clin d’œil, l'hommage, par exemple, aux gravures, aux imageries d'Épinal... 

Une fois l'interprétation personnelle trouvée et la direction d'illustration choisie, j'en donne plusieurs versions, pour moi-même. Car j'hésite. Toujours et encore. Tiraillée entre plusieurs réponses, qui me semblent contradictoires. L’illustration finale envoyée au jury du festival présidé par l’auteur - illustrateur Bruno Gibert est en fait une sorte de synthèse. Un équilibre en images qui concilient deux tendances graphiques contraires, à priori : le trait naïf, rond et bonhomme d'un côté ; le trait précis et fouillé, de l'autre.

Pour découvrir les 20 coups de cœur  du jury professionnel 2019, cliquez sur la créature hybride ci-dessus.

© ema dée

mardi 22 janvier 2019

Résolution n°14 - 2019 : Faire de ses proches des héros.

Trouvons mille occasions de fêter, célébrer (en images, en musique), mettre sur un piédestal, ériger une statue à l'effigie de, peindre le portrait en pied... de celles et ceux qu'on aime, qui nous inspirent, nous soutiennent dans l'effort comme dans la réussite et nous regardent en ami(e), en collaborateur(trice), en guide, en confident(e) privilégié(e), en complice, les yeux scintillants mais le sourcil attentif... Trouvons mille occasions d'(ré)écrire leur parcours...

Connaissez-vous l'étonnante histoire de Thomas "44 fingers" ? 

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Il aurait pu s'appeler Trinita, Django, Sabata, Ringo, Providence, Personne ou King ; être impitoyable, devenir un truand en poncho élimé, une brute jaune vif, un cinglé ; travailler comme mercenaire, tueur de l'Ouest ou justicier solitaire, et ce, pour un poignée de dollars et des kilos de plomb ; il a choisi d'être bon, défendre la blonde et le shérif ; mais dans un grand duel avec cinq hommes armés,  il prend un jour un colt blanc et une corde, brisant le grand silence ; à la tête d'une horde de vautours, il va, vient et parfois, tire s'il le peut ; 800 balles ! ; le vent de la colère dans le dos, il prépare des cercueils pour les salopards aux gâchettes d'or ; lassé des histoires de massacres au Texas la révolution est au rendez-vous il se pose à l'Est de la haine, achète un commerce de hasard, se taille un costume pas de cloche ! celui, respectable, d'un gentleman, d'un spécialiste, d'un as, un sacré génie en bottes de cuir qui fument...  et fait se pâmer les dames. Pourtant, dans les cercles privés, Thomas "44 fingers" reste, en dernier recours, un pistolero du dé, hors pair et recherché, dégainant sa chance plus vite et plus précis que son ombre...  

Ô, réjouissant jour du face à face avec le jour de son illustre naissance ! 

Dans les saloons, les loyales troupes du cow-boy unchained au regard d'acier se frottent les mains et la panse... La pampa sera festive.

Une légende qui se fabrique au fil du temps.

 © ema dée

mercredi 14 novembre 2018

Des carottes au Festival du Livre de Jeunesse de Rouen


Se lancer des défis, comme le défi de réagir graphiquement et/ ou par l'écriture à des célébrations, le défi de dessiner-écrire pendant une durée indéterminée ou déterminée, ou l'habitude de publier des carnets régulièrement,  constitue un bon entraînement à une pratique de création. Explorer des thématiques, exposer et approfondir son style, expérimenter d'autres techniques et conditions de travail,  conduire un pré-projet, se surprendre... sont autant de raisons possibles pour mener ce genre d'exercice. 
Je célèbre, pour ma part, plusieurs fêtes et événements durant l'année, les journées officielles et celles plus originales (les saisons, la journée internationale des Femmes, la journée mondiale des droits de l'Enfant, la journée de la joie, la semaine du Goût...) et, avec une grande liberté et de style et de rythme !

Répondre à un concours de création artistique, c'est-à-dire, produire une ou plusieurs œuvres originales (graphiques ou picturales) à partir d'un sujet, souvent imposé et donné sous la forme d'un mot ou d'une phrase,  fait partie de ces d'exercices-défis auxquels il convient de se frotter si on aime jouer avec des contraintes extérieures. Cela peut représenter aussi un bon moyen de se faire connaître, une manière de se promouvoir dans un cadre plus consacré. 
Très récemment, j'ai participé au concours d'illustration organisé par le Festival du Livre de Jeunesse de Rouen. Cette année, en résonance avec le thème choisi pour sa 36ème édition, la cuisine, l'incitation lancée le 3 avril dernier, était : Les carottes sont cuites. Les 20 productions retenues (la finaliste et les 19 coups de cœur du jury) seront exposées pendant le salon qui, comme chaque année, se tiendra du 30 novembre au 2 décembre à la Halle aux Toiles, puis dans d'autres lieux culturels de la métropole rouennaise. 

Voici la phase "encrage"/ "pré-coloriage" suivie de la mise au net de ma composition, intitulée Potée de lapines à la carotte et aux fines herbes :

http://www.festival-livre-rouen.fr/festival/les-rendez-vous/concours/

(Pour accéder à tous les coups de cœur, cliquez sur l'image ci-dessus.)

Dans cette œuvre personnelle réalisée sur papier vélin beige, je présente dans un décor champêtre et automnal, sept lapines attablées, trois sont déjà servies ; les quatre autres attendent que les deux femmes renardes remplissent leur assiette de carottes cuites et coupées en rondelles. Vraiment ? Une lapine refuse catégoriquement les légumes qu'on lui tend, une autre s'est endormie et une autre encore a l'air occupé à une bien mystérieuse chose... 
Je laisse chacun-e interpréter ce dessin à sa guise ; il rassemble quelques-unes de mes petites obsessions graphiques qui ressurgissent dès je crée des images "enfantines" en couleurs : la couleur locale, l'orange - carotte, qui organise l'ambiance colorée de ma composition ; chaque personnage existant de manière singulière à l'intérieur d'un groupe agité, la figure mi-femme mi-animale, l'arbre et la maison imaginaires.
Quel a été mon point de départ ? Un souvenir d'école primaire lié à un repas à la cantine. Mon influence principale ? La fable et le conte. Mon soutien iconographique ? La photo documentaire.

Merci pour votre visite (de cet article et je l'espère, du festival).

© ema dée

lundi 22 janvier 2018

Pour toi, Thomas, un anniversaire d'expressions !

Cher Thomas,

Pour te célébrer aujourd'hui, Ô toi

qui revêts à l'envie tant de panoplies à la fois,
Pour me faire rire, enrager, réfléchir, rêver, 
Des crayons, des encres, des lignes,
Des couleurs et des matières dignes,
Dans quatre portraits à admirer.

http://nsm07.casimages.com/img/2018/01/22//18012206023014387615489169.jpg
Ô toiThomas le bienheureux, Thomas le rêveur, Thomas l'idéaliste, Thomas le drôle, Thomas l'épicurien, Thomas le cocasse, Thomas le sérieux, Thomas le comédien, Thomas le passionné, Thomas le joueur, Thomas le curieux, Thomas l'opiniâtre, Thomas le charmeur, Thomas le fantaisiste, Thomas le collectionneur, Thomas le patient, Thomas le gourmet... pour te dessiner un et multiple, je me suis librement inspirée des artistes Wolf Erlbruch, Henri Rousseau et Maurice Sendak.

Joyeux anniversaire,
Et vive TOI  !

Un événement passionnément suivi...

© ema dée

samedi 25 novembre 2017

Ema Dée à SoBD !

Chères internautes, chers blogueurs,

Sur l'aimable invitation d'Emmanuelle Robin, illustratrice, graphiste et enseignante à l'ENSAA Duperré dans le cadre des Cours Municipaux pour Adultes (ou CMA) proposés par la Ville de Paris, je participe dans quinze jours à la 7ème édition du salon SoBD.

Se tenant régulièrement à l'Espace des Blancs-manteaux dans le 4ème arrondissement de Paris, SoBD, comme son nom le suggère, est un salon spécialisé dans la bande dessinée et les expressions graphiques associées. 

 
 A l'automne. Feutre sur papier. 14 cm x 14 cm. 2016

C'est, chaque année et durant trois jours, l'occasion pour le public de découvrir ou de redécouvrir des auteurs, scénaristes, illustrateurs, coloristes, ou éditeurs à succès et émergeants, d'écouter parler de bandes dessinées, de regarder des bandes dessinées, d'acheter des bandes dessinées, de s'extasier sur des expositions consacrées à la bande dessinée, de participer à la réflexion collective sur l'état de santé de la Bande dessinée, de s'imaginer bientôt écrire, illustrer et pourquoi pas ? publier sa propre bande dessinée. 

Bref, vous l'aurez compris, SoBD est un événement fan de bandes dessinées !

Le salon fait une place à l'animation et à la formation artistique du 8 au 10 décembre prochains : les ateliers Illustration-Narration des CMA seront notamment représentés. Ils organisent une exposition-vente d'originaux et la présentation de projets éditoriaux achevés ou en cours. 

J'assurerai une permanence aux côtés d'autres talentueux-ses artistes ; j'en profiterai pour présenter et proposer à la contemplation Et à la vente quelques-unes de mes productions sur papier : ce sont cinq œuvres graphiques de petit format, en couleurs et en noir et blanc. (Les dates et les heures de ce moment d'exception seront précisées ultérieurement sur ma page Facebook.)

Au plaisir d'échanger avec vous Et de faire des affaires sur le stand des CMA !

À bientôt.

© ema dée

dimanche 22 janvier 2017

C'est ton anniversaire, Thomas !

Sais-tu, mon ami, 
la tendresse dodue au torse radieux, 
la douceur des mots soufflés sous la couette scintillante,
les fous rires de la mousse d'un bain parfumé 
à la pomme d'Api ?
 

Sais-tu, cher compagnon, 
l'aventure dorée au volant d'un vieux camping-car, 
le danger bien ouaté d'une escapade nocturne vers la plage havraise,
le hasardeux hasard d'une promenade bruxelloise ?

Sais-tu, sais-tu,
les confidences moustachues contre les lèvres duveteuses,
le houblon amer des mises au point dominicales,
et les secrets sauvages des phylactères lunaires ?  

Un événement suivi avec fidélité ici.
 
© ema dée