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samedi 28 octobre 2023

De la lettre A comme Accumuler à la lettre Z comme Zizanie : un abécédaire de procédés, d'influences et d'images

Produire un abécédaire tel que celui que j'ai fait sur leporello jour après jour ce mois-ci s'est apparenté aussi à une plongée dans les profondeurs. Il a fallu, en outre, produire en louchant un peu, du côté de la lettre - du signe, du mot - et du côté de l'image, de l'illustration, peut-être de l'histoire résumée à une petite scène. 

Mon mot d'ordre ? En se servant de la lettre comme levier, lister les procédés à la source de la création de mes images, interroger ma pratique du dessin au trait et convoquer mes influences "immédiates", artistes et autres faiseurs.ses d'images.  Par "immédiates", entendons les références évidentes, celles qui me viennent sans trop réfléchir... En laissant venir le plus immédiat, ont surgi des profondeurs d'autres figures tutélaires. Pour quoi faire ? Des emprunts, trouver des appuis, soutenir l'inspiration, produire des contrastes, des rapprochements inédits, s'approprier.

Ainsi, un jeu dans la relation lettre-image se met en place, à différents niveaux : relations de connivence, de correspondance, de complétude et/ ou de redondance. Cependant, rien n'est édicté à l'avance, les liens se tissent en faisant, en dressant l'inventaire progressif des gestes et des opérations plastiques.

En gardant à l'esprit l'un des objectifs premiers d'un abécédaire, à côté de celui de proposer un "monde" à lire et à faire découvrir à l'enfant par l'image puis par le texte — cette sorte de pré-livre, parfois, ce dictionnaire d'avant le langage construit, établi — , il s'agira d'offrir un mode de relation visuelle aux choses, à leurs formes, j'ai construit mon abécédaire en explorant l'espace de la page blanche. Très simplement. Afin de pouvoir mettre en place ces relations mot-image plus complexes.

Enfin, parce qu'il n'y a pas eu préparation(s), je veux dire, une réflexion en amont du projet avec ses recherches préalables permettant d'emblée d'écarter des pistes, certaines lettres, illustrations ou pages sont à revoir. Tout n'est pas homogène, d'une égale qualité ou d'une égale pertinence. Libre à chacun.e de penser que l'essentiel à retenir est l'ensemble de l'objet, le mouvement global dans lequel il invite le regard à entrer. Ou pas, en préférant s'arrêter à chaque lettre pour (re)sentir sa densité. Malgré tout, le leporello oblige à une certaine forme d'appréhension de la lecture : c'est dans le défilement que la production peut s'apprécier.

J'aime pour ma part parler de "rebond" : une image perfectible s'équilibre avec la suivante ou celle qui la précède, à condition que celles-ci soient plus léchées, plus puissantes. Ce faisant, la réécriture (refaire un dessin de lettre et/ou l'illustration, choisir un autre mot) est conduite davantage par un sentiment d'inachèvement qu'il convient de prendre en compte, que par la volonté de faire mieux. Sachant qu'on peut toujours faire mieux — le mieux étant incertain, versatile, pire, exigeant, la volonté étant elle faillible et fragile — tâchons au moins de faire bien (et juste !).

©ema dée

vendredi 27 octobre 2023

De la lettre A comme Accumuler à la lettre Z comme Zizanie : le défi "Abécédaire" se réécrit, se commente, s'autocritique...

Mon abécédaire au fil des jours : de A à L

Quelqu'un m'a fait très justement remarquer qu'aucun mois sous ce méridien, sur cette planète ni dans cette galaxie ne comportait 26 jours. Par conséquent, faire de la création d'un abécédaire quotidien le cœur de l'exercice graphique du mois d'octobre s'apparente à un défi enrichi d'une gageure. Il manquera forcément des lettres, ou selon un angle de vue différent, il y aura des jours sans.

En effet.

J'ai consacré mes 26 premiers jours à la création de pages en noir et blanc, présentant en vis-à-vis une image dessinée au stylo à bille et une lettre de l'alphabet tracée au feutre. Je reviens maintenant sur cette recherche-création, sur l'en-deça, l'après-coup, le simultané. Car l'expérience aura été l'occasion de me plonger plus scrupuleusement sur la manière dont je tisse des liens entre les mots et les images, le geste et l'intention. Je me pencherai aussi bien volontiers et avec davantage de passion sur la typographie

Mon abécédaire au fil des jours : de M à Z

La typographie accueillie et recherchée d'un point de vue tant technique qu'artistique ou culturel. En particulier, je m'intéresserai à la période dite Art déco : vivier d'images promotionnelles de tous types, creuset de l'invention de polices de caractères et d'écritures, elle recèle bien des réalités, des influences, qui s'articulent autour d'un certain nombre d'éléments récurrents, la disproportion, le mouvement, le rythme, par exemple, si l'on voit comment les lettres — le mot dessiné — dialogue avec les images dans la composition d'une affiche. 

Au cours de cette recherche, je me serai très fortement appuyée sur un ouvrage de fond, abondamment illustré, intitulé Art Déco, oeuvres graphiques de Patricia Frantz Kery, paru en 1985 aux éditions Albin Michel. Dessiner, tracer, remplir, colorier, décorer, ajourer, étirer, amincir, épaissir, répéter, effacer, superposer, cerner, évider, gribouiller... autant d'opérations que j'ai fait subir à mes lettres pour trouver à chaque fois une "figure" caractéristique, qui viendra, d'une manière ludique, épouser le sens d'un mot et dialoguer de manière créative avec une illustration — contextualisée ou décalée. (Ce sera l'objet de mon prochain article).

Cet engouement pour la lettre me vient ou se nourrit, les deux sans doute, de ma fascination émue pour les enseignes d'époque, les emballages anciens, les vieilles affiches publicitaires ou de cinéma, les abécédaires d'artistes, en tout premier lieu, ceux imaginés par Kvêta Pacovskà et Marion Bataille

Mais cet intérêt se gorge lui aussi d'influences variées, celles de Cy Twombly, de Jean-Michel Basquiat ou dans une moindre mesure pour ce projet-ci, celles d'Henri Michaux et de Ed Fella. Artistes plasticiens, écrivains, designer, ils ont su donner à la lettre comme à l'acte d'écrire une vraie dimension plastique, vivante et Ô combien inspirante !

©ema dée

vendredi 1 novembre 2019

Inktober 2019, un défi graphique suivi au feutre et en pointillés...

Mon mois d'octobre a été rythmé par le défi graphique lancé aux dessinatrices et dessinateurs amateurs de challenges, comme chaque année depuis 2009 et ce, à partir d'une liste de mots pré-choisis : Inktober. Dessiner me fait bouillonner le cerveau ;  ma langue se délie. Surchargée de mots, envahie de phrases, je verbalise : impossible de résister à l'appel du texte poétique et narratif qui (re)présente et commente l'expérience.


Inktober comme "occasion". 

L'occasion de dessiner à partir d'une contrainte, un mot étranger (et parfois, étrange) car venu d'un au-delà de moi-même, d'une galaxie neuronale à explorer, le feutre, le stylo, le marqueur le crayon ! à la main. L'occasion de tester. De se tester sur des mises en scène, des personnages, interroger la justesse d'une écriture graphique, l'audace d'un aplat noir d'encre. Des jours durant, j'aurai testé la capacité de ré-invention des outils graphiques usuels, domestiqués, que sont pour moi le feutre fin taille 0,3 à 0,8  et le feutre pinceau affichant en pleins, déliés et lignes tremblotantes, son trait noir de noir. L'occasion, enfin, de se joindre à une communauté d'individualités créatives.

Inktober comme "corps".

Parfois, le mot du jour percute de plein fouet mon univers lexical, jusque-là bien à l'abri entre le cœur, l'âme, l'esprit et le cerveau. Mon univers pourtant plus riche de jours en jours s'avère soudain étroit, étriqué, connu, résolu, inadapté – rétif et vulnérable : l'effet liste imposée. Les termes  pour certains inédits, absents de ma mythologie se ruent dans le panthéon entrouvert de mon langage "graphico-littéraire". Le mot étranger se balade dans mes allées, mes fauteuils, comme en terrain conquis ; tout mon corps artistique est convoqué, depuis mes synapses jusqu'aux profondeurs humorales. Mais variablement, selon les nuits, les soirs, les jours. Le mot étranger fait décharge ou pas ; le mot parasite fait contagion ou pas ; le mot Inktober fait séisme, ou pas.

Inktober comme "support".

Choisir le support d'expression et d'exploration approprié... Je me saisis d'un carnet déjà entamé, de format A5, plein de 17 feuilles cartonnées, cependant. Dans cet espace de mise en scène cartonné, le feutre et le feutre pinceau, à la suite du crayon gris ou du crayon de couleur, cherchent à faire advenir quelque chose ou quelqu'un. Sculpteurs de l'invisible ! La feuille, espace ludique aux limites tangibles non négociables, ses bords nets, ses angles droits, se pose en alliée (ou en ennemie). Avec de la créativité, des hésitations, de la spontanéité, modeler la pâte particulière qu'est l'imagination en branle ou au travail ; j'aime dire que l'imagination est au travail. Le dessiner, le faire dessein, trace, est labeur. 

Inktober comme "s'explorer".

Je dis : laisse résonner en toi la musique du mot du jour, la matière sonore et symbolique du mot quotidien. Peut-être sera-t-elle mélodieuse, ténue ou cacophonique ? Peut-être sera-t-elle plutôt rêche sous la langue, impropre à la manipulation labiale ? Si le mot borne ton imagination, au lieu de la soutenir, si le mot la clôture, l'encage, je dis : invente avec peu, réduis donc ta fantaisie, adapte ton enthousiasme, tords ton inventive fantaisie, explore ton être-créatif. Dessine, peint, trace, feutre dans la compagnonnage du ring, de l'enchanted, du misfit, du dizzy... et qu'importe les discordances.

Inktober comme "trace" 

Quand je dessine en noir et blanc, j'ai tendance, en général, à surcompenser la réduction de ma palette par un surcroît de traits, de hachures, de graphismes ornementaux, les aplats s'en mêlent... Souvent, j'ai usé de "repentir" : j'aime dessiner dans mes tout premiers pas, le gribouillis, ils constituent ce pré-langage qui m'aide à aller plus loin. Le mot Inktober peut me plonger dans une sorte de torpeur, je  la surmonte grâce à la trace que je pose n'importe comment sur ma feuille. N'importe comment ? Pas tout à fait, j'entame et "entrace" souvent le milieu de mon support. C'est par là que commence à s'écrire l'histoire.

Précision terminologique : le "repentir" fait référence à l'action en peinture ou en dessin consistant en la modification par l'artiste d'un premier tracé, d'un premier jet, par exemple, par l'ajout de personnages, d'éléments de décor, le déplacement d'une main, un changement d'angle de vue... Étudier le repentir permet de suivre l'évolution ou les mouvements d'une pensée créatrice en action, ou l’œuvre en train de se faire.

Inktober comme "foi".

Il arrive que des idées énigmatiques submergent. Une forme informe, un dire qui n'a pas trouvé son langage, un halo d'intuition(s) ou le trop-plein familier, un patchwork, un rêve. On ne s'acharne pas, le cœur furieux, dans la hâte. Non. On avance, confiants, heureux, contente, de l'évènement. On griffonne ; on se bombarde d'images ; on se parasite. Dans l'attente que le chaos intérieur, son bruit assourdissant, se calme, se transforme. On se maintient dans la sensation... Et tant pis, si au bout du compte, le chemin n'est pas le bon. À vrai dire, on ne sait plus trop si ce qui apparaît sur sa feuille a un quelconque rapport avec le mot donné... On a fait cette formidable expérience : créer à partir de rien. Quasiment.

Inktober comme "exposition"

Ci-dessous, le diaporama des productions graphiques, majoritairement en noir et blanc, publiées d'abord sur Twitter. L'ordre d'exposition des images respecte celui de la liste des mots Inktober que j'ai choisi d'illustrer. À savoir : ring/ cercle, bait/ appât, husky/ costaud, swing/ balancer-çoire, dragon, ash/ cendre, wild/ sauvage, ornament/ ornement, sling/ lance-pierre, ghost/ fantôme, dizzy/ étourdi, tasty/ savoureux, dark/ sombre, coat/ manteau, injuried/ blessé, catch/ attraper. La dernière image illustre trois mots à la fois : ripe/ mûr -  pattern/ motif - / enchanted/ ensorcelé.


Inktober comme "exercice"

Je prends le défi comme un exercice. L'objectif de l'exercice est triple : vérifier la/ ma capacité à comprendre l'énoncé et à se/ me débrouiller avec grâce à son/ mon expérience dans le dessin, mesurer, du coup, la solidité, la souplesse des savoir-faire graphiques et artistiques acquis, enfin, installer une situation inédite, les/ mes manques sont ainsi pointés, la nécessité d'une adaptation, d'un nouveau regard, d'un enrichissement des compétences langagières mis en avant. À force d'oser, d'explorer, d'expérimenter, d'échouer, de réussir, on se "spécifie", on gagne en efficacité, en pertinence, les intentions prennent corps plus rapidement, on rit de ses balbutiements primitifs. À force de s'aiguiser, on devient, je deviens, progressivement un instrument de précision. Maniable à loisir et aux multiples tâches et fonctions. Ça ressemble au bonheur, non ?  

Ce texte fait suite à l'article Inktober, le défi graphique (re)commence... avec "Ring"
 

© ema dée

mardi 1 octobre 2019

#Inktober, le défi graphique, (re)commence... avec "Ring"


Hier a (re)commencé le défi  #Inktober. Petit rappel : initié en 2009 par le dessinateur et illustrateur américain Jake Parker, il s'agit d'un défi graphique, consistant en l'illustration à l'encre d'une liste de mots pré-choisis et ce, durant un mois le mois d'octobre , d'où le nom du défi. Pour célébrer ce rendez-vous artistique, chacun(e) est libre d'y participer en diffusant son(ses) œuvres en ligne, via son blog et/ ou les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Instagram...) Mais pour bien jouer, il convient de connaître les règles, les voici :

1) Faites un dessin à l'encre (directement ou à partir d'une esquisse préalable au crayon) ;
2) Publiez-le ;
3) Ajoutez le # #inktober and #inktober2019 ;
4) Recommencez (le lendemain). 

Pour lire l'ensemble de ces règles (en anglais), c'est ici : https://inktober.com/rules

Voici la liste officielle des mots Inktober 2019* :


1. Anneau - 2. Stupide - 3. Appât - 4. Congeler - 5. Construire - 6. Costaud - 7. Enchanté - 8. Frêle - 9. Balancer - 10. Motif - 11. Neige - 12. Dragon - 13. Cendre - 14. Envahi - 15. Légende - 16. Sauvage - 17. Ornement - 18. Inadapté - 19. Lance-pierre - 20. Pas - 21. Trésor - 22. Fantôme - 23. Ancien - 24. Étourdi - 25. Savoureux - 26. Sombre - 27. Manteau - 28. Se balader - 29. Blessé - 30. Attraper - 31. Mûr. 

*Inventer sa liste alternative est possible, tout comme décider d'illustrer tout ou une partie des mots proposés.

Je ne résiste pas au défi J'ouvre un carnet A5 comportant 17 feuilles cartonnées teintées et je me lance...

Jour 1 : "Ring"
Encre de Chine, aquarelle et crayon bleu 

... Avec un cadre ludique supplémentaire, le temps : mes dessins seront réalisés, si possible, rapidement. Il s'agit plus de profiter de cette nouvelle invitation à dessiner pour traquer mes petites manies de perfectionniste que de réaliser une performance personnelle. J'assumerai et publierai ainsi le premier jet de chaque dessin réalisé, sans autocensure, je veux dire, dans toute sa "fraîcheur", son inachèvement ou sa naïveté...

... Je choisis cependant la formule du "dessin ponctuel", c'est-à-dire dessiner uniquement quand le mot du jour évoque quelque chose d'immédiat pour moi. Car, l'expérience du dessin à dispositif(s), éprouvée dans le cadre d'un projet texte-image (ou mot-image) en ligne mené durant plus de deux ans, m'a montré les possibles limites d'un dessin à contrainte(s). Lorsque cette contrainte est trop éloignée de mes préoccupations esthétiques, lorsqu'elle me semble artificielle, je "dessine faux".  

En bref : parfois, rien de pertinent, de nouveau, ne vient. Ça grince, ça coince et c'est long, maladroit, pénible : insatisfaisant... Et parfois, c'est comme des épiphanies, le cadre (ou contrainte) donné permettant découvertes et recherches de solutions graphiques inédites !

Ceci étant dit, précisé et présenté, à vos pinceaux, plumes, feutres (et crayons) et bon mois d'octobre à toutes et à tous

À suivre (ponctuellement) sur Twitter. 

© ema dée

samedi 28 octobre 2017

Le défi Inktober...

C'est quoi, c'est qui ?


Inktober est un défi graphique à l'encre qui s'étale chaque année sur tout le mois d'octobre depuis 2009. Pour ceux qui ne connaissent pas, voici l'idée en mots et en images, plein !

 
Invention de Jake Parker, il s'agit du cadre d'une création à contrainte à partir de mots,  exercice cher à l'OuLiPo et ses héritiers: une première liste est donnée pour guider et impulser la création journalière ; pour les courageux, une seconde liste est fournie à mixer avec la première. Il est aussi possible de se rajouter une ou plusieurs contraintes personnelles. Avis aux téméraires de la création "bdoulipienne"! Pour ma part, je décide d'associer cette réflexion en images à un thème qui m'inspire en ce moment : les sorcières.



Que dire de cette première expérience ? Produire à partir de mots qui ne viennent pas de moi s'annonce comme un vrai défi. Je me demande en découvrant les inducteurs de Jake Parker ce qui a présidé et précédé leur choix. Comment ont-ils été sélectionnés? Quelle histoire se cache derrière ? Peut-être simplement, ont-ils été piochés au hasard en ouvrant un dictionnaire ?

Comment se débrouiller ? Il faut, je le crois assurément, créer sa propre histoire autour de chacun des termes, trouver un lien. Ils sont ces multiples portes ouvrant sur un univers connu, proche, un peu assoupi cependant qui, soudain, s'agite, se déploie, devenant résolument excitant, prêt à être interrogé, exploité et enrichi...


Écrire sur les mots d'un autre, c'est offrir à cet autre une interprétation inconnue de lui ou se trouver une filiation, créer une connivence. Ou alors,  il s'agit de regarder son propre monde avec des yeux neufs, porter un regard singulier sur ce qui paraît de prime abord anodin, ordinaire, pire inintéressant, galvaudé.

En outre, la contrainte extérieure m'oblige à partir dans de nouvelles expériences et investigations. Par exemple, dans les dessin publiés, apparaît une petite sorcière à l'épée : je n'aurai jamais eu l'idée de dessiner cela de moi-même car l'épée n'appartient pas à mon langage graphique.


Enfin, participer à ce défi me permet à ma façon de rejoindre une communauté d'artistes qui se posent chacune et chacun - dans des proportions variées - des questions esthétiques et de pratique graphique - et s'amusent ! - dans un cadre temporel similaire.

Pour constater l'ampleur de ma tâche, c'est ici.

Une expérience qui s'inscrit dans un projet texte-image qui dure, qui dure...

Et merci pour votre curiosité à toutes épreuves !

© ema dée