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mercredi 10 septembre 2025

Lire La Femme au Salon Made Anywhere (2) : entre perfomance individuelle et lecture collective.

Performer un texte personnel devant un public nouveau et proposer une collaboration de lecture à voix haute dans un contexte inédit, c'est ce que le Salon Made Anywhere (2) m'a permis d'explorer dimanche dernier.

La performance, le poème-liste La femme polymorphique lu durant 15 minutes accompagné de la diffusion d'un enregistrement de mes lectures du même texte, est suivie d'une invitation :  sous ma direction, le public peut lire à son tour un fragment de ce chant. Au sein de la Black Box, l'une des pièces mises en place par le salon, que l'on installe selon son besoin de rencontre et de création avec/ pour le public, elles furent huit femmes à accepter le voyage depuis son commencement. D'abord assises sur des chaises ou de larges chauffeuses grises, elles m'ont écoutée performer dans un silence respectueux, qui m'a encouragé à donner de la voix. Pour sa part, la lecture collective "improvisée" se déroula en trois phases :

- L'échauffement : exercices respiratoires et gestes de sophrologie se combinent afin de préparer le haut du corps, la gorge, la mâchoire, à lire, scander, répéter sans fatigue ;

- L'entraînement : une lecture articulée texte en mains (1er groupe), une diction en choeur sur un rythme lent - le mot Femme est dit plusieurs fois sur quatre temps (2ème groupe), et une sorte d'appel sur un rythme dynamique, vivant (le même mot est lancé, proféré - projeté ; puis, il sera murmuré avec douceur) ;

- La lecture collective :  elle se fait strophe par srophe, suivant la mise en page du poème dans le livre. Au cours de cette première proposition, chaque groupe tient son rôle, à l'écoute de sa propre voix et de celles de ses voisines. Avec certains mots du poème comme points de repère, mes huit femmes chantent, se répondent, s'accompagnent, lient leurs voix.

Dans une ambiance intimiste, baignée de blanc de jaune de bleu, j'ai vécu tous ces instant à la fois joyeuse et fière, portée autant par mon audace que par l'opportuité qui m'a été offerte : mes lectrices ont lu et performé à l'unisson avec un vrai enthousiasme. A leur côté, j'ai joué le rôle de cheffe de coeur totalement à l'écoute de leur présence généreuse. Merci notamment à Geneviève, Ophélie, Phil, Juliette et Emmanuelle !

Quelques heures à peine m'auront suffi, finalement, pour accepter l'invitation lancée par  la scène des pratiques artistiques éditoriales, installée à Romainville, en Seine-Saint-Denis du 5 au 7 septembre : proposer un événement artistique lors de ses trois jours d'ouverture. Une fois l'idée acceptée par la Team du salon, réunie autour de Nicholas Vargelis, il m'a fallu rassembler le matériel nécessaire et me replonger dans un texte que je n'avais pas lu depuis au moins quatre ans :

- le poème-liste La femme polymorphique imprimé, qui, pour l'occasion, se présente à la manière d'un très très très long ticket (Une lectrice me dira, à raison, avoir pensé à quelque chose de mécanique, d'automatique.) ;

- un lecteur - enregistreur de cassettes à bandes magnétiques ;

- le texte de présentation publié dans le livre La femme polymorphique, volontairement caviardé avec un feutre argent (une de mes couleurs - totems) ;

- une tenue de scène en résonance avec la charte graphique du recueil, rose - bleu - vert - blanc - noir ; 

- un haut-parleur pour faire mon annonce quelques minutes avant ma lecture performée ;

- et, trois exemplaires de mon livre à prêter à trois personnes dans le public, lors de la création vocale collective. 

Je ne cache pas avoir ressenti de la fébrilité au moment de mon annonce, de l'impatience, un doute, puis, lorsque j'ai commencé à performer, de la gêne - mon lecteur-enregistreur refuse de fonctionner à cet instant, mon installation micro- enregistreur se révèle inefficace... Pour autant, je resterai concentrée sur le sens que je veux donner à ma proposition artistique, et sur le contenu que je veux offrir à mon auditoire, durant l'heure que le salon Made Anywhere (2) m'a reservée. 

Enfin, à un moment donné - attendu - , tout démarre... et c'est parti !

Mon seul regret ? Ne pas avoir programmé l'enregistrement du chant de femmes de mes lectrices ! A défaut, on peut découvrir une version de ma lecture de ce poème, publiée en 2019 sur la plateforme d'écoute Soundcloud : La femme polymorphique

(©) ema dée -  photos(©) geneviève hergott et ema dée

lundi 16 novembre 2020

De l'arbre du souvenir/ expérience enfantine : dessin, texte et lecture à voix haute

Ici, exprimer l'envie régulière qui me titille les sens — le corps, l'esprit — de revenir aux sources de la peur, de l'invention, de la joie, de l'excitation ludique comme au goût pour la stratégie et la multiplication des stratagèmes assurant la victoire : le jeu.

Pour ce faire, tenter de tracer, tenter d'écrire-raconter, tenter de mettre en voix :

Une série de trois textes qui plongent ses racines dans plusieurs souvenirs liée à l'Enfance, celui-ci le plus récent , j'accompagne un groupe d'enfants d'âge primaire dans un bois en banlieue parisienne, on est emmitouflés, on a pensé à prendre quelques ballons, c'est le début du printemps ; celui-là plus ancien, une autre époque ! — je découvre un petit domaine forestier dans le sud de la France, c'est le mois d'août bobs, shorts trop larges, débardeurs, socquettes et tennis Adidas blanchies au Tipp-Ex —, on va jouer à Où sont les cerfs ? (Dans la forêt, pardi !) ; un autre encore, une conteuse dans un jardin parisien invite les enfants d'un centre de loisirs à toucher de leurs petites mains potelées l'écorce d'un arbre biscornu.

Voici le premier texte, je l'intitule : " Pour cette première expérience, enlacer un arbre."

Pour cette première expérience — enlacer un arbre* —  il convient de choisir soigneusement l’individu qui fera l’objet de toute l’attention collective ; l’individu sera de préférence costaud et large, de préférence droit, de préférence dépourvu d’insectes apparents ou de perles de sève gluante et dorée ; ce faisant, avancer vers lui, s’approcher plus près, toucher, palper, jauger, faire le tour, avant de se décider à, enfin, s’approcher, se déployer autour, les uns après les autres et les unes après les autres, et les unes après des autres et les uns après les autres, se disposer autour de l’arbre ; se grandir à l’horizontal ; pour ce faire, allonger les épaules étendre les bras étirer les mains tirer sur ses doigts au-devant de soi le plus loin possible jusqu’au bout des doigts de l’autre (surtout si l’on est peu nombreux pour l’expérience) ; attraper la main gentiment tendue, s’accrocher aux mains offertes, se tenir fermement (il se peut que ça glisse un peu, il se peut que ce soit un peu mou et chaud) ; écarter les jambes pour faire appui (la stabilité est une garantie de réussite) ; la concentration aussi (et l’envie !) ; coller toute sa joue droite (ou gauche), toute sa poitrine, tout le bassin, les cuisses, pour garder l’équilibre ; être tout contre ; et ensemble, ainsi installés tout contre, faire le tour de l’arbre, c’est-à-dire enserrer son tronc qu’il soit sec ou noueux, c’est-à-dire s’enchaîner de tout son petit corps agrandi, étiré, lié à son voisin, sa voisine par les mains, et devenir une partie de l’arbre ; puis tenir ; tenir ; tenir et sentir ; sentir ; se sentir être ; se sentir être un élément de l’arbre ; sentir en soi la présence de l’arbre ; jusqu’à l’insoutenable démangeaison, les fourmillements dans les bras tendus et les jambes trop écartées, la douleur générale qui déclenche par pur réflexe un premier rire cristallin, un second rire cristallin, puis un troisième rire cristallin, jusqu’à l’hilarité cristalline ... générale ; qui osera lâcher le premier, la première ? (Qui osera briser la chaîne ?)"

À travers ce triptyque, je célèbre la(ma) relation (ré)créative à la Nature, avec l'Arbre comme médiateur et partenaire. Une tentative d'anamnèse ? Presque.

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*Pour cette première expérience enfantine, enlacer un arbre a été dit le dimanche 15 novembre,  à l'occasion du  cabaret littéraire Mange Tes Mots/ Édition podcastée. 

Pour écouter cette invitation à prendre un arbre par son tronc, parmi d'autres troublantes créations sonores – lues, chantées, murmurées , parlant de corps, de résistance, d'attraction, de... tentez l'expérience du cabaret littéraire depuis chez vous, en cliquant sur le lien ci-dessous :

https://soundcloud.com/mange-tes-mots/mange-tes-mots-edition-podcastee-n8-2e-set-15-novembre-2020

Des mots mélodiques inspirés et inspirants de : 

Junie Lavy & Obscur Jaffar – N’être  ; Morgane Eydmann – Brasser  ; Mathieu Amans – Tu n’as pas à avoir peur ; Ego Ella May – Girls don't always sing about boys (A COLORS ENCORE) ; Hélène Milan – Sur le fil mon ange ; CatMat – Mon conte des 1001 nuits ; Eve B – Alphabet ; Anne Michèle Weinstich (lecture) & Alain Toulmond (texte) – Lucide Lucifer sur un sample des Beatles, "Revolution 9" ; Pierre Comandu (texte) & Mado (lecture) – Contre la nuit  ; Ema Dée – Pour cette première expérience enfantine, enlacer un arbre ; Eva Casabene  – Saisis la lame miroitante des reflets de vie morcelée, multipliant les points de vue, sur une musique de Daniel Higgs, "Love abides" ; Catherine Ursin – Je crache / Sékantïa  ; Joséphine – Étreinte  ; Camille – Jolie bruine ; Alain Toulmond – ça s’rait Baudelaire on l’s’rait  ; Fabien Corbelin – À l’aube des nuits…  ; La danse des mots – 3 poèmes de Paul Eluard  ; Ophélie Jomat – Pléthorique ; Axolotl – Être lu  ; Nadjad – Poussette  ; Leeanne – Il lui avait volé son innocence ; Émilie Rethore (voix et texte) & Florian (guitare) – Feu sacré  

Mange Tes mots/ Édition podcastée, c'est aussi un premier set, à (re)découvrir en cliquant sur le lien ci-dessous :

https://soundcloud.com/mange-tes-mots/mange-tes-mots-edition-podcastee-n8-1e-set-15-novembre-2020

Cette proposition est la 8ème édition en ligne du cabaret du même nom, qui s'est tenu à partir de 2018 au café culturel Le Lou Pascalou à Ménilmontant dans le 20ème arrondissement à Paris, avec Margot "Galatée" Ferrerra et Héloïse "Ginkgo" Brezillon en organisatrices et savantes tisserandes d'ouvrages sensibles et poétiques. (À écouter de suite).

©Mange Tes Mots ©ema dée

dimanche 17 mai 2020

Confinement 9 1/2 : Je participe à "Mange Tes mots confiné"... et vous ?

Le confinement, parce qu'il a mis à distance a contribué à donner naissance à des "rassemblements", à renforcer ou à amplifier ceux qui existaient déjà ; côté création, il a été et est encore l'occasion d'expérimenter des propositions artistiques nouvelles et des modalités inédites de promotions de l'écriture créative et de la lecture d'invention des autres (et de soi, dans la foulée !)

Aussi, j'ai répondu oui ! à l'invitation au partage collectif de textes inspirés et inspirants lancée par Ginkgo (la poétesse-collectrice de textes) et Galatée (la poétesse-brodeuse des fils entre les textes), pour une formule confinée de son Cabaret littéraire Mange Tes Mots. J'ai dit oui, mais avant, je suis partie explorer mes archives textuelles. C'est qu'il y a à chaque édition du cabaret du bien joli monde, avec plein la bouche direct dans les oreilles le cœur l'imagination le cerveau le corps (et sous la peau) des mots poétiques des pensées chantées des cris rimés des slams contextuels des histoires collectives et individuelles des rythmes bruités des sons vocaux et des mots artistiques... connectés.  

Il s'agit donc d'apporter son onde particulière à la grande vague. Il s'agit de la bien choisir. Forte. Sincère. Affûtée. J'ai donc ouvert mon classeur dédié, j'ai rouvert des dossiers, j'ai fouillé dedans, j'ai creusé dedans, j'ai déterré des choses.  


Des textes ébauchés, des élans avortés faute de temps ou d'intestin, des textes "achevés" qui n'avaient pas encore émergé à la surface de l'écoute, ou mérité une tribune, parce que de mon point de vue, trop verts, non, pas assez de corps ! Des choses manuscrites dont il a fallu que je soupèse le potentiel inspirant. La pertinence. J'ai enfoncé mes dents dans la pâte littéraire pour évaluer sa densité narrative ou poétique. Et puis, à un moment donné de mon autocritique, je me suis dit : billevesées que tout cela !  Je me lance...  encore ! Qu'importe l'insistant et tenace sentiment d'inachevé. Sus au partage !  

Les  textes m'ont remerciée ; éclore et fleurir à l'air libre, ils n'attendaient que cela !

MTM confiné me permet de découvrir à distance et tranquillement des voies et des voix féminines et masculines d'expression plurielles, chacun(e) d'entre elles apportant son univers visuel, sonore, narratif, sexy, rageur, ensorcelant, drôle, englobant, suave, doux-amer, cynique, engagé — engageant. Pour ma part, je proposerai d'abord, A.I.P, un ensemble de trois textes issus d'un abécédaire poétique personnel puis Vision obsession (paroles ruminantes), une répétition du détail garantissant la guérison (paraît-il), extrait d'un projet poétique sur des réflexions en prose longuement mâchouillées. Petite (re)plongée dans les évènements collectifs des semaines du 24 avril et du 8 mai.  

MTM confiné, c'est enfin deux sets qui promettent aux auditeurs et aux auditrices de faire des bonds d'un univers à l'autre ou de glisser d'une individualité à l'autre, de paroles dites en paroles susurrées, lâchées, murmurées, scandées...
 
*Extraits de la séance du 24 avril 

Voici l'ensemble des contributions sonores du premier set du MTM #3 (avec la mienne), précédé du lien soundcloud pour y accéder : 

https://soundcloud.com/mange-tes-mots/mange-tes-mots-edition-confinee-3-1e-set-24-avril-2020

Dans le 1er set, il y  a :

Malam - Icare
Ginkgo - Paris coule
Matthieu - Crevasse
Tonk - Les fourmis rouges, sur une musique de Sumac-dub, "Intro"
Selima - Canicule d'automne
Hortense - Ivan Ivan, sur une mazurka de Zef
Konstantin - Je continue
Paul - Parmi les Dieux
Hélène - La ballade des consumées
Lucie Joy - For your scars
Zoé - C'est toi c'est moi que je vois / La peau toute pareille / La femme sans âge
Birds on a Wire - Sur la place
Ferdinand - Je refuse le trône
Karasu - Reprise de Nirvana, "Rape me"
Ema - A.I.P.
Sarah - Ptérodactyle, sur une musique de NiGiD
Rosa - Vivantissime
Kat' - Hallucinations
Alexandre - J'ai dévissé ma tête 
Galatée - Feu d'ombres (Chanson Intérieure)  


* Extraits de la séance du 8 mai :

Il y a, comme pour la séance précédente de MTM, deux sets. Voici le lien soundcloud pour accéder à l'ensemble des contributions sonores du second (la mienne y compris) :

https://soundcloud.com/mange-tes-mots/mange-tes-mots-edition-confinee-n4-2e-set-8-mai-2020?fbclid=IwAR0zc174LPKUyx3R9ur-yYgKDPqdrVfXT-WAryxzvhUjSk4SMf1F3sEY3Jg 

Le 2ème set, c'est : 

Ginkgo - Être femme
Zoé - Journal de mes oreilles
Lucie Joy - Witch
Sarah - Tarte à la fraise
Zinda - Chechta/ Peinture Noire/ Cejia Stroika/ Rayon d'or
Virginie - J'ai mal aux fesses
Eline - Ta bite
Pussy Chérie - Posé sur nos lèvres
Le Ratel - Chronique vitaif du ratel
Gaëtan - La Diva aire
Nesrine - Je coule...
Ema - Vision obsession - Mes paroles ruminantes
Lizzo - Juice
Chloé - Trente milliards
Joséphine - Amazone
Aurore - Radio Hors Laloy, Réveiller l'invisible, partie 1 et 2, Manifeste et Psychomachie
Anne-Michèle  - Parce que ! / Devant ma fenêtre
Sylvain - Rimbaud
Madame Adèle - Confiné.e.s
François - Gwaenden
Ferdinand - Des flammes sur la mer
Polonez - Déclamer


Bonne (nouvelle ou première) écoute et très bonnes (re)découvertes !

© mange tes mots © tous les artistes  © ema dée

vendredi 6 mars 2020

(Reporté) Un samedi-cabaret à Fresnes : réjouissances engagées et inspirantes...

Cabaret : nom commun collectif festif

Sens 1 : ensemble de réjouissances engagées, musicales, poétiques, intrigantes, festives, ludiques, gourmandes... organisé par les 7 de table.

Terme associé : espace - temps rendant possible la(les) présentation(s) d'interprétations artistiques personnelles. Ex : À cette occasion, je propose une interprétation de mon long poème-liste La femme polymorphique.


Pour des raisons de sécurité sanitaire et comme bien d'autres structures culturelles dans un contexte actuel de crise exigeant la prudence, le lieu du cabaret a fermé vendredi 13 mars pour une durée non précisée ; le cabaret est donc reporté.

Merci pour votre curiosité et pour votre patience.

À bientôt.

mardi 2 juillet 2019

Deux nouvelles expériences de lecture à voix haute : dans une gare, dans une librairie d'éditeur


Ainsi, je me suis lancée. Quasi sans filet. 
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Profitant de la 4ème journée sidérale de la lecture à voix haute Mots dits Mots lus du 29 juin 2019, j’expérimente la nouveauté d’un lieu, d’un public, d’un dispositif et d’une écriture littéraire.

Expérimentation n°1 : Investir un espace-temps au sein d’une gare. RER B, Luxembourg, 6ème arrondissement. 16h. Matière textuelle : poèmes et récit en prose personnels.

À l’heure dite. Liesse, chaleur, danse, musique et fébrilité joyeuses alentour, c’est la Marche des Fiertés ; mon espace-temps est pile dans sa trajectoire. Il va me falloir faire avec cette donnée exceptionnelle. J’aurai mon texte dans une main, mis en page comme dans un livre d’artiste, j’aurai un mégaphone bleu et blanc dans l’autre, comme j’ai vu faire mes modèles. Un nœud papillon jaune, vert et bleu autour du cou ma singularité –, le macaron autocollant de l’événement Mots dits Mots lus bien visible sur mon t-shirt. Je me lance. Premier texte : Un été bleu naïf.


Ici, le public est très hétérogène ; je peux l’observer à loisir : familles, bandes de copains, de copinesaux airs d’étudiants, d'étudiantes –, hommes et femmes d’âge moyen, couples. Très certainement des marcheurs venus grossir le défilé qui s’achemine le long du boulevard Saint-Michel direction le boulevard Sébastopol... Ou des promeneurs, des visiteurs. Un public nombreux, mais absolument pas captif, encore moins averti, plutôt passant et souvent à grande vitesse, et ce jour-ci encore plus que les autres jours. Dans l’intervalle, des gens intrigués qui cherchent à me comprendre des yeux, comme cette voyageuse, tenue décontractée, marche dynamique, cheveux bouclés, voix pleine de dents sympa –, s’arrête à ma hauteur, finalement me demande en souriant ce que je fais là, toute seule. Je lis, lui dis-je. Comme d’autres à Paris, en France, en Nouvelle-Calédonie, en Afrique… Bonne lecture, alors ! Sourires. Mégaphone brandi. Second texte : On est deux (comme des bribes) 


Mes mots coulent mieux, je crois que tout mon corps s’amuse. À présent, la lecture atteint son sens caché. Échos de conversations contradictoires en provenance du dedans, cependant : « Mais que fais-tu là, tout seule, cachée, alors que tous eux marchent ensemble dans la lumière ? – Une performance, je le crains. – D’autres lecteurs sont seuls, ailleurs, lisent ? – Oui. On est une communauté. Je vais donc poursuivre ma lecture, moi aussi. » Des groupes de jeunes gens s’arrêtent un moment à la périphérie proche de mon espace-temps. Me regardent avec curiosité, attention, inquiétude, malice peut-être ? Je me dis que, peut-être, certains écoutent, peut-être qu’eux voudraient m’entendre plus. Je précise mes mots, affute ma voix. Par touches, paliers, je m’installe dans la fébrilité ambiante, qui par moments se met sur pause, me laisse du terrain. Je fais corps avec la rumeur générale. Je deviens un épiphénomène alternatif. Troisième texte : Mon Jardin du Luxembourg


Et dans cette joyeuse pagaille d'un samedi de défilé symbolique, luttant pourtant pour faire entendre ma prose derrière mon mégaphone, je me suis mise à imaginer lire à voix haute dans les halls de gares, les bus, les trains !  

Expérimentation n°2 : Partager un texte littéraire que j’aime et savourer collectivement le plaisir de cette lecture offerte.  Invitation-lieu : la librairie Gallimard, boulevard Raspail, 7ème arrondissement. 18h15.  Matière textuelle : deux textes brefs de Dino Buzzati

Sur une chaise, le dos droit, l’oreille et le regard tendus. Goûtant l'atmosphère tranquille et agréable d'un lieu que je découvre. J’attends sans impatience mon tour, me demandant cependant quel texte lire. Car, m’a-t-on expliqué gentiment dès mon arrivée, il faut se limiter, nous sommes nombreux. 7 minutes ? Bien… d'accord... L’un et l’autre textes que j'avais prévus en amont de ce moment, J’enrage et L’augmentation, offrent tous deux une réflexion tonale intéressante. Dix lectures me précèdent. Les lectrices et les lecteurs de l’association Les Mots parleurs se suivent mais ne se ressemblent pas, font entendre les mélodies plurielles de voix littéraires inconnues, méconnues ou familières*. Enfin, pour ma part. Un libraire et la responsable du lieu fermeront la séance.

Quand vient mon moment, j’ai le corps calme. Contrairement à la plupart des autres lecteurs, je n’ai pas prévu de photocopies du texte que j’ai choisi. Je pose mon épais volume sur le pupitre noir, avec délicatesse. Cette nouvelle configuration, somme toute très banale pour une lectrice entraînée – aguerrie – me plonge dans un émoi grandissant : à peine ma lecture commencée, voici que je me mets à loucher les lignes fines se superposent sur le papier je saute des mots ma voix s’emmêle les rythmes pourtant apprivoisés deviennent rétifs ma lecture hésite à dire... Comme pour surmonter le trac, masquer que je suis impressionnée, je m'arrête, excusez l'émotion ! ...


Ce n'est qu'une courte pause, bien involontaire, mais un subtile stratagème pour mieux prendre mon élan et assumer ce qui va suivre... Une irrésistible échappée... Je sors d’une diction jusque-là « scolaire », sage, et « trop boutonnée du col », propose, sans avoir pu l’empêcher la retenir, une forme plus « incarnée », imaginée, jouée, rejouée – autorisée – dans le secret de ma chambre, plusieurs jours avant… Je suis tout à coup le narrateur sceptique de J’enrage, le « Je » qui se raconte s’interroge sur la Jeunesse, ce « vieux » de 45 à 55 ans – double probable de l’écrivain italien… (Je m'étonne d'être si à l'aise, me sens soudain grandie.)  Ce/ mon personnage a des choses à dire, et quand il les dit/ je les dis, il/ je regarde l’effet que ses/ mes paroles produisent sur le public. Un public habitué à écouter des textes littéraires. Conquis d’avance ? Non. Dans l’expectative, un sentiment de proximité ? Oui. Entre lecteurs on s'entend. Bien.

C'est en écrivant ce retour que je réalise rétrospectivement que ce que j’ai proposé samedi 29 juin, a relevé davantage de la lecture performée et de la lecture théâtralisée que de la lecture à voix haute au sens strict. C’est-à-dire une lecture attendue comme cet instant donné où la lectrice, le lecteur, lit les yeux dans les yeux du texte. La voix, le ton sont les plus neutres possible, ou si l’on préfère, la voix naturelle et le ton sont peu appuyés, peu mis en relief. Point de manières ou de fioritures vocales afin d’éviter de proposer une interprétation, ce qui laisse, par conséquent, le champ libre à la propre interprétation de l'auditoire : la lectrice ou le lecteur se tient respectueusement derrière le texte.

Moi, à cet endroit précisposée parmi des milliers de livres, des titres, que j'ai lus à l'adolescence et dans cette circonstance particulière de journée sidérale –, je l’avoue, j’ai lâché mes propres brides. Ai regardé le public dans le blanc de l’attention. Ai fait entendre l'autre personnage qu’est le texte et qui, à force de lectures d'entraînementde répétitions –, est devenu un compagnon de route. Nulle déférence vis-à-vis du texte littéraire, ni retrait ou hiérarchie. J'ai osé l'audace.
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Comme un contexte inédit ou simplement un peu différent de ce que l'on connaît peut s'avérer grisant, n’est-il pas ? Constituer une clé pour déverrouiller une porte gardée fermée ? Comme une expérience nouvelle, dans un semi-contrôle, peut devenir le moyen de se découvrir à soi-même capable et hardie, n’est-il pas ?  

*Pour ne pas se quitter désœuvrées-és, voici quelques références :

Dino Buzzati, Oeuvres, Tomes 1 & 2 (romans, nouvelles et autres textes brefs)
J. M. G. Le Clezio, La Quarantaine (roman)
Federico Garcia Lorca, Romances gitanes (recueil de poèmes)
Joseph Ponthus, À la ligne : feuilles d'usine (roman, autofiction)
Mark Twain, Cette maudite race humaine (recueil d'essais)
Émile Zola, La faute de l'abbé Mouret (roman)
Fritz Zorn, Mars (roman autobiographique)  

Un article qui poursuit cet article-ci.
Un article qui fait écho à la réflexion engagée dans cet article-là.

© ema dée

mercredi 26 juin 2019

Je participe à "Mots dits Mots lus" samedi 29 juin

Le 29 juin prochain et pour la 4ème année consécutive, aura lieu la journée sidérale de la lecture à voix haute Mots dits Mots lus, une manifestation culturelle coordonnée par l'association La  Constellation, compagnie de spectacle vivant.
Dans ce cadre très stimulant – plusieurs sites, des propositions variées, des lecteurs professionnels et amateurs nombreux ! –, je ferai deux lectures à voix haute :

1°) Petits instants poétiques à la station Luxembourg du RER B 

" Posée à la station Luxembourg du RER B, dans l'espace-temps situé juste avant la sortie donnant sur le Jardin du Luxembourg, je lirai des textes poétiques personnels écrits dans plusieurs transports (ferroviaires, mélancoliques, de joie)... Pour découvrir la liste des événements, la suite est ici.

Dans mon programme, je prévois trois instants poétiques que je délivrerai à la suite, dans la gare, et plus précisément, dans l'espace-temps situé juste à la sortie du RER B en direction du Jardin du Luxembourg (6ème arrondissement) :

Un été bleu naïf (en pensant à Camille Bombois), sorte d'hommage à l'été publié ici dans une première version ;
On est deux (comme des bribes) présentant un ensemble de textes très brefs évoquant, à leur manière, le rapport amoureux ;
Mon jardin du Luxembourg construit comme un portrait - souvenir.

À partir de 16h – Durée : 15 minutes environ

2°) Lectures à la librairie Gallimard

Je réponds à l'invitation de la librairie Gallimard, installée 15 boulevard Pasteur dans le 7ème arrondissement : 

... " Cette année encore, rejoignez-nous pour une soirée à écouter des textes prendre vie, avec l'association Les Mots Parleurs et leur lectrice Valérie Delbore. Mais aussi vous si vous le souhaitez ! Venez lire un texte que vous souhaitez partager... "

J'ai choisi de partager deux textes de l'écrivain italien Dino Buzzati, L'augmentation et J'enrage, extraits de l'ouvrage en deux volumes, Dino Buzzati : oeuvres. Le sujet de ces deux nouvelles m'a semblé très à-propos. Ce sera à vous d'en juger !

À partir de 17h15 – Durée : 15 minutes environ


Bonnes lectures, bonnes découvertes !

© ema dée

samedi 30 mars 2019

Des autoéditions toutes carrées à suivre : origines et formes du projet

Je reprends et poursuis le projet commencé en 2011 - 2012 : publier des livres rassemblant des images et des textes personnels inédits ou non* et dont j'ai déjà parlé dans des articles plus anciens.

*Certains des éléments choisis pour être publiés sur papier ont déjà fait l'objet d'une première "divulgation" : grâce à ce blog-ci, par le biais de mes premières lectures à voix haute/ performances orales, ou dans des projets parallèles auxquels j'ai pu participer (contributions pour des ouvrages collectifs, dessin en work in progress, concours, parfois). 

Petit rappel, en quelques points, de ma démarche de création globale : 

1° - À l'origine, une passion pour les "métamorphoses" du papier et l'objet à lire : un attrait entretenu pour les imagiers (abécédaires, numéraires, bestiaires), les recueils de poèmes-livres objets, les livres d'artistes, la BD indépendante, les catalogues d'exposition hors normes, le Fanzine... autant dire, toutes les publications papier où il est question de mettre en scène, d'une manière esthétique et dans un bel objet, des textes et/ ou des images ou bien les deux qu'il s'agisse de narrations ou d'une simple exposition. Un attrait tel qu'il devient impossible pour moi, au fil des ans, des rencontres dans les salons et des découvertes éditoriales, de ne pas me mettre au travail et d'expérimenter.

http://www.blurb.fr/b/5201726-peurs
 Peurs. Images & Textes (2011-2014, blurb) propose une exploration littéraire et graphique de différentes facettes de la peur.
 
2° - La colonne vertébrale, une verve expérimentale : suivre une intuition, habiter-porter un premier projet, penser-réaliser des images et des textes dans un rapport singulier,  écrire-réécrire-corriger des textes variés (des aphorismes à la nouvelle en passant par le portrait), mettre en pages sans et avec Gimp, concevoir une couverture "impactante", trouver un prestataire pour l'impression, réfléchir à une promotion sur plusieurs niveaux/ par différents biais, rebondir sur un autre projet... toutes ces étapes qui peuvent apparaître évidentes ou "facilitées" quand on se retrouve dans le circuit de l'édition à compte d'éditeur sont pour moi des terrains d'expériences.

Une torture sans qualificatif ? Le passe-temps d'un esprit masochiste s'agitant sous mon cuir chevelu ? Non, plutôt, une vraie envie physique, émotionnelle, mentale ! de développer une petite collection imprimée alternative et spontanée. Par amour pour la petite édition. L'envie de diffuser ma création. Et par gloutonnerie et un peu d'impatience (j'en conviens).

Extraits de filles (2012-2013, tirage limité) s'articule autour d'un  vis-à-vis  ludique entre des motifs/ matières textiles et plusieurs personnages féminins.

3° - Permanence et adaptation : des individus - objets éditoriaux naissent dans des cadres de création serrés, réfléchis en amont. Une réflexion fondée sur la recherche d'un équilibre agréable entre l'idée, le rapport qualité/ prix, l'imprimeur et les circuits de promotion envisageables et utilisables très concrètement. Les individus - objets sont des types de livres qui procèdent de cette même réflexion.  Fonctionnant à partir du texte ou des images retenues et s'y adaptant, ils sont néanmoins à chaque fois singuliers.

Sous le nom le horlart en papier, créé pour l'occasion mais pas encore "officialisé", voici les deux premiers exemples de cette ancienne/ nouvelle direction créative  :

1° - le horlart en papier #1/ La femme polymorphique (en cours) : c'est une liste illustrée. Un long poème à partir de l'anaphore femme + des images - fragments de femmes + une proposition à poursuivre l'expérience de découverte, avec un lien vers une lecture orale de ce texte. Le défi principal fut de réussir à créer des doubles pages intégrant plusieurs configurations du rapport textes-images et composant, malgré cela, un tout harmonieux.

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 La femme polymorphique (2018-2019) se fonde sur la mise en pages et en images d'un poème initialement écrit/ destiné pour/ à une performance orale.

Le ton est celui de l'engagement plus dans le poétique que dans le politique. Les figures féminines (écrites comme dessinées) sont cependant peut-être influencées par le regard oblique que je porte sur une certaine forme de représentations de la Femme dans les médias (presse, affiches), entre chosification, érotisme et défiguration. L'intérêt de la liste est de pouvoir, à la fois, embrasser une réalité complexe, faire une recherche sur les sonorités, et expérimenter des effets d'incongruité et de sens du fait du rapprochement d'images insolites. Umberto Eco dans Le vertige de la liste ou Georges  Perec dans Penser/ Classer évoque notamment les sous-entendus de cette envie/ tendance à la totalité (à travers l'Histoire de l'Art ou l'histoire personnelle). 

- le horlart en papier #2/ Profeels.com (en cours) : c'est une galerie de portraits. 26 femmes et hommes dessinés en style naïf + 26 fiches descriptives + 26 "avatars" + une proposition à poursuivre l'expérience de découverte avec un lien vers une mise en voix.  

Profeels.com (2017-2019) s'intéresse au rapport hétérogénéité (de contenus)/ homogénéité (du contenant).

La maquette se fonde, d'une page à l'autre, sur l'organisation uniforme  et répétée de quatre éléments textuels et graphiques, à chaque fois différents.  Ensemble, ils constituent une suite de petites fenêtres ouvertes sur les  "us et coutumes" de 26 figures expressives. Cette fois, c'est un humour coloré, mâtiné d'une aspiration à la différence, qui est ici de rigueur. Avec des sources d'inspiration probables telles que Des gens bizarres de Nicolas de Crécy, éd. Cornelius, Talk show de Fabcaro, éd. Vide Cocagne, Demain revient de Rémi Malingrëy/ Jean-Luc Porraz, et les œuvres peintes et en volume de Victor Vasarely, (re)découvertes récemment avec l'exposition rétrospective au Centre G. Pompidou.

Ce projet d'autoédition a grandi et évolué grâce également à :

1° - La création en ligne Le Horlart à 1,99 : un projet textes-images mené sur Tumblr durant environ deux ans et demi. Pour mémoire ou en avoir une meilleure compréhension, il est possible d'en prendre connaissance ici. 
Je dessine (et écris) quasi quotidiennement et me retrouve en juin 2018 avec plus de 750 images à réexploiter. Imperceptiblement, je fais progresser l'idée qui me semble appartenir à la logique de l'imagier, présenter la réalité sous différents angles, chacun des angles apportant, par sa particularité, une idée nouvelle et élargie. (J'y reviendrai plus tard et de manière plus précise, dans un autre article.)  À partir de ce premier travail personnel, tout m'est permis : la transformation, la duplication, l'oubli, le collage, l'écriture d'une autre histoire, l'illustration d'un texte en rapport ou non...

2° - Ma formation en Master de Création littéraire contemporaine - Recherche en création littéraire* (2015-2016 et 2017-2018) associée à ma participation en 2016, à l'atelier Illustration-Narration niveau 2, au CMA-ESAA Duperré et conduit par Emmanuelle Robin, illustratrice et conceptrice éditoriale. 
À l'université, j'examine les rapport personne/ personnage et exercices de style/ narration notamment, à travers mes deux projets de mémoire portant sur le souvenir/ la "mémoire trouée" ou obsessionnelle/ l'écriture documentaire et fictionnelle du parcours de vie. 
En atelier artistique pour adultes,  je découvre la variété d'une publication issue de micro- structures éditoriales et la possibilité de démarcher les libraires commence à m'effleurer. Dans ce contexte inédit pour moi, je me confronte surtout à la difficulté de penser mes idées et intuitions, non en terme de projet de recherche créatif stimulant, mais plutôt dans l'objectif de mener à bout un projet d'édition lisible.

* Des nouveaux articles concernant ce cursus seront publiés bientôt, je l'espère, dans les rubriques du blog intitulées À LA LOUPE...

- Une plongée résolument plus libre et ludique dans mon parcours personnel : l'effet bénéfique d'une étude de l'autofiction chez les autres auteurs (BD, romans adultes et jeunesse) et d'un "face-à-face" régulier et décomplexé avec moi-même. Obsessions, trajectoires sinueuses, rencontres heureuses ou non, crises, joies, découvertes sur soi, du monde !.. tout me sert de terreau et de terrain d'explorations à des degrés divers et se retrouve tel que ou métamorphosé par la magie (active) de l'écriture, du dessin et de la composition du livre.

Des autoéditions qui s'intègrent dans un projet personnel plus global de créations livresques, à (re)découvrir ici.
 
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