Au dernier semestre de l'année 2017, assise sur une chaise durant un atelier d'écriture littéraire conduit par Virginie Gautier, auteure et chercheuse à l'université de Cergy-Pontoise, quelqu'une redécouvre la poésie de l'écrivain belge Henri Michaux (1899-1984). Une poésie dense, imagée, violente, bizarre, narrative... associée ou pas à des peintures, des dessins à l'encre de Chine, et qui souvent la laisse perplexe, avec dans l'esprit, beaucoup d'interrogations qui ne demandent aucune réponse, paradoxalement : "qu'est-ce qui s'est raconté... qu'est-ce que cela peut bien signifier... qu'a voulu (se) dire le poète... qu'est-ce qui me plaît tant alors qu'il me semble ne rien comprendre, ne rien retenir ?"
Cette même quelqu'une, assise sur sa chaise, attentive et inspirée (elle, pas la chaise), se souvient qu'elle a déjà lu plusieurs recueils du poète (et artiste peintre), à un moment de son intérêt passionné pour la poésie contemporaine francophone. Par exemple, elle se rappelle avoir parcouru Plume, Épreuves et exorcismes 1940-1944, La vie dans les plis, La nuit remue et Face aux verrous. Quelqu'une est de ce genre de personnes qui a pour tout, en général, et la culture, en particulier, une fâcheuse tendance à la collectionnite et à la consommation compulsive boulimique (mais sans rejet provoqué) : elle cultive un intérêt de collectionneuse momentanée, moins de spécialiste de.
Pour autant, ces lectures l'ont remplie d'un quelque chose d'indicible, qui remue en dedans, avec un plaisir familier, alors qu'elle redécouvre l'écriture du poète quelques années plus tard, assise sur une chaise d'université, bien contente d'elle et très concentrée sur ce qu'elle entend.
Quelques-unes et quelques-uns lisent ensemble Quelqu'un, un long poème autour de l'anaphore "Quelque part, quelqu'un," extrait du recueil À distance
De cette expérience de redécouverte de l'autre et de réécoute d'elle-même, quelqu'une garde deux informations importantes pour sa suite créative :
- 1) La personnalité violemment indépendante, déracinée, quasi sauvage, d'Henri Michaux qui se manifeste dans l'écriture, par un rejet d'une poésie à la prosodie "consensuelle", "attendue" au bénéfice d'une rythmique surprenante (en permanente redéfinition) et qui contrarie, interdit, notamment, une écoute passive... N'est-elle pas elle-même en train d'écrire son identité à travers ses œuvres, sa propre recherche... N'est-elle pas elle-même farouchement sauvage... à sa manière ?
- 2°) Lire-écouter le poète, c'est vivre un engagement de tout son être... Il faut donc qu'à son tour son écriture (s') engage.
Après plusieurs remaniements et corrections qui lui permettent aussi de ruminer poétiquement son message singulier, quelqu'une accouche de Préliminaires. Il s'agit d'un long poème, au rythme heurté, composé autour de l'anaphore "quelqu'un"et qui mêle souvenirs d'adolescence, ambiance fantastique, séduction et violence. À travers ce texte - hommage qui, en outre, vient approfondir sa réflexion esthétique personnelle sur la liste dans l'écriture d'invention, quelqu'une remet au goût du jour, son attachement pour le conte, le récit du souvenir et la lecture à voix haute performative.
Une première lecture de ce texte sera présentée, en musique, au cours du cabaret littéraire Mange Tes Mots#6 qui s'est tenu le jeudi 29 novembre, au café Lou Pascalou dans le 20ème arrondissement à Paris. Cette présentation est le fruit d'une collaboration bienheureuse avec le groupe de Coldwave, Blanc Cube (Julia Abadie + Lola Guigand). Bienheureuse, car elle a pris forme grâce à une rencontre et une écoute réciproque au cours d'un autre cabaret littéraire en avril dernier. Ont suivi l'envie de faire et puis celle de créer concrètement, envie commune qui a permis de combiner des idées de part et d'autre, de trouver, ensemble, une tonalité de corps, et enfin, de produire une œuvre collective.
Pour les curieuses-x, les intriguées-és et les autres, je vous livre le poème Préliminaires (dans son intégralité) ainsi qu'une captation sonore (joliment introduite par Galatée) d'environ 12 minutes et réalisée en direct live :
Un très grand MERCI à toutes !
© Blanc Cube © margot "Galatée" ferrerra © héloïse "Médusa" brézillon © ema dée
Pour autant, ces lectures l'ont remplie d'un quelque chose d'indicible, qui remue en dedans, avec un plaisir familier, alors qu'elle redécouvre l'écriture du poète quelques années plus tard, assise sur une chaise d'université, bien contente d'elle et très concentrée sur ce qu'elle entend.
Quelques-unes et quelques-uns lisent ensemble Quelqu'un, un long poème autour de l'anaphore "Quelque part, quelqu'un," extrait du recueil À distance
De cette expérience de redécouverte de l'autre et de réécoute d'elle-même, quelqu'une garde deux informations importantes pour sa suite créative :
- 1) La personnalité violemment indépendante, déracinée, quasi sauvage, d'Henri Michaux qui se manifeste dans l'écriture, par un rejet d'une poésie à la prosodie "consensuelle", "attendue" au bénéfice d'une rythmique surprenante (en permanente redéfinition) et qui contrarie, interdit, notamment, une écoute passive... N'est-elle pas elle-même en train d'écrire son identité à travers ses œuvres, sa propre recherche... N'est-elle pas elle-même farouchement sauvage... à sa manière ?
- 2°) Lire-écouter le poète, c'est vivre un engagement de tout son être... Il faut donc qu'à son tour son écriture (s') engage.
Après plusieurs remaniements et corrections qui lui permettent aussi de ruminer poétiquement son message singulier, quelqu'une accouche de Préliminaires. Il s'agit d'un long poème, au rythme heurté, composé autour de l'anaphore "quelqu'un"et qui mêle souvenirs d'adolescence, ambiance fantastique, séduction et violence. À travers ce texte - hommage qui, en outre, vient approfondir sa réflexion esthétique personnelle sur la liste dans l'écriture d'invention, quelqu'une remet au goût du jour, son attachement pour le conte, le récit du souvenir et la lecture à voix haute performative.
Une première lecture de ce texte sera présentée, en musique, au cours du cabaret littéraire Mange Tes Mots#6 qui s'est tenu le jeudi 29 novembre, au café Lou Pascalou dans le 20ème arrondissement à Paris. Cette présentation est le fruit d'une collaboration bienheureuse avec le groupe de Coldwave, Blanc Cube (Julia Abadie + Lola Guigand). Bienheureuse, car elle a pris forme grâce à une rencontre et une écoute réciproque au cours d'un autre cabaret littéraire en avril dernier. Ont suivi l'envie de faire et puis celle de créer concrètement, envie commune qui a permis de combiner des idées de part et d'autre, de trouver, ensemble, une tonalité de corps, et enfin, de produire une œuvre collective.
Pour les curieuses-x, les intriguées-és et les autres, je vous livre le poème Préliminaires (dans son intégralité) ainsi qu'une captation sonore (joliment introduite par Galatée) d'environ 12 minutes et réalisée en direct live :
© Blanc Cube © margot "Galatée" ferrerra © héloïse "Médusa" brézillon © ema dée