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mardi 21 janvier 2025

50 ans, ça s'fête ! : un portrait - hommage d'anniversaire en forme de collage

Cher Thomas,

Je n'ai pas eu à chercher une idée bien longtemps. Elle s'est imposée d'elle-même quand il a fallu que j'imagine une carte d'anniversaire. 

J'ai puisé dans mes archives et réuni autour de moi des dessins et des illustrations réalisés en clin d’œil à une passion du moment que tu as eue, un hobby durable, un événement proche ou un cadeau que tu vas bientôt recevoir. Aussi, chaque portrait est une sorte de private joke et en même temps, une image - souvenirs.

Tu fêtes aujourd'hui tes 50 ans, félicitations ! Pour célébrer ce moment important dans ton parcours de vie, j'avais envie d'une proposition différente, un peu audacieuse, construite comme un collage de photographies et de coupures de magazines, tel que j'ai  pu en faire à l'adolescence. 

Un très bel anniversaire à toi et une trépidante année 2025 !


 
©ema dée

mercredi 27 avril 2022

Situation plastique n°4 : Composer un portrait à partir d'images publicitaires

Plus besoin de préciser comme j'ai pris l'habitude de dessiner des figures féminines. Souvent imaginaires, les physionomies présentées empruntent néanmoins à la vie quotidienne. Cette vie quotidienne qui me permet en particulier de faire des rencontres, véritable vivier d'images jamais à sec. Sous bien des formes : formes muséales, je m'imprègne des modèles choisies par les peintres, les sculptrices et les sculpteurs, les artistes photographes ; plus rarement, formes cinématographiques, je saisis alors à grands traits, dans mon carnet d'esquisses et mue par une envie soudaine, les contours, le contre-jour, le clair-obscur, devenant parfois familiers de quelques héroïnes de dramédies ; plus souvent, formes stéréotypées prélevées dans des magazines. À la manière d'une Marlène Dumas d'une certaine époque, je recycle les corps, les visages, je transforme, je combine ou j'extraie, je digère.

Retour donc à l'atelier baptisé "Situation plastique" dans lequel j'ai déjà réalisé trois productions inédites associant, dessin, peinture et collage (s) : un paysage arboricole grand format ainsi que deux groupes de personnages féminins symboliques, sur papier et/ ou carton. (C'est là une forme d'hygiène : je fais ici un pas de côté ; cet atelier est tel un chemin de traverse qui me permet de prendre du recul vis-à-vis de ma production plus "courante".) Cette fois-ci, l'exercice, tout en articulant la même problématique, celle que pose la ressemblance et l'écart, part de plusieurs images en couleurs préexistantes. Je les conserve depuis des années dans un classeur muni d'intercalaires thématiques : ainsi, "Mises en scène", "Accessoires - Mode", "Déco Intérieure - Extérieure", "Portraits", "Motifs" ou encore, "Enfance(s), "Freaks - Fantaisistes" et "Visages du Monde". Ce sont là des archives personnelles fabriquées et entretenues sur le conseil lointain d'une autrice - illustratrice, toujours d'actualité (le conseil comme l'autrice !) Elles viennent répondre à un besoin de m'appuyer sur une image immédiatement disponible et qui en quelque sorte m'appartient. Quand le besoin n'est pas satisfait, je vais chercher plus loin ; elles représentent, par conséquent, mon premier niveau de références "non artistiques".

La consigne de l'exercice ? Produire une réalisation qui mette en œuvre une tension. Plus simplement : si je m'intéresse, comme l'artiste peintre français Eugène Leroy  à la figure et à la matière picturale chargée, voire très chargée, peut-être qu'il s'agit pour moi de faire dialoguer le couple disparition - émergence de la figure ou la dialectique effacement - surgissement du sujet ? Nulle recherche, pour l'instant,  d'une telle tension chez moi, bien qu'elle soit très intéressante à réfléchir maintenant que j'y songe. Non, chez moi, il est davantage question d'explorer mille et une façons ou presque de produire un écart signifiant vis-à-vis d'un référent, mille et une façons de créer une image qui vienne y puiser  et s'y ressourcer, sans la copier. (Et sur les ruines des images modèles malmenées par le regard, hisser son propre style, assumer et imposer de facto son propos.) 

J'extraie de mes archives papier des photographies qui ont composé, dans la presse de l'Underwear branché, une des premières campagnes publicitaires de la marque de vêtements japonaise Uniqlo©. Il s'agit d'une pub pour une gamme de leurs T-shirts très pop culture, dans laquelle une vingtaine de jeunes gens, hommes et femmes, posent "naturellement" devant l'objectif sur fond blanc. À l'issue de rapides études au cours desquelles je redessine quelques visages masculins et féminins, j'en choisirai finalement trois, qui me semblent pouvoir composer, à l'issue de tâtonnements dont je ne peux faire l'économie, un ensemble harmonieux.

Première transformation : trois photos de femmes distinctes, seules dans leur espace de présentation, formera un portrait composé de trois figures. Le support est important : j'utilise un carton gris fin qui ne gondole pas au contact de la peinture acrylique. Je décide de travailler à l'aide d'une seule largeur de pinceau, une brosse plate. (Peut-être ai-je été un peu influencée par ma redécouverte des portraits de femmes peints par l'artiste impressionniste Berthe Morisot, j'explore par endroits le non peint/ non fini). Seconde transformation : la traduction d'un sujet dans un autre médium avec des caractéristiques précises. À moi de les respecter ou au contraire, de leur imposer ma "volonté". Troisième transformation : le sujet advient à partir de la combinaison d'un choix pour une composition centrée, frontale, et d'un travail particulier, plus ou moins collaboratif,  avec un médium ; ils participent tous deux de l'écart d'avec l'image-modèle. 

Une première version advient. Je remarque la ressemblance qui s'est tissée entre les trois figures ; elle n'était pas préméditée. Cela tient, sans doute, à ma manière de peindre le fond et les figures  l'exécution est en effet assez homogène. C'est qu'il s'agissait avant tout de construire une composition équilibrée à partir de sujets photographiques pris sous des angles différents. Il a été aussi question de les organiser à des fins artistiques. L'idée poursuivie ? Que l'image définitive, fruit d'un savoir-faire et d'un parti-pris technique, devienne une image à part entière, c'est-à-dire porteuse de sens. À l'intention du spectateur. Du coup, je reprends mon intention de départ, à son point d'origine, en portant une attention plus grande à la façon dont je manipule la matière picturale. Je travaille cette fois-ci sur un format plus petit. Ceci, pour éviter que la création se confonde avec une recherche visant à remplir vaille que vaille le support et s'oriente plutôt vers une action dynamique visant à montrer un regard singulier porté sur ce trio de jeunes femmes de caractère.

Cette seconde version valorise manifestement le personnage central ; ce qui était moins le cas, il me semble, dans ma production précédente. Une valorisation qui confine à une sorte de hiérarchisation voire à un décalage dans le temps, là, où, auparavant, les trois femmes semblaient représentées dans une temporalités et un lieu uniques. Pour ma seconde réalisation, l'application de la peinture se fait plus vive, rapide, plus visible dans ses mouvements, le geste n'hésite pas à s'interrompre. Enfin, je tente d'autres approches "stylistiques" dans le but de renforcer la singularité de chacun de mes trois modèles. Différenciation importante qui avait été gommée. Elle s'appuie, me semble-t-il, sur des combinaisons gestes - médiums : par exemple, le détail, le vide et le stylo feutre (gauche), le  mouvement, le grattage et un mélange de peinture et de colle PVA (à droite), la réserve, l'inachèvement et les techniques mixtes (milieu).

Avec le recul, ces deux travaux datent de la fin de l'année dernière, je serai moins sévère dans mes jugements. Il s'agit au final de deux productions différentes qui ne montrent  ni ne s'intéressent à la même chose. De la première ressort une sorte d'uniformisation qui est due à au choix de médium et de la touche, mais pas seulement. La publicité de mode aurait tendance à offrir un inventaire  de formes formatées, à l'image du produit, de la cible, en lien avec un contexte social et culturel et à l'écoute des mœurs à la source des modes. Aussi, prendre trois figures photographiées dans une intention commerciale et gommer, par une uniformisation du geste peint, les différences volontairement mises en exergue (origines, attitudes) dans un esprit faussement "naturel" permet de requestionner les bases du langage de ces images auxquelles n'importe qui peut se référer et est sensé s'identifier (ou au contraire, se dégager, dans un processus social d'identification). La seconde réalisation, pour sa part, insiste davantage sur la construction d'un espace de représentation plastique qui cherche de manière assumée à faire oublier le modèle de départ. D'elle se dégage un sens qui n'était pas contenu de manière évidente dans les images d'origine comme posant un problème et qui s'affirme, par les choix de composition et de facture, comme une réponse à une question à la fois plastique et artistique. Enfin, plus je regarde cette réalisation plus elle me susurre une histoire qui demande à être prononcée. On verra.

©ema dée

mardi 8 mars 2022

Des couleurs pour la Journée Internationale des Droits des Femmes

Naissance d'une oeuvre : sur une feuille de papier lisse mais ferme, étaler la couleur fine et transparente pour conquérir l'espace puis, ébaucher avant de cerner au crayon les contours, enfin, rehausser les formes sensibles ; appliquer la peinture acrylique en matières charnelles et laineuses, vibrantes et vivantes ; faire monter et crêper à l'encre de Chine ; en outre épaissir, pointer, signaler au feutre de couleur, au Tipp-Ex et au marqueur...

Belle journée à Vous, Mesdemoiselles et Mesdames, et prenez bien soin de Vous.

©ema dée

vendredi 22 janvier 2021

Un anniversaire from future to past in the present day... attention : hommage !

 

Pour célébrer cet évènement qui a lieu une fois par an, invariablement à la même date, quasi à la même heure, un dessin anniversaire en forme d'hommage au cinéma pop-corn des années 1980-1990. Où l'on s'imaginait que dans le futur, en l'An 2000, on voyagerait à bord de voitures volantes. Où l'on s'imaginait que, dans le future, en l'An 2000 !, on aurait accès à des milliers de chaînes TV depuis un écran holographique. Où l'on s'imaginait un monde commandé par des d'I.A. , un monde où l'on consommerait des repas complets en tubes, en cubes, en paillettes à faire gonfler au micro-ondes. Où l'on s'imaginait... STOP ! 

J'oublie l'essentiel,  cher Thomas, aujourd'hui c'est ton anniversaire ! Il aura lieu dans le future à la même date et dans le passé à la même date mais pas du même point de vue : si ce n'est pas faire l'expérience from future to past into the present day ! *

(Et c'est là que réside toute la géniale puissance de l'imagination au service du dess(e)in, c'est-à-dire la capacité à donner corps à une forme d'immédiat impossible, à proposer des parcours alternatifs dans lesquels se projeter et à explorer le champ des possibles, je veux dire, repousser les limites que nous impose notre propre corps et que nous impose la réalité telle qu'elle nous est servie au quotidien, n'en déplaise à celles et ceux persuadées-és que faire de l'art et que voir l'Art sont deux choses inessentielles.)

* Et pour celles et ceux qui se demandent : mais à quoi est-il fait référence ici ? Je réponds : à la trilogie cinéma Back to the Future réalisée par Robert Zemeckis et sortie entre 1985 et 1990.

©ema dée

dimanche 20 décembre 2020

Encours 1 : Dessiner des portraits d'hommes en noir et blanc à partir de photographies

Entre mes projets éditoriaux et l'expérimentation d'une communication autour de ces créations livresques se glissent des envies de récréation. Des récréations graphiques, ludiques, inspirées, qui me saisissent de plus en plus quand le soir tombe, et que la nuit jette sur nos têtes lasses et nos membres fourbus son manteau d'étoiles nimbé d'un silence progressif. 

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Encours : projet qui sans cadre(s) ni objectif(s) définis clairement au départ avance comme un projet véritable. Le choix d'un format, d'un support ou d'une technique, les deux ou les trois, aide grandement, cependant, à faciliter la marche en avant du projet qui n'a pas l'air d'en être un. Du moins au début (je me répète). 

 (Les portraits imaginaires représentent un territoire exploratoire.)

Projet : à ce stade de la marche, il est difficile de dire de quoi il s'agit, en fait. D'un livre, d'une composition graphique en série, d'un préalable à la création d'un produit imprimé (jeu, vêtement, affiche)... Il est néanmoins possible au vu des premières réalisations de convenir qu'il s'agit très certainement, un, de dessiner des portraits d'hommes, deux, sur un format 24 cm x 24 cm, trois, en plan épaules ou en buste, quatre, majoritairement au feutre pinceau. À la question indiscrète "Et quelle est la motivation de ce projet ? " ou à l'interrogation inappropriée "Pourquoi des hommes ?", il est possible de répondre pour se débarrasser de toute forme de justification : "Parce que !" Il est aussi possible de répondre tout autrement, portée par un élan de générosité et de partage : "Parce que j'en ai envie !" ou "L'idée se trouvait là toute pleurnicharde installée en déséquilibre dans un coin de mon atelier entre le carton à dessin et le mur je ne pouvais décemment pas la laisser dans cet état ! " De telles réponses ne sont guère possibles dans le cas qui nous préoccupe. Malheureusement.

Car, tout d'abord, je n'ai nullement envie de dessiner des hommes, j'en ai besoin. Ensuite, il n'y a pas d'idée, je veux dire, de concept préexistant à mon geste que le dessin viendrait expliciter ou démontrer, non, il s'agit d'une remontée dans le temps. L'idée arrive ensuite, se révèle petit à petit, trait après trait.

 (Ils offrent des possibilités de modalités de création infinies.)

Dans des temps révolus, j'avais des rêves, un en particulier : devenir styliste pour hommes. Je rencontrai à un carrefour des métiers un petit bonhomme mal fichu qui sentait l'alcool à boire. Tout dodelinant, il m'expliqua qu'au début, je devrai dessiner des pots yaourts. (Le carrefour des métiers avait l'air sérieux, le petit monsieur tremblotant itou, je n'ai rien dit — j'ai fait confiance — mais je suis rentrée chez moi abasourdie.) Quand même ! : des pots yaourts Mamie Nova à la veste de cocktail pour hommes en skaï jaune scintillant, il y avait un large fleuve tourmenté. Mon rêve d'une gloire à venir cousue main en prenait un sacré coup.

Rêve : sens 1. Fiction cérébrale se déroulant souvent en huit-clos pour un(e) unique spectateur(trice) et pouvant comporter ou pas plusieurs épisodes montés à la serpe, sans désir de clarté ni de divertissement. Sens 2. Désir préconçu de devenir autre chose que ce qu'on est amené(e) à devenir mais sans en avoir la moindre idée ou le moindre indice. Nada. Du coup, on expérimente, on explore tout sa vie. Sens 3. Flots d'espérances charriant des billevesées ineptes. Sens 4. Métal précieux recouvrant et protégeant la volonté enfantine pugnace.

Résumons autant que possible : en 2015*, je découvre qu'il existe une sorte de pendant à la Journée internationale de la Femme, la Journée internationale de l'Homme qui a lieu le 19 décembre, depuis 1999. Dans un mouvement un peu provocateur, je commence à dessiner des personnages masculins, d'abord des têtes seulement, puis des portraits en buste sur du papier, à partir de photographies issues de coupures de magazines de mode urbaine, vintage et de luxe que j'archive dans un classeur bleu. Le rêve de dessiner des pots yaourts en costume jaune remonte à la surface du support blanc, lisse ou grenu, se mue en action. À la faveur d'une publication de dessins sur un compte Instagram tout récemment créé, l'action cherche à présent sa direction, un horizon à atteindre.

Horizon : forme abstraite d'une envie concrète, celle de produire un OVCI (ou Objet Visuel Carrément Inédit).  

 (Jusqu'à ce qu'on réalise qu'on a dessiné son voisin ou un pote de fac.)  

Une hypothèse de création : exposer un style qui s'est affiné au fil des projets hétéroclites à la faveur d'un sujet véritablement personnel, mon rapport à la masculinité. À propos de "style", de manière de faire, je me souviens de quelqu'un, un homme, je me souviens surtout d'un de ses conseils "avisés" que je n'ai jamais franchement compris : "Prends-toi pour modèle quand tu veux dessiner". Résultat bien des années plus tard : tout ce que je dessine, arbre, personnage, objet du quotidien, paysage, tout me semble inexorablement féminin... 

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*L'origine du "projet" ? Trois premières tentatives personnelles d'écriture et de dessin  :

— En 2015, les hommes de ma mémoire : http://www.lehorlart.com/2015/11/un-jour-particulier-pour-tous-les-hommes.html 

En 2016, très court essai de physiognomonie : http://www.lehorlart.com/2016/11/fete-des-hommes-portraits-2016.html 

En 2018, la beauté du héros ordinaire : http://www.lehorlart.com/2018/11/journee-internationale-homme-2018.html

Pour s'intéresser, se documenter ailleurs, on peut lire, par exemple, l'article de Mymy Haegel, rédactrice en chef du site mademoiZelle : https://www.madmoizelle.com/journee-de-l-homme-1066912

 ©ema dée

mercredi 22 janvier 2020

Une monstrueuse surprise pour toi, Thomas !

Cher toi, 

Entends-tu s'ébattre l'ararcé, galoper le brélignel, ramper la cacatoere, trotter le dromichou, se précipiter l'écuklon, et tous leurs acolytes, en ce jour particulier qu'est ce jour particulier : le farignal glapit, la giroumaille hulule, le hiperçant caquette, la jarimine susurre et la kiwololo ! et le lieuvrette !  la martase, le nipafé, le ourlieul, le pipivert rouge, la quantatut, la ramondi, la soulili, le tormidouillle, le ukulalou, le walicoeur, le xulate à crête, la youlette, le zébaba, le bretaille, la ygoule, la xoumoumou, le wouïquidort, l'uppertand, le tsouintsouin, le serpilouille, la renapime, le quilottin nain, le poulimonce, l'olinoire, le nénuzibar, le marsouinet, le lousson,  le kwarte, la jumrelle, l'iwougle, la giragremlin, l'haratière, le flippouton et l'étourdielle  !  Ils sont tous là ! Tous sont là, heureux, excités, impatients de te souhaiter un

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Joyeux anniversaire ! Joyeux anniversaire !*

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* Quelques révélations : les anniversaires sont, à chaque fois que l'occasion se présente de les célébrer à ma manière, le très bon prétexte pour imaginer une nouvelle composition graphique, écrire un ou des textes inédits. C'est avec un plaisir renouvelé et ludique que je puise dans ma matrice artistique, ce style graphique et littéraire propre qui aime le personnage, le motif, les listes comme s'amuser des clichés, des idiotismes ou des proverbes et autres formes brèves et jeux littéraires... Je m'essaie à l'appropriation, à à la manière de, à l'hommage à ... en même temps qu'au dessin d'humour comme c'est le cas ci-dessus. (On aura sans doute repéré ici l'incontournable abécédaire, l'invention de mots, l'énumération, le motif !, que j'affectionne.) 

Textes et compositions sont la plupart du temps commandés par le cadeau offert, par un thème présent dans le parcours de l'intéressé, ou par ses centres d'intérêts du moment, comme une private joke. J'ai cependant à coeur que d'autres — un public à la fois curieux et joueur — saisissent l'allusion, sourient du clin d’œil et du coup, apprécient la proposition en texte-image. Cherchant parfois à mêler le collectif et l'individuel, je veux dire l'adresse à tout le monde et à une personne précise en même temps, il m'arrive d'associer référence(s) à une culture populaire et détail(s) individuel(s). Ainsi, de bons yeux et un background cinématographique minimal permettront à chacun(e) de deviner  aisément à qui ou à quoi la monstrueuse surprise fait allusion.  

Un évènement festif qui a donné naissance à d'autres compositions. À découvrir, par exemple,  un portrait façon western spaghettti ou un portrait résolument tendance pop,  triple hommage au peintre Richard Lindner, au prêt-à-porter masculin et à des caractéristiques (secrètes !) du personnage Thomas.

© ema dée

mardi 22 janvier 2019

Résolution n°14 - 2019 : Faire de ses proches des héros.

Trouvons mille occasions de fêter, célébrer (en images, en musique), mettre sur un piédestal, ériger une statue à l'effigie de, peindre le portrait en pied... de celles et ceux qu'on aime, qui nous inspirent, nous soutiennent dans l'effort comme dans la réussite et nous regardent en ami(e), en collaborateur(trice), en guide, en confident(e) privilégié(e), en complice, les yeux scintillants mais le sourcil attentif... Trouvons mille occasions d'(ré)écrire leur parcours...

Connaissez-vous l'étonnante histoire de Thomas "44 fingers" ? 

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Il aurait pu s'appeler Trinita, Django, Sabata, Ringo, Providence, Personne ou King ; être impitoyable, devenir un truand en poncho élimé, une brute jaune vif, un cinglé ; travailler comme mercenaire, tueur de l'Ouest ou justicier solitaire, et ce, pour un poignée de dollars et des kilos de plomb ; il a choisi d'être bon, défendre la blonde et le shérif ; mais dans un grand duel avec cinq hommes armés,  il prend un jour un colt blanc et une corde, brisant le grand silence ; à la tête d'une horde de vautours, il va, vient et parfois, tire s'il le peut ; 800 balles ! ; le vent de la colère dans le dos, il prépare des cercueils pour les salopards aux gâchettes d'or ; lassé des histoires de massacres au Texas la révolution est au rendez-vous il se pose à l'Est de la haine, achète un commerce de hasard, se taille un costume pas de cloche ! celui, respectable, d'un gentleman, d'un spécialiste, d'un as, un sacré génie en bottes de cuir qui fument...  et fait se pâmer les dames. Pourtant, dans les cercles privés, Thomas "44 fingers" reste, en dernier recours, un pistolero du dé, hors pair et recherché, dégainant sa chance plus vite et plus précis que son ombre...  

Ô, réjouissant jour du face à face avec le jour de son illustre naissance ! 

Dans les saloons, les loyales troupes du cow-boy unchained au regard d'acier se frottent les mains et la panse... La pampa sera festive.

Une légende qui se fabrique au fil du temps.

 © ema dée

vendredi 6 avril 2018

Femme, métamorphoses et lecture à voix haute à l'Ogresse

Chères lectrices, passionnés internautes,
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Voici à nouveau quelques nouvelles de mon projet en "work in progress" associant textes et images et développé depuis mars 2016 sur Tumblr : Le horlart à 1,99. Le projet qui consiste en une publication - journalière autant que possible - se porte bien, continuant sur sa lancée tranquille (merci de vous en inquiéter.) Lancée si paisible et toujours inspirée au point que j'ai eu envie - que j'ai envie - de  vous en livrer les images et les mots les plus récents.

Introduisons tout d'abord le sujet du mois de mars dernier : 

"Il était une fois vivant au sommet d'un mont dont on a oublié le nom et si élevé qu'on ne sait plus à quoi ses pics ressemblent, elle ; il était une fois la femme de tous les temps.
Être éminemment changeant, versatile, polyèdre à identités multiples. Être métamorphique, variable comme le temps, indécis, mutable.
Un jour, elle descendit de sa montagne pour réécrire sa légende auprès des Hommes ; il était une fois la femme polymorphique."

Séductrice, énigmatique, populaire, longtemps remisée au fond de la cour, pourtant si souvent nommée, dessinée, sculptée, louée ... c'est une femme qu'on ne cesse de chercher à définir. Tour à tour femme surprise, femme à barbe, femme confite, femme savante... et tant d'autres elles en elle. Je n'ai pu m'empêcher de tenter, à mon tour, de dessiner-écrire le portrait imaginaire de ce personnage fascinant, qui m'accompagne depuis bien longtemps.





Cette suite de visages dessinés au feutre est inspirée d'un texte - chant, baptisé simplement La femme polymorphique, une création poétique personnelle que j'aurai le plaisir de lire à voix haute pour la première fois le dimanche 8 avril au Cabaret littéraire organisé par Margot Ferrera et Héloïse Brézillon à l'Ogresse, théâtre associatif :

https://www.facebook.com/events/362595327550535/
© choisie par margot ferrera

Mange tes mots ! #2 / Cabaret littéraire
de 18h à 23h30
l'Ogresse, 4 rue des Prairies, Paris 20ème
Pour  en savoir plus et davantage encore, cliquez sur l'image ci-dessus.

Au plaisir de vous y croiser  !
 
© ema dée

lundi 22 janvier 2018

Pour toi, Thomas, un anniversaire d'expressions !

Cher Thomas,

Pour te célébrer aujourd'hui, Ô toi

qui revêts à l'envie tant de panoplies à la fois,
Pour me faire rire, enrager, réfléchir, rêver, 
Des crayons, des encres, des lignes,
Des couleurs et des matières dignes,
Dans quatre portraits à admirer.

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Ô toiThomas le bienheureux, Thomas le rêveur, Thomas l'idéaliste, Thomas le drôle, Thomas l'épicurien, Thomas le cocasse, Thomas le sérieux, Thomas le comédien, Thomas le passionné, Thomas le joueur, Thomas le curieux, Thomas l'opiniâtre, Thomas le charmeur, Thomas le fantaisiste, Thomas le collectionneur, Thomas le patient, Thomas le gourmet... pour te dessiner un et multiple, je me suis librement inspirée des artistes Wolf Erlbruch, Henri Rousseau et Maurice Sendak.

Joyeux anniversaire,
Et vive TOI  !

Un événement passionnément suivi...

© ema dée

lundi 10 juillet 2017

Faire son autoportrait ?


Ce n'est qu'à partir du moment où l'on est engagé sur un chemin 
que l'on mesure sa réalité. 

Sentence de mon cru qui résume parfaitement le sentiment qui m'a habité pendant cette année de formation au Master 1 Pratiques artistiques contemporaines - Arts plastiques au moment où j'ai posé mon sujet de recherche, l'autoportrait : la frayeur, la gêne, l'envie de fuite... Pourquoi, en effet, se/ me lancer dans un projet où il est question de se/ me représenter alors qu'on a - que j'ai ! - une vraie appréhension à l'idée de mettre en scène, son soi/ mon moi physique, émotionnel ou psychologique ?



Parce qu'en tout premier lieu cela pose la question cruciale du point de vue à adopter, liée nécessairement à la notion de ressemblance. D'aucuns parleront de préférence de mimesis*, d'imitation ou d'identité : ai-je envie, besoin, que l’œuvre que je vais produire soit mon double ? Être reconnaissable est-il pour moi essentiel, nécessaire ? Et ce "reconnaissable" se définit-il en fonction de ma pratique ou de mon physique, ou bien des deux ? Qu'est-ce que "se ressembler" au XXIème siècle et pour servir quel(s) dessein(s) ?

    * Mimesis : terme tiré de la Poétique d'Aristote, définissant l’œuvre d'art comme imitation du monde en obéissant à des conventions. Selon qu'on se place du côté de la Littérature, du Cinéma ou de la Peinture, par exemple,  ce terme désigne la recherche de ressemblance ou de l'effet de réel.

Donner/ créer/ faire une image de soi oblige nécessairement à une prise de distance. Il s'agit d'une représentation qu'elle soit dessinée, peinte, gravée, sculptée, photographiée ou filmée, autrement dit, il y a forcément interprétation dès lors qu'on s'envisage à travers un média.  De plus, l'acte exprime et ouvre d'emblée sur un manque. Le genre, contrairement à ce qu'on aurait pu croire, continue d'intéresser et de fasciner autant les artistes que les historiens de l'Art.


Pour autant, la représentation de soi reste un défi en soi, celui des interrogations de l'artiste face à elle-même, qu'elle fasse de cette auto-représentation le centre de sa création artistique à l'instar d'Ester Ferrer, qu'elle soit le corollaire nécessaire de sa démarche artistique comme chez Helene Schjrefbeck, ou qu'elle la considère comme un outil de construction identitaire, d'introspection, de rêverie, ou de soutien pour une promotion personnelle ou le moyen d'une critique esthétique ou sociale, acérée, humoristique, poétique... (de Vincent van Gogh à Cindy Sherman, en passant par Frida Kahlo, Roman Opalka, Henri Matisse, Jim Dine... pour ne citer que quelques-uns des artistes qui ont compté pour moi cette année).


La représentation de soi, l'auto-représentation, l'autoportrait, la figuration ou l'image de soi autant d'appellations où sourdent à la fois une recherche et la (dé)monstration d'un savoir-faire, d'un style, d'un regard, en accord ou en désaccord avec les codes et les canons de "beauté" de l'époque (goûts esthétiques, attentes du public, critères définis par les marchés de l'Art, influence du contexte socio-économique et culturel voire géographique...) et une interrogation ontologique sur la place et l'être de l'artiste dans le Monde (des idées, des femmes et des hommes).


Pour se débrouiller avec ce nouveau sujet pour lequel je mets entre parenthèses ma tendance à l'autofiction et à l'invention d'avatars et de personnages - actrices de récits imaginaires, je développe une création essentiellement graphique soutenue par trois "exercices" rigoureux : le dessin quotidien face au miroir, le dessin d'après des photomaton et des photographies souvenirs datant de différentes périodes de ma vie, dans des lieux et occasions variés, enfin, le dessin à partir de selfies récents. Je remarque que se regarder dans le miroir oblige à une représentation fixe un peu sérieuse alors qu'avec la photographie en support, je m'autorise une prise de risques, plus de liberté dans mon dessin : l'image photographique joue davantage le rôle d'une source documentaire sur un sujet : moi.


Je réalise que cette phase de "ressemblance" à ce que je vois est incontournable même si dès les premières ébauches, un écart sensible se fait sentir entre le moi-modèle et le moi-portrait ; c'est une étape obligée de mon travail avant de pouvoir laisser advenir autre chose de moins figuratif, de plus narratif ou plus abstrait peut-être.


La recherche en Arts plastiques tout en élargissant son propos singulier à des questions esthétiques et sociales plus larges, doit  néanmoins, il me semble, s'inscrire dans des habitudes de création personnelles. Aussi, je ne peux aborder l'autoportrait sans ouvrir une nouvelle collection d'images qui dessineront au fil des jours, les contours d'une pratique aussi identitaire que mon visage représenté sur une feuille de papier. Je ne peux envisager l'autoportrait sans une pratique graphique diversifiée ; feutre, pinceau, crayon, collages, tout contribuera à étudier et révéler mon moi physique, psychologique et artistique. Je ne peux aborder l'autoportrait sans envisager le livre d'artiste.


C'est aussi accepter de se précipiter, de prendre ce qui vient subitement ou à-priori, d'y voir le signe, la manifestation d'une nécessité, et de faire avec cette spontanéité pour déterminer les choix à venir. Ils seront construits, cultivés, réfléchis grâce à un va-et-vient entre des lectures en Arts et en Sciences humaines (esthétique, philosophie, histoire, sociologie, psychologie, psychanalyse, littérature, ethnologie...) et une pratique qui se révèle, se détermine, se construit par différence ou similitude avec d'autres pratiques.


Le livre d'artiste reste ma manière privilégiée de montrer une cohérence dans une multitude et de livrer un regard personnel sur une idée. C'est cet objet polymorphe, ludique, décalé, poétique, qui répond surtout à mon besoin d'organiser les textes et les images librement, et de me raconter à travers la multiplication et l'accumulation des vues. Ces "organisations libres" que présentent, de manière générale, mes livres d'artiste se soucient cependant d'offrir à la lectrice et au lecteur potentiels la possibilité de manipuler un objet et une liberté de lecture des images et des textes. 
Le livre d'artiste me permet aussi de satisfaire un goût personnel pour la fabrication d'une œuvre à la main, sensible, de facture singulière et adaptée à son propos. J'exprime par ce biais un parti-pris personnel esthétique fort fondé sur la défense et la revendication d'un art dit "artisanal".

Cette année m'aura donné le temps de me pencher plus longuement sur l'esthétique du livre d'artiste. À ce propos, je recommande pour les amateurs-es qui s'intéressent à cette question particulière deux ouvrages indispensables :

- BROGOWSKI Leszek, Éditer le livre d'artiste et l'histoire du livre, Rennes : éd. Incertain Sens, 2016
- MOEGLIN-DELCROIX Anne, L'esthétique du livre d'artiste : 1960/ 1980 : une introduction à l'art contemporain, Paris : éd. Le mot et le reste/ Bibliothèque nationale de France, 2001

Cette recherche est susceptible de se poursuivre sous différentes formes, en voici une - plus libre et spontanée - développée sur mon Tumblr :

"Si on s'invente un peu tous les jours, on peut devenir un personnage fantastique."

Autoportraits, textes et images
Techniques mixtes sur papier - 9 cm x 9 cm
Juillet 2017
 

© ema dée

mercredi 3 août 2016

Nouvelle anatomie d'une oeuvre personnelle : Ma freaks à moi

Passionnées internautes et charmants blogueurs,

Di badi-badi-dam-dadou...

Il est temps pour moi de lever le pied et de prendre quelques jours de repos, m'aérer l'esprit, faire des rencontres, expérimenter de nouvelles choses... bref, profiter un peu des vacances. Avant de mettre Le Horlart sur pause jusqu'en septembre au moins, et de suspendre - un chouïa - ma créativité galopante, j'aimerais proposer quelques visuels d'un petit projet de dessin tout récent qui m'a bien amusé.

Il y a quelques semaines, je décide de participer à un appel à contribution (dessin, illustration ou texte). Plus par goût du jeu que par le désir farouche d'être retenue (même si l'idée m'a effleurée, je l'avoue, ça fait toujours plaisir de faire partie des sélectionnées.) Ce que je veux dire, c'est que créer une œuvre pour un cadre inédit offre de nouvelles possibilités. Oui, car c'est, selon moi, l'occasion de mettre son style, ses obsessions, sa démarche à l'épreuve. Le sujet : Freaks pulsion lancé par la maison Les Éditions Terriennes dans la perspective de la publication du n° 4 de son graphzine. Avec une contrainte, l'obligation de mettre en couleur son(ses) oeuvre(s) en suivant une palette prédéfinie.

J'oriente mes recherches sur les thèmes de la gourmandise et du corps. Je trouve sur Internet la photo d'une jolie femme brune et plantureuse qui m'inspire et que tout de suite, j'ai envie d'interpréter...

Il serait archi-faux de dire que je me suis précipitée quand j'ai reçu l'info via Facebook. Et ce,  pour deux raisons : d'abord, la couleur et moi, c'est une histoire compliquée, alors imaginez utiliser les couleurs de quelqu'un d'autre ! Ensuite, le sujet : dessiner des freaks, pas de problème, aucun de mes personnages n'est vraiment normal, j'aime le biscornu, l'originalité, l'excessif et le mal fichu. Par contre, "Freaks pulsion" ça me parle déjà un peu moins. Mais je me lance quand même dans l'aventure.

Je réalise cette première esquisse au pinceau et l'encre de Chine sur du papier calque. Le dessin à l'encre de Chine est pour moi préparatoire : il libère mon trait et m'installe dans ma pratique. Je m'amuse à déguiser le personnage sans me censurer...

En ce moment, j'ai plutôt tendance à dessiner des portraits en buste, assis, des compositions de personnages imaginaires illustrant mon actualité, à me lancer dans des appropriations personnelles d’œuvres connues, ou bien à travailler sur mon projet sur les arbres. Donc, la direction à prendre pour ce projet-ci a pris un petit moment à venir. Une "déviance" qui m'intrigue tout particulièrement : la compulsion d'achat.

Prenant une certaine distance avec l'esquisse à l'encre - ce qui arrive souvent quand je passe du pinceau au crayon à papier - le sujet se précise peu à peu. Les crayonnés sont souvent très sympa grâce au mouvement et à la matière laissés à la surface du papier (ou repentir)...

Chasser le naturel, il revient au galop : mon quotidien reprend le dessus sur la contrainte du sujet. J'aime les soldes. Il m'est arrivé d'acheter un vêtement juste parce qu'il était soldé ou parce que la voisine avait posé ses mains dessus. La pulsion est toute trouvée, non ? Et puis, même si ce n'est pas vraiment une pulsion, ça me va. J'ajoute quelques obsessions : une touche de disproportion dans la physionomie du personnage avec la chevelure façon Priscilla folle du désert et des bras de déménageuse, des dents pleines de personnalité, un regard charmeur, des sourcils de clown et bien sûr, les incontournables micro-ballerines, reines de l'été.

L'encrage est une étape difficile et délicate. Il faut respecter le trait griffonné sans y penser vraiment ; il faut le clarifier sans lui ôter sa sensualité. D'un autre côté, cette étape permet de préciser ou de rajouter des petits détails : ici, les motifs et le maquillage, par exemple.

Il n'y plus qu'à ajouter les couleurs. C'est dur... très dur ; le dessin me plaît comme il est. Ajouter plus me semble soudain artificiel, mais c'est le jeu. Pourtant, j'ai encré le personnage de manière à ce qu'il reste de la place pour une mise en couleur, même sobre. Mais quelles couleurs ajouter ? En général, mes colorisations procèdent d'une pulsion c'est-à-dire d'une envie brutale d'une lumière spécifique autour de laquelle tout va s'organiser, prendre sa cohérence et trouver son équilibre... Et, j'ai tout à coup envie de guimauve et d'un bonbon à la violette... L'infographie me soutient dans mes tâtonnements et mes essais.  J'opte finalement pour les contrastes colorés, toujours efficaces.


Et voilà le résultat.  Bon, il n'a pas été retenu, mais quel défi ! Je pourrai vous expliquer à présent, pourquoi la chevelure pistache, les cinq piercings, les cœurs sur la robe, le regard en biais, les fleurs, ou encore les doigts boudinés dans la bouche... mais en avez-vous vraiment besoin ?

Belles vacances à toutes et à tous !
 
Pour retrouver mes humeurs du moment, je suis tout le reste de l'été sur le projet de dessin quotidien tout carré et dit "à l'arrache" le Horlart à 1,99  et de temps temps sur Improzine.

© ema dée

mardi 17 mai 2016

Rameaux de cire avec Amadeo Modigliani

 
 Composition réalisée à partir des œuvres Louise et Antonia (1915)

Fêter ses 10, 20, 30, 40, 50, 60... printemps ? J'ai toujours trouvé cette expression cocasse.

Et pourquoi pas célébrer ses 50 hivers ou souffler sur ses 60 étés ou encore, trinquer à son 20ème automne ? Peut-être que cela se dit ailleurs, dans d'autres régions, d'autres pays, d'autres cultures ou traditions. Ce n'est sans doute pas aussi vendeur ni aussi significatif. Fêter ses 10, 20, 30, 40, 50, 60... printemps ? Cette expression a du sens cependant car c'est au printemps que tout renaît, tout revit, tout s'éveille, se réveille d'un profond sommeil : l'âme ankylosée se déploie, le cœur bat à nouveau dans la poitrine, avec les muscles qui s'étirent ; il est temps d'avancer un pas assuré vers le dehors et de sortir de sa tanière. Comme la Nature se renouvelle autour de soi, chacun - chacune - est lui - elle - aussi invité(e) à se renouveler. Partout, la Nature se pare de nouvelles couleurs, en particulier de vert dont on trouve de riches nuances partout où peut se porter le regard, en ville comme à la campagne.  Et alors qu'un vent glacé héritier du Grand froid persiste à nous souffler dans le cou, alors que les températures matinales trop fraîches nous forcent à garder - par prudence - un peu plus longtemps nos écharpes en laine, nos bottes emmitouflées et parfois, nos anoraks rembourrés, les timides journées ensoleillées et plus chaudes, annonciatrices de temps plus bleus et musicaux, entrent en scène.


A l'arrivée du printemps, viennent en cavalcade les envies furieuses de ménage, de rangement, de tri dans le but de faire de la place et de faire place à ce qui va advenir, ou de se débarrasser du trop plein, du non indispensable, du superficiel, afin d'être à la fois plus léger et mieux apprêté. Le printemps serait davantage un passage, une sorte de préambule, de préliminaire, dans le cycle circulaire de la vie. Fêter ses 10, 20, 30, 40, 50, 60... printemps ? C'est constater une réalité, pour soi, celle de continuer d'être là - heureusement - et pouvoir regarder bourgeonner, fleurir, s'alourdir les branches et les rameaux, dans l'air incertain du matin ou du jour finissant et pouvoir se regarder, grandir, s'enrichir, se trouver, dans l'air confiant d'une journée de labeur ou d'une tranquille oisiveté.

Chaque printemps se teinte d'une coloration et d'un sens particuliers en fonction des moments de la vie. Ainsi, un 20ème printemps parlera de la jeunesse qui a encore beaucoup de choses à apprendre, voir, expérimenter, toute vibrante de vie, riche de projets et d'espoirs, à peine entachée de désillusions et loin des assombrissements qu'apportent les événements capricieux de l'existence. Un 60ème printemps, pour sa part, désignera une double réalité : un âge qui a vécu ses expériences et qui a appris ou pas et tout à la fois, une belle force, une énergie toujours présente, un air "jeune" qui fait plaisir à sentir et à regarder poursuivre sa route.


Mon arbre personnel grandit, vieillit d'une année de plus, je viens donc fêter ici l'événement.  Je veux également fêter une rencontre avec un artiste que je viens de redécouvrir à la faveur d'une toute récente rétrospective au LaM de Lille - Villeneuve-d'Ascq, Amadeo Modigliani. Et, je place ce printemps-ci sous le regard doucement vague d'un personnage statue, clin d’œil à l'esthétique si particulière du peintre et sculpteur italien. Parce que j'ai été émue de voir en vrai ces femmes et hommes statues, au regard étrange, dans ces poses curieuses à la fois frontales, déhanchées et hiératiques. Quel mélange ! Car il s'agit bien de compositions à l'intérieur d'un cadre créatif précis, organisé autour d'un vocabulaire défini. Défini par la nécessité, l'amour et l'ambition. L'amour de l'artiste pour la sculpture (Art antique, Constantin Brancusi, Art nègre) et l'art égyptien. La nécessité pour l'artiste de passer d'un art "poussiéreux"- toxique pour sa santé fragile - à un art plus secure dans lequel il déploie ses savoir-faire de créateur d'objets. Et, l'ambition, celle de faire le portraits des artistes qu'il côtoie à Paris et ailleurs, qu'il admire et dont la proximité artistique enrichit son art du portrait (Pablo Picasso, Paul Cézanne, Chaïm Soutine, Jean Cocteau, Diego Rivera, le couple Lipchitz...)

Je vous souhaite à toutes - et à tous ! - un très beau printemps.