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dimanche 17 décembre 2017

Dans la peau d'un animal... pour l'Atelier d'écriture Animaux en folie/ Un mois entre nous

Fidèles lectrices et passionnés lecteurs, avides de mots et d'images !

L'atelier d'écriture en ligne expérimental baptisé Animaux en folie/ Un mois entre nous entre dans sa dernière semaine.

L'objectif principal de l'atelier ?  Faire écrire celles et ceux qui en ont l'envie - et le temps ! - autour d'un thème, grâce à une incitation différente chaque semaine. Tous les styles et genres de texte sont acceptés. Les productions textuelles - singulières et personnelles - ne peuvent pas excéder les 400 mots et sont publiées sur ce blog. Les objectifs sous-entendus ? Donner l'opportunité à chacun-e - à son rythme et chez soi pour le moment - de laisser sa créativité s'exprimer, de progresser grâce à une pratique régulière et de se ménager une pause littéraire dans le tumulte des fêtes de fin d'année - on en a bien besoin !

© Alain Chabat est Didier (1997)

Je rappelle l'incitation de la semaine écoulée : L'effet kafka ou le réalisme magique
"Vous vous réveillez dans le corps/ l'esprit de votre/ un animal. Racontez cette formidable expérience !"

Cette proposition s'intéresse au décentrement : chacun-e est invité/e à parler de lui/d'elle en changeant de perspective, de point de vue, en s'imaginant dans le corps/ l'esprit d'un animal et en laissant la magie et le fantastique opérer. Les participants-tes de l'atelier proposent ici quatre parcours de vie : Lei N'karna, projeté sur la banquise, fait l'expérience chaleureuse du groupe ;  Joëlle découvre les délices de la force, de la grandeur et de la liberté ; pour les besoins de l'exercice - Thomas nourrit de bien succulentes ambitions ; enfin, Christine n'obéissant qu'à ses nouveaux instincts, se révèle agile et surtout, gloutonne !

Bonne lecture... 

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Lei N'karna/ Blizzard

https://www.sblanc.com/phototheque-polaire/photos-dantarctique/photos-de-manchot-empereur/
 
Je m’en fous, je pousse, je bouscule, j’écrase un pied puis un autre, peu m’importe, j’avance.
Je lève la tête, jette un œil.
La masse de corps est de plus en plus dense, c’est bon signe.
Je sens toujours la morsure du froid sur ma nuque. Encore un effort.
Le bruit du vent qui fouette au-dessus de nos têtes provoque en moi un frisson.
Je me recroqueville, je me glisse sous le ventre d’un ancien. Il ouvre un peu les yeux, pousse un râle discret et retourne à ses rêveries.
Voilà, j’y suis.
Ici règne une forme de douceur qui me convient.
Je ne suis pas au centre de l’amas, mais au moins je n’ai pas les griffes de l’Antarctique qui me cinglent le dos et me tirent des larmes.
Le lent ballottement des corps qui se répondent m’hypnotise.
Mes yeux se ferment, je me laisse aller.
Le duvet de mes compagnons manchots reste doux et soyeux.
C’est réconfortant.
J’emmagasine de la chaleur.
Encore un peu.
Ensuite, je partagerai.

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Joëlle


 © joëlle ehrat

Wow ! Quelle sensation forte d'être dans cette peau ...de gorille !
Enfin libre dans mon corps ! Libre de bouger, respirer, sauter, hurler avec une grosse 
voix !
Sentir toutes les sensations de l'air sur ma peau couverte de fourrure, me rouler dans les hautes herbes, humer l'humus de cette immense forêt primaire.
Tous mes sens sont éveillés, j'entends très loin les cris de mes congénères débattre, mais aussi les battements d'ailes des oiseaux tout proches.
Une cascade pas très loin se mêle aux voix des oiseaux tropicaux.
Je me sens au début du monde.

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Thomas/ Dans la peau d'un...

Les pattes un peu engourdies, les yeux hagards et un gros creux dans le ventre, je me réveille doucement de mes vingt heures de sommeil quotidiennes. 


Bien accroché à ma branche, j’écarte tout doucement mes doigts et allonge mon bras, pour saisir  délicatement celles que j’avais repérées hier avant de m’effondrer de fatigue : des feuilles d'eucalyptus. Résolu, je m'en délecte en les mâchouillant consciencieusement non sans avoir préalablement humé leur parfum si enivrant ; elles sont délicieuses. De déglutition en défécation, il me faudra pas loin de deux heures pour toutes les engloutir. Une fois repus, il est temps pour moi de redescendre de cet arbre pour trouver un nouveau coin qui m’assurera un nouveau festin. Ça tombe bien, à 50 mètres, un magnifique Corymbia agite ses branches comme une invitation à venir me réfugier dedans. Décidé je me meus tranquillement vers ce nouveau garde-manger qui me garantira, je le pense, trois jours de provision. D’un bond, me voici les griffes plantées dans son tronc, prêt à tenter mon ascension. Prudemment, une patte après l’autre je grimpe d’environ trois mètres, avant de finir par m’endormir à mi-chemin de mon objectif.



Les pattes un peu engourdies, les yeux hagards et un gros creux dans le ventre, je me réveille doucement de mes vingt heures de sommeil quotidiennes…

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Christine

© christine camara d'après G. Manzana - Pissaro 

Paupières closes encore, je m'éveille lentement, cherchant à prolonger ce moment de douce torpeur dans la tiédeur du duvet ... Le réveil n'a pas sonné, mais cela m'indiffère. Ce que je devine autour de moi est différent de d'habitude. C'est comme si je n'étais pas dans ma chambre. Oui, je suis quelque part ailleurs, une odeur de sciure fraîche et  de foin vient chatouiller mes narines. Je réfléchis ... Je revois le visage souriant de Bakary hier soir, ses petites scarifications sur les pommettes, j'entends sa belle voix grave me conter des récits à dormir debout, à propos de morts qui marchent sur la tête et d'hommes qui mangent des têtes de chat pour devenir invisibles. Nous avions beaucoup bu. A un moment il avait sorti de sa poche une petite fiole bleue.

En fait, je ne suis pas couchée : je sens, sous la plante de mes pieds, une poutre. Je suis en équilibre sur une poutre, dans une espèce de chalet, sans aucune sensation de vertige, moi qui ai toujours détesté  les agrès pendant les cours de gymnastique !

Mon estomac crie famine. Blé, maïs, tournesol, une envie irrépressible de casser la graine s'empare de moi ...

On me pousse, il me faut jouer des coudes, je ne suis pas isolée, mais prise en sandwich entre une voisine aux rondeurs confortables,  en pyjama de pilou moucheté, et une autre plus petite, qui a la bougeotte.

ON A FAIM, ON A FAIM ! braillent-elles. 

 J'ai des crampes dans les jambes, envie de sortir de cette cabane, mes voisines bruyantes m'agacent. 

ON A FAIM, ON A FAIM, LA "SANS- PLUMES" VA VENIR !

Je distingue un cliquetis de clefs, puis des pas qui se rapprochent.

C'EST LE "SANS-PLUMES", dit la voix à ma gauche, ALLEZ, ALLEZ, VITE, VITE !

 La porte à glissière coulisse, laissant entrer la lumière du jour. Me voilà propulsée à l'extérieur, dégringolant  la rampe d'accès pour atterrir pieds nus dans la gadoue : peu importe, j'ai faim !

Une main géante dépose des barquettes  et y vide une odorante pâtée au riz. La faim se fait impérieuse. Je me rue sur les gamelles, mes voisines me bousculent.

Hé, ce n'est pas le jeu des assiettes musicales, il y en aura pour tout le monde ! Je n'arrive pas à parler, les mots ont du mal à sortir de mon gosier : COT, COOT, COOT !

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Les textes et les images vous ont plu ? Et si vous rejoigniez notre groupe et planchiez à votre tour sur le sujet ? Retrouvez toutes les informations concernant cette expérience d'écriture ici.

Au fait, trois semaines de création littéraire sont déjà passées, prenez le temps de lire ce qui a déjà été publié, c'est par là.

Pour toute question ou pour m'envoyer votre texte (et votre image) :
ema.dee.creations@gmail.com  

Merci de votre curiosité.

Hâte de vous découvrir, de vous faire découvrir et de vous publier !  

© lei n'karna © joëlle ehrat © thomas cloué © christine camara © ema dée

1 commentaire :

Ema Dée vous remercie de votre curiosité et de votre visite. À bientôt !