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dimanche 10 janvier 2021

Encours 2 : Présenter l'arbre-fragment d'expériences de recherches, d'introspections et de contacts

Recherches arboricoles graphiques textuelles gestuelles plastiques sonores littéraires artistiques enfantines et adolescentes, j'ouvre un carnet de recherches sur l'arbre. À entrées multiples et multipliées. Accumulation de gestes de la pensée verrouillée au corps, ouvrant l'accès à mon arbre, l'idée fixe se réveille à la surface de la conscience, me poursuit ; je poursuis mon idée fixe : tendre vers une cartographie de l'arbre qui vit dans ma mémoire.  Pas le choix alors, je reprends et poursuis donc un projet ébauché en amont de mon Master en Création littéraire et commencé durant cette formation universitaire.

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Le sujet, l'Arbre, qui en 2014 balbutiait ses intentions et ses formes, cherchant son plus bel ambassadeur parmi ses troupes,  fut moqué ; on se moqua de la volonté de l'Arbre de sortir d'un confinement mental posé par la pudeur, l'oubli ou la peur de mal faire ; diverses essences, d'âges variables, poussant dans des territoires distincts de ma mémoire et qui montraient las d'être encagés et muselés le bout de leurs branches, furent raillés ; on leur demanda de justifier leur présence ; on mit en doute l'idée qu'ils intéressent quelqu'un quelque part à un moment donné ; on leur demanda de briller de l'éclat des choses faciles à lire, faciles à comprendre, rapidement oubliables ; on demanda à mon Arbre d'étinceler de fadeur, telle une chose ordinaire recouverte d'une fine couche de lieux communs ; on le pressa d'être d'emblée constitué, on le priva de ce qu'on accorde tout naturellement aux autres : du temps, de la patience et de l'attention, de la confiance. L'Arbre de ma mémoire devait prendre le temps qu'il fallait pour se constituer en sujet fort, costaud, emblématique, merveilleux, d'abord pour lui-même, ensuite pour les autres.

Multiples tentatives de cerner la question (2014 - 2020)

Aussi l'Arbre eut-il du mal à se faire comprendre. Aussi eut-il du mal à se prendre au sérieux lui-même alors qu'il sentait dans sa sève son bon droit, son droit au chapitre, son droit à la parole et à l'écoute. Il sentait sa fragilité, il pressentait néanmoins sa pertinence, sans pouvoir expliquer pourquoi. Aussi eut-il du mal à se définir correctement. À se projeter de manière dynamique. Il résista à une monstration spectaculaire, simplement par timidité. Mais devait-il se définir aussi vite ? Non. Devait-il si rapidement se présenter comme définitif ? Non ! Ce qu'il convenait d'abord de faire, c'était de le laisser s'exprimer, sans détour, sans lui poser aucune entrave. De le laisser s'accomplir dans une exploration, quitte à se perdre un peu dans ses propres méandres. Consciente de ce qu'engageait la réflexion entreprise dans le compagnonnage d'un autre  individu de mon espèce (mais pas de la même nature), je savais que cette exploration était bornée par le format du suivi de recherche. Il devait y avoir exploration, oui, il devait aussi y avoir prise d'indépendance, rébellion. De manière contingente, il y aurait ensuite le temps du retour vers l'autre. C'est ce qui ne fut pas compris. Cette nécessaire et temporaire promenade hors du cadre ne fut pas comprise dans ses finalités pratiques.


 

La forme circulaire du développement de l'Arbre résonnait avec la forme circulaire de ses interrogations identitaires. On lui demanda de quelle essence particulière il était, il ne le savait pas au juste. Il savait qu'il était, il savait qu'il voulait, il savait qu'il adviendrait. Mais concernant sa véritable nature, son habitat de référence, rien. Et alors ! Il élabora sous couvert d'être simplement une lubie, de ressembler à une quête sans but ni faim ni honneur, un projet d'auto-dévoilement intéressant des facettes plurielles. Ces facettes se dévoilèrent à lui, en effet, au fil d'une recherche elle aussi plurielle : l'écriture créative, le dessin d'étude et d'invention, la lecture documentaire et poétique. Le temps, surtout la logique de la formation en Master lui donna raison ; en Master 1, l'étudiante, au gré d'explorations multiples — et de contacts multipliés avec des horizons hétéroclites —  à la faveur d'un grand nombre de cours ou d'ateliers pratiques, se définit en sujet chercheuse et définit son objet de recherche. 
 
Recherches arboricoles graphiques textuelles gestuelles plastiques sonores littéraires artistiques enfantines et adolescentes. L'ouverture d'un carnet de recherches, d'un dossier d'hypothèses. Dans un chaos savamment orchestré, trouver un mode d'organisation, atteindre le cœur du projet, élaguer, désépaissir, croître au mieux et... embellir. Bref, trouver une matrice préalable.
 

 
 
L'ambition du projet était triple : 1°) S'écrire ; 2°) Écrire sur un sujet choisi ; 3°) Se documenter dans une perspective à la fois créative et scientifique. La forme de l'objet fut dès le début posée non pas comme une proposition à discuter aimablement autour d'un café ou dans un train filant à travers la campagne plate et gelée, mais comme une fin non négociable à chaque instant : l'abécédaire.  Le mot lâché fait toujours sourire car il est associé par habitude à l'enfance et à sa vocation, celle de faire découvrir le Monde (ou un monde) à un enfant à travers des images et des mots. Longtemps, les images et les mots y furent stéréotypés, répondant à la fois à une volonté pédagogique, à des modes dans la représentation des objets, des animaux, des êtres humains ou de la nature et à des cadres de lecture et de partage, un public particulier. 
 
Le genre, car c'en est un selon moi l'Abécédaire est devenu un genre sera le lieu d'explorations riches au fil des époques : artistes et écrivains, poètes ou théoriciens, documentalistes, enseignants (peut-être en tout premier lieu), trouvent dans cette manière de présenter l'information ou une information (et de la représenter) un outil efficace et un objet de créations graphiques ou plastiques gestuelles textuelles ou sonores, d'un usage facile et d'une réception immédiate. L'immédiateté dans la saisie de mon objet n'a jamais signifié simplicité du sujet représenté. L'abécédaire, parce qu'il inventorie des réalités dans lesquelles il opère des choix, ne peut tendre ontologiquement vers une exhaustivité. Il est une forme rassemblant d'autres formes les plus significatives, sélectionnées parmi d'autres, aussi, mon Arbre exposé dans ce cadre ne pourra être simple ni sa représentation tomber dans une vulgaire simplicité.
 
L'Arbre que j'entends exposer et (re)présenter par les mots, les images, apparaît dans sa "diversitude", déjà en 2014. Puis, après une sorte de boulimie qui, je le pense aujourd'hui était la conséquence intestine et mentale directe à une trop grande frustration intellectuelle, une sorte de réaction compensatrice douloureuse à travers laquelle je multiplie les contacts avec mon arbre, j'entre, dans une sorte de morte saison. 
 
Chercher à répondre ou déjouer l'injonction posée qu'il faut intéresser d'abord les autres avant soi, me paraît plus qu'inaccessible, non essentielle, pire, hors sujet. 
 
Comment rallumer sa propre flamme ? Comment réactiver un projet qui dès qu'il est approché ouvre soudain d'anciennes blessures narcissiques ? Les idées ne sont rien si aucune envie, motivation  ni feu ne les (trans)portent, de cela je suis convaincue. Ce feu qui permet que se consument les obstacles de tous ordres jetés sur le chemin et jalonnant un parcours de réalisations. Imposer une idée demande de la force ; l'Arbre qui cherchait à tout prix la forme d'expression et de vie attendue exigea une dépense d'énergie importante pour réussir ; j'eus besoin d'une grande concentration pour y mal parvenir ; il ne restait par conséquent plus rien pour le défendre ou attendre qu'advienne une forme satisfaisante. (La précipitation bloqua la saine entreprise de recherche amorcée.) 

Il me fallut rencontrer ailleurs un enthousiasme et une passion semblables à la mienne, en outre, le désir "simple", je veux dire évident, manifeste, de célébrer son intérêt pour les arbres, de quelque nature que soit cet intérêt. Il me fallut approcher la réalité de l'arbre chez d'autres, dans le cadre d'expositions surtout, pour que renaisse en moi la nécessité de revenir à ma "lubie". Parcourir la campagne ensoleillée et ses forêts odorantes y fut aussi pour beaucoup dans ce regain d'intérêt. C'est ainsi que je me suis remise au travail, bien décidée à liquider mes atermoiements comme à panser les vieilles blessures et à les penser comme signe et non plus comme symptôme, c'est-à-dire, troquer une image négative   l'échec contre l'image plus engageante et stimulante d'une première tentative nécessitant des approfondissements ultérieurs. 
 
Mon arbre du souvenirc'est sa nature ! renvoie à des quantités d'arbres tous différents dont les contours échappent à la détermination stable, facile, permanente, à la composition maîtrisée, au dessein net et au dessin précis aisément reconnaissable. Il est l'arbre de mon enfance, grelottant derrière une fenêtre nue, il est l'arbre de mes années de collège bagarreuses et amoureuses et de mes années de lycée... Il est comme un mantra ramenant la paix dans mon désordre intérieur... Il est objet de toutes beautés. Méritant de prendre formes différemment et dans des modalités autres, je poursuis mon projet avec des nouveaux guides et l'esprit neuf, autant se faire que peut.

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Encours : Projet qui sans cadre(s) ni objectif(s) définis clairement au départ avance comme un projet véritable. Le choix d'un format, d'un support ou d'une technique, les deux ou les trois, aide grandement, cependant, à faciliter la marche en avant du projet qui n'a pas l'air d'en être un. Du moins au début (je me répète). 

Contact : Je parle de "contacts" au pluriel car il s'agit de parler d'une expérience qui se nourrit de gestes nombreux mais non équivalents. Entrer en "contact", c'est selon mon point de vue, se mettre dans une disposition d'esprit pour accueillir ce qui vient lorsque je me mets à songer à un arbre, à ses feuilles, à son tronc peut-être ou au vent soufflant sur sa cime... Être en "contact" peut signifier également se trouver dans la proximité de au point de pouvoir toucher, cela devient un acte physique volontaire. C'est enfin suggérer une sorte de lien changeant avec l'objet que représente l'arbre, objet de création, de recherche et de souvenirs.

Exemple 1 : Une première (et nouvelle) forme de restitution du sujet ? Dans le cadre d'un cabaret littéraire en ligne, une lecture à voix haute d'un texte appartenant un triptyque traitant du jeu et du potentiel ludique des arbres

http://www.lehorlart.com/2020/11/l-arbre-du-souvenir-une-experience-enfantine.htm.html

©ema dée

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