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mercredi 10 septembre 2025

Lire La Femme au Salon Made Anywhere (2) : entre perfomance individuelle et lecture collective.

Performer un texte personnel devant un public nouveau et proposer une collaboration de lecture à voix haute dans un contexte inédit, c'est ce que le Salon Made Anywhere (2) m'a permis d'explorer dimanche dernier.

La performance, le poème-liste La femme polymorphique lu durant 15 minutes accompagné de la diffusion d'un enregistrement de mes lectures du même texte, est suivie d'une invitation :  sous ma direction, le public peut lire à son tour un fragment de ce chant. Au sein de la Black Box, l'une des pièces mises en place par le salon, que l'on installe selon son besoin de rencontre et de création avec/ pour le public, elles furent huit femmes à accepter le voyage depuis son commencement. D'abord assises sur des chaises ou de larges chauffeuses grises, elles m'ont écoutée performer dans un silence respectueux, qui m'a encouragé à donner de la voix. Pour sa part, la lecture collective "improvisée" se déroula en trois phases :

- L'échauffement : exercices respiratoires et gestes de sophrologie se combinent afin de préparer le haut du corps, la gorge, la mâchoire, à lire, scander, répéter sans fatigue ;

- L'entraînement : une lecture articulée texte en mains (1er groupe), une diction en choeur sur un rythme lent - le mot Femme est dit plusieurs fois sur quatre temps (2ème groupe), et une sorte d'appel sur un rythme dynamique, vivant (le même mot est lancé, proféré - projeté ; puis, il sera murmuré avec douceur) ;

- La lecture collective :  elle se fait strophe par srophe, suivant la mise en page du poème dans le livre. Au cours de cette première proposition, chaque groupe tient son rôle, à l'écoute de sa propre voix et de celles de ses voisines. Avec certains mots du poème comme points de repère, mes huit femmes chantent, se répondent, s'accompagnent, lient leurs voix.

Dans une ambiance intimiste, baignée de blanc de jaune de bleu, j'ai vécu tous ces instant à la fois joyeuse et fière, portée autant par mon audace que par l'opportuité qui m'a été offerte : mes lectrices ont lu et performé à l'unisson avec un vrai enthousiasme. A leur côté, j'ai joué le rôle de cheffe de coeur totalement à l'écoute de leur présence généreuse. Merci notamment à Geneviève, Ophélie, Phil, Juliette et Emmanuelle !

Quelques heures à peine m'auront suffi, finalement, pour accepter l'invitation lancée par  la scène des pratiques artistiques éditoriales, installée à Romainville, en Seine-Saint-Denis du 5 au 7 septembre : proposer un événement artistique lors de ses trois jours d'ouverture. Une fois l'idée acceptée par la Team du salon, réunie autour de Nicholas Vargelis, il m'a fallu rassembler le matériel nécessaire et me replonger dans un texte que je n'avais pas lu depuis au moins quatre ans :

- le poème-liste La femme polymorphique imprimé, qui, pour l'occasion, se présente à la manière d'un très très très long ticket (Une lectrice me dira, à raison, avoir pensé à quelque chose de mécanique, d'automatique.) ;

- un lecteur - enregistreur de cassettes à bandes magnétiques ;

- le texte de présentation publié dans le livre La femme polymorphique, volontairement caviardé avec un feutre argent (une de mes couleurs - totems) ;

- une tenue de scène en résonance avec la charte graphique du recueil, rose - bleu - vert - blanc - noir ; 

- un haut-parleur pour faire mon annonce quelques minutes avant ma lecture performée ;

- et, trois exemplaires de mon livre à prêter à trois personnes dans le public, lors de la création vocale collective. 

Je ne cache pas avoir ressenti de la fébrilité au moment de mon annonce, de l'impatience, un doute, puis, lorsque j'ai commencé à performer, de la gêne - mon lecteur-enregistreur refuse de fonctionner à cet instant, mon installation micro- enregistreur se révèle inefficace... Pour autant, je resterai concentrée sur le sens que je veux donner à ma proposition artistique, et sur le contenu que je veux offrir à mon auditoire, durant l'heure que le salon Made Anywhere (2) m'a reservée. 

Enfin, à un moment donné - attendu - , tout démarre... et c'est parti !

Mon seul regret ? Ne pas avoir programmé l'enregistrement du chant de femmes de mes lectrices ! A défaut, on peut découvrir une version de ma lecture de ce poème, publiée en 2019 sur la plateforme d'écoute Soundcloud : La femme polymorphique

(©) ema dée -  photos(©) geneviève hergott et ema dée