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mercredi 16 août 2023

Work in progress - 2 : Adapter "La Chevelure" de Guy de Maupassant, la Mise en couleurs

Aujourd'hui, chères internautes et passionnés blogueurs, je vous parle de la prochaine étape dans mon chantier "Adapter "La Chevelure" : la mise en couleurs d'un dessin au trait. 

La mise en couleurs (colorisation et coloriage indirect et direct) est pour cette première adaptation littéraire d'une nouvelle abordée grâce à plusieurs éléments. Ces éléments  se soutiennent : il s'agit d'abord de donner à chaque moment clé de la nouvelle choisie, La Chevelure, une coloration particulière, dans un registre chromatique restreint, le Bleu et le Jaune. L'idée initiale d'avoir recours à la risographie comme mode d'impression de ce projet aura pour beaucoup orienté le choix des couleurs finales, leur traitement (en remplissages, en aplats) ainsi que leur distribution sur les premières versions du recto et du verso de ma production. 

Visuels d'une partie du recto et du verso de l'affiche - Mise en couleurs numérique

Néanmoins, ces deux couleurs primaires entrent en accord avec les émotions qui me traversent  à chaque lecture des textes de Guy de Maupassant, en particulier celui-ci qui a trait à la collection, la rêverie éveillée l'érotisme : entre mélancolie macabre et feu intérieur, énergie solaire et froid mortuaire. (Une manière d'apprécier la couleur qui repose notamment sur mon intérêt pour la peinture de Vincent van Gogh et l'esthétique de Vassily Kandinsky.)

D'aucuns.es pourront penser que c'est là une manière un peu terre-à-terre ou au contraire, poétique — voire caricaturale ou alors, expressionniste — , d'aborder la couleur. L'usage du noir des textures tout en traits (feutre fin) et quelques aplats denses (feutre pinceau + crayon Mars Lumograph black) — combiné au parti-pris d'avoir d'importants espaces "vides" entre les figures dessinées permettront d'adoucir, je l'espère sincèrement !, cette première interprétation. 

Visuel du verso en format A2 (en cours) - Mise en couleurs traditionnelle

La mise en couleurs en pratique est mixte. En effet, sur le papier blanc, elle fait appel à des techniques de dessin traditionnelles (verso) comme numériques (recto). Je tiens ainsi, fermement, et ce, du début jusqu'à la fin de la création de cette oeuvre graphique, l'ambition de travailler tout particulièrement pour cette nouvelle, la matière (du trait, de la couleur, du support de la chevelure !).

©ema dée

jeudi 27 juillet 2023

Work in progress - 1 : Adapter "La Chevelure" de Guy de Maupassant, l'Encrage

Alors qu'il fait heureusement moins chaud et plus humide dehors, à l'intérieur, je me mets au diapason de ma région. C'est un chantier à ciel ouvert depuis plusieurs semaines, des mois — des années ? 

Tout se mêle, préparatifs pour les JO, Grand Paris et destructions - constructions immobilières à tout va, avec en prime, le début de travaux ambitieux comme le déménagement hors de Paris de deux grands hôpitaux historiques qui vont n'en former plus qu'un c'est écrit dans le projet d'urbanisme. Au programme donc, bruit, poussière, lignes de métro et de RER fermées temporairement de nuit et/ ou pendant une partie des vacances et fermeture et/ou déplacement plus ou moins temporaire de stations de bus. Bref, dans ce maelstrom dont ma ville sortira embellie et forte   je l'espère il convient soit de creuser un trou pour hiberner le temps que ça se passe, soit de partir à la campagne et creuser un trou pour hiberner le temps que ça se passe, soit de s'atteler à des projets maîtrisables, à l'abri dans son atelier de poche. 

Version en noir et blanc de la page de couverture - Format A3

En attendant de trouver ma maison troglodyte dans une campagne semi-reculée où creuser et installer mon atelier — mais sans attendre que tout passe —, je mets en chantier ma toute première adaptation d'une nouvelle de l'écrivain français Guy de Maupassant (1850-1893). Le format n'est pas celui d'une bande dessinée, ni celui d'un portfolio, c'est une proposition graphique hybride plus proche de la revue old school. Expérimentale aussi dans l'histoire de ma création d'objets et de réalisations indé, car il s'agit de penser le travail comme l'en-deçà d'un objet littéraire et visuel à venir. Autrement dit, réaliser des crayonnés aboutis et un encrage soigné mais qui serviront de "matrice" à une création définitive en couleurs, inédite dans sa consultation comme dans ses dimensions.

 Vidéo à l'arrache - Une page de couverture suivie de trois planches

Je suis partagée entre l'excitation et la terreur devant cette nouvelle étape à franchir dans la production de fanzines et d'autoéditions en textes-images. Des bribes de paroles de professionnels des arts graphiques me reviennent pour fortifier mes choix en matière de colorisation et de coloriage. Par exemple, Isabelle Merlet (1962 -...), coloriste de bandes dessinées, pour qui  "il y a des dessins qui ne peuvent/ ne doivent pas être mis/ pensés en couleurs. Pour d'autres, cela valorise de manière surprenante le trait, les choix de composition ; on a affaire alors à une toute nouvelle oeuvre". Ou José Munoz, dessinateur argentin né en 1942, qui remarque que "travailler en noir et blanc change, intensifie et libère le/ son rapport à la couleur".

Une autre manière de contrer ce sentiment ambivalent qui me fait détester chaque forme qui naît en noir et blanc sur ma feuille de papier, publier le travail en cours pour prendre de la distance, une sorte de work in progress à échéance courte. Une trace faite "à l'arrache" pour ancrer la production dans un cheminement. Un premier article sur le sujet est à lire ici.

Affaire à suivre...

©ema dée

vendredi 14 juillet 2023

Chantier d'été n°3 : La fabrication de petits fanzines

Premier projet de fanzine à fabriquer ? Un livre carré d'une petite vingtaine de pages, pour renouer avec ce que j'aime tout particulièrement faire, après des mois de disette artistique : imprimer - découper - relier des feuilles ensemble pour présenter - raconter. Imprimer, c'est-à-dire dire faire différents essais de papiers, choisis selon leur grammage ou leur caractéristique tactile, tirer parti au maximum des accidents et du hasard de l'impression. Découper à l'aide d'un massicot en suivant des repères réfléchis en amont - une première ! Relier : tout un panel de possibilités, entre coudre, perforer, coller, agrafer...

Le projet : un petit livre sur la COLÈRE. Son contenu ? Une série de 12 portraits de femmes réalisés à partir de photographies de mannequins +  une nouvelle inédite relevant de l'autofiction. La technique préconisée ? Le dessin au trait, en couleur, à partir de papier carbone (bleu, rouge, noir) + le texte dactylographié et remanié à la main au feutre noir. Principales difficultés à surmonter ? La mise en page des dialogues accompagnant les portraits dans un format de livre idéal et le choix du papier (ceux-là même qui me permettront d'optimiser l'utilisation du support sélectionné et de faire de jolies impressions à partir de ma propre photocopieuse).

©ema dée

dimanche 9 juillet 2023

Chantier d'été n°2 : Proposer une nouvelle collection qui s'intéresse à l'adaptation littéraire.

J'éviterai de dire depuis combien de temps j'ai envie de passer à l'illustration et à la mise en images de textes littéraires et dits "non littéraires" tels que les nouvelles, les textes en prose ou les courts essais (Littérature, Art, Sociologie). 

À présent que mon second* projet de création éditoriale — une série de livres de format carré, en texte-image, entre 40 et 60 pages, à partir de séries d'images et des textes brefs et créée autour de mon goût pour le décalage poétique — arrive à son parachèvement,  je peux envisager cette nouvelle aventure artistique. 

 Recherches pour la police du titre de la nouvelle collection

Plusieurs expériences aussi riches que variées font qu'aujourd'hui, plus qu'il y a 10 ans,  je fais davantage confiance à mes qualités plasticiennes et à ma capacité à proposer une vision singulière d'un texte déjà adapté. Et j'ai encore plus envie de m'appuyer sur ces qualités mise en scène, pratique pluridisciplinaire, audace de l'écriture et réflexion référencée — pour m'attaquer à des textes moins prisés.  

 Recherches pour l'adaptation de la nouvelle La chevelure

Mon premier texte ? La nouvelle La chevelure de Guy de Maupassant, un récit dans le genre fantastique de quatre pages qui met en scène et en mots une curieuse et inquiétante maladie mentale et érotique : la nécrophilie. La nouvelle, un journal intime à l'intérieur d'un texte écrit à la premier personne, paraît en 1884 ; il est notablement disponible dans le recueil de contes et de nouvelles Toine.  Pourquoi ce choix ? Pour beaucoup de raisons et en particulier, un attrait pour une tendance que je partage avec le personnage : la collection !

©ema dée

samedi 1 juillet 2023

Chantier d'été n°1 : Déposer mes autoéditions en librairies.

S'auto-éditer (ou s'autoéditer) signifie, après un parcours créatif et réflexif semé d'embûches informatiques et de crises de nerfs conceptuelles, avoir en main un livre en texte - image abouti enfin imprimé, relié, manipulable. La chose est aussi grisante que valorisante !

Pouvoir exposer et vendre son travail d'édition plusieurs fois par an grâce à la formule du salon indépendant, je veux dire, mettre en scène la présentation visuelle et orale du fruit de ses réflexions livresques face à un public, c'est tout aussi grisant. Rendre accessible son oeuvre : c'est l'Étape incontournable.

Prospecter les librairies afin que quelques-uns de ses livres illustrés soient déposés sur leurs rayonnages, c'est une autre étape fondatrice. Il s'agit d'aller à la rencontre du public autrement, de sortir ses livres du confinement de l'atelier de création — et avant tout, d'oser entrer en contact avec un.e acteur.trice important.e de la chaîne et du champ du livre, le.la libraire ! Fondamental car c'est un autre regard un regard supplémentaire qui se pose sur ma production.

Aussi, ai-je tenté ma chance dans plusieurs lieux dédiés au mois de juin. Je me confronte ainsi à plusieurs réalités : 1 - Le choix du dit lieu sachant qu'à Paris, il y en a un nombre conséquent et que chacun a son fonctionnement, son fonds, son public, ses exigences. 2 - les conditions du dépôt : 33% ou 40% du prix de vente du livre selon l'échoppe revient au libraire. Tout mon catalogue actuel ne satisfait pas à cette condition. Il me faudra donc intégrer cette donnée essentielle quand je fixerai le prix de mes ouvrages à l'avenir. 

Résultat de mes pérégrinations parisiennes ? Vous pouvez désormais aussi retrouver plusieurs titres de mon catalogue d'autoéditions 2023 dans deux librairies :

Le Monte-en-l'Air, 2 rue de la Mare, Paris 20ème

Lundi au Samedi  : 10h30 à 20h + Dimanche : 13h à 20h

Philippe le Libraire, 32 rue des Vinaigriers, Paris 10ème

Lundi au Samedi : 11h à 14 et 15h à 19h + Dimanche : 14h à 18h (sauf mardi)

©ema dée

dimanche 7 mai 2023

Histoires modelées, expériences colorées et objets plastiques

La période actuelle est faste : j'explore, j'expérimente, je rumine et j'envisage. Des projets d'éditions qui me tiennent à cœur, par exemple, l'illustration de textes classiques sous un nouveau format de fanzine. Ou des idées de situations de pratique graphique, plastique (ou littéraire) qui me boosteront parce qu'elles contiennent en elles un vrai potentiel d'idées d'objets singuliers, si je suis attentive aux hasards, aux surgissements. (C'est ainsi que souvent je procède dans la création de livres d'artiste. Le processus est lent, long, parfois déroutant, mais, au bout du compte, un objet plastique concret finit par advenir.) 

Comment évolue un projet ? En prenant des formes variées, successives, parfois paradoxales, contraires, qui sont comme autant d'états d'avancement d'étapes. Leur statut varie parce que ce sont à la fois des créations plastiques en cours et des terrains pour l'expérimentation à venir d'outils, de techniques, de procédés, de points de vue : la formation d'un parti pris.  

Il y a quelques mois je suis saisie par l'envie de produire en série de petites figures modelées. Ni une ni deux, je me procure un matériau que je connais bien : la pâte à modeler séchant à l'air libre, bien pratique quand on veut créer rapidement, sans se tracasser par une cuisson éventuelle. Elle est le matériau idéal, autant si l'on désire créer des formes tests ou produire des formes définitives. Comme en dessin, je représente d'emblée des personnages imaginaires et tronchus : une véritable collection de têtes au faciès expressif — œil globuleux, nez proéminent, bouche élargie — prend vie. 

Cette collection de têtes se poursuit avec un travail de recherche plus fin, consistant en l'interprétation de dessins de fragments de femmes issus d'un projet créatif global en work in progress que je ne finis pas d'exploiter, d'ailleurs ! À ce stade, je m'interroge : Comment passer d'un dessin précis à un volume sans esquisse préalable, et cela, en exploitant au mieux les ressources spécifiques du médium ?  Jusqu'où est-il possible de reproduire et de respecter les détails tracés au crayon à papier à partir de photographies de magazines ? Je n'en sais rien. Alors je cherche. Alors, je modèle. Alors, je réitère le geste. D'abord pour faire des nez, puis une main, deux cuisses, des hanches... Grisée, j'ose représenter un œil, un pied, deux !, une poitrine. 

La matière blanche et brute de la pâte à modeler a son propre charme. Mais puisqu'il s'agit d'explorer autant continuer, autant étendre l'expérience, autant la complexifier : je prends le risque de la couleur directe. À la bombe de peinture. Ma première fois ; mais une fois nécessaire, réfléchie. Car, j'ai besoin que la peinture soit couvrante, sans aspérité ni effet de textures. De plus, je veux des teintes nouvelles qui viendront enrichir mon vocabulaire esthétique personnel. 

Ma création avance en se stratifiant, car soudain une furieuse envie de plâtre, de fournir un écrin en plâtre à ces formes féminines modelées dans une sorte de fièvre créatrice. Dans la  perspective d'un besoin non encore identifié, j'avais accumulé des petits récipients en plastique rectangulaires qui tombent diablement à pic. Des formes plus précises encore voient le jour ici, car, en parallèle, ailleurs, les contours d'un projet d'édition se dessine dans lequel la série de dessins représentant des fragments de mannequins féminins prend toute sa place — bientôt, sa mesure

L'expérience de la couleur, pour sa part, se prolonge : c'est une histoire qui s'écrit progressivement et qui se manifeste par hasard d'une manière bien inattendue :

 Objets plastique à suivre...

©ema dée

samedi 18 mars 2023

Des nouvelles en couleurs de ma création de livres d'artiste

Chères toutes, chers tous,

Je vous présente l'une de mes dernières créations dans le registre des livres d'artistes - livres uniques : Des taches dans mon mouchoir. Cette création originale proposant une lecture fragmentée de mon rapport à la couleur à partir de cahiers, est conçu comme des archives. Le boîtier en papier cartonné noir sans couvercle contient et expose. En effet, on peut voir la tranche de chaque cahier et l'on peut s'en saisir à l'envi, directement. Les cahiers au nombre de 13 sont reliés, ils sont de format carré et contiennent chacun 6 pages...

... L’œuvre est une invitation au feuilletage et à la manipulation délicate : après une couverture ajourée, se dévoilent tour à tour un poème-liste imprimé, un dessin au feutre sur papier calque, une oeuvre picturale à l'encre aquarelle sur un mouchoir et un mot écrit au feutre, en rapport avec la couleur dominante du cahier...

 
... L'idée, l'intention ? Rassembler plusieurs approches de la "couleur", le noir étant ce fil directeur et cette articulation visuelle entre les pages. 13 cahiers, 13 couleurs dont le rose,  le jaune, le bleu, le vert, le violet, le brun... le noir, le blanc...

L'approche est sensible, émotionnelle, tactile... plongeant ses racines dans les souvenirs qui viennent éclore à la surface..

@ema dée